Né le 27 septembre 1921, Miklos Jancso est le chef de file de « l’école hongroise » des années soixante, aux côtés d’Istvan Szabo et Marta Meszaros dont il fut l’époux. Avant d’entrer à l’École supérieure de cinéma de Budapest où il étudiera entre 1946 et 1950, Miklos Jancso fait des études en ethnographie et en histoire de l’art. Jeune communiste, il sera un documentariste sans états d’âmes (« Vous savez comme on peut mentir avec le réalisme » s’autocritiquera-t-il plus tard) avant que l’insurrection de Budapest, et sa répression en 1956 ne fasse bouger en profondeur la société, et lui-même.
Son cinéma va petit à petit se faire témoin aussi bien de ses idéaux socialistes que de ses doutes et de ses bouleversements. Petit à petit ses films vont être des levées de boucliers contre le totalitarisme. Bien qu’utilisant des thèmes et un style acceptables par le pouvoir, il n’est nul besoin d’être medium pour lire entre les lignes : qu’évoque ce camp de soldats prisonniers ? Cette guerre meurtrière ? Toute sa filmographie est imprimée par l’histoire et la politique. Comme si elle était, en soi, une auto-critique.
Et celle-ci va au-dela du système. C’est aussi une relecture du cinéma et du rôle du réalisateur. De même que ses films n’ont pas ou peu de héros, elles ont peu d’intrigue, dessinent par petites touches où la poésie est au fur et à mesure de plus en plus présente, une vision générale du monde. Jusqu’à Psaume Rouge, qui recevra en 1972 le prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1972.
Le cinéaste hongrois meurt le 31 janvier 2014, à 93 ans.