Fridrik Thor Fridiksson : "Père" du nouveau cinéma islandais
VIDEO | 2014, 10' | Au festival Itinérances d'Alès cette année, un hommage à Fridrik Thor Fridriksson (The Ring Ro1
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En Islande, une ronde d'âmes déglinguées pour un film libre et puissant, entièrement composé avec les comédiens, dans le sillage de Mike Leigh et Cassavetes.
Une mère qui se bat pour la garde de ses enfants, un petit garçon souffre-douleur de sa classe, un voisin marginal... En terre islandaise, une ronde d'âmes déglinguées en quête de rédemption pour un film libre et puissant, entièrement composé avec les comédiens, dans le sillage de Mike Leigh et Cassavetes. Sélectionné comme l'un des dix meilleurs films de l'année 2006 par le site European-films.net
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" Children surprend autant par son agressivité cathartique que par sa forme, sa liberté de ton, et ces portraits subtils
" Children surprend autant par son agressivité cathartique que par sa forme, sa liberté de ton, et ces portraits subtils de personnages perdus, dans une indifférence générale. Leur dégoût de la vie donne lieu à des situations cruelles, frénétiques, dues à des sentiments trop longtemps exacerbés, qui ici, éclatent au grand jour dans une furie moribonde, un cri de désespoir lancé au sommet d’une montagne, qui aurait pour réponse un simple écho. Entre un souffre-douleur, un schizophrène jaloux, une mère célibataire irresponsable, une autre vieille veuve devenue amoureuse, et un père mafieux en quête de repentance, les enfants n’ont pas vraiment choisi leur famille. Mais, patients, ils vivent avec et outrepassent les difficultés, avec une innocence bafouée."
Belinda Saligot" Pas question de filmer des gens sympathiques ni de signer un film rassurant. Ragnar Bragason veut coûte que coûte ê
" Pas question de filmer des gens sympathiques ni de signer un film rassurant. Ragnar Bragason veut coûte que coûte être au diapason de la vie réelle, cela signifie pour lui un refus délibéré du divertissement. Est-ce à dire que ses personnages sont des monstres, des repoussoirs ? Ils sont tout simplement englués dans un marasme existentiel débilitant. Au cinéaste de faire le constat de ce mal d'être, en cherchant pourquoi ces gens en sont arrivés là. A nous d'assister à ces malédictions familiales, sans défaillir.
Voilà Karitas, mère célibataire, quatre enfants (elle dit "garnements"), infirmière. Elle mène une bataille perdue d'avance avec son ancien mari pour la garde de ses trois filles et délaisse son fils de 12 ans, Gudmund, que la douleur de n'être pas choyé pousse à des gestes agressifs, comme flanquer le chat dans le vide-ordures.
Souffre-douleur de ses camarades de classe, ce gamin blondinet à la mine sombre va voir son père resurgir du néant, une fripouille qui martyrise son propre frère et que son rejet du milieu délinquant (ainsi, sans doute, que quelques remords) pousse à retrouver trace de sa progéniture qu'il n'a jamais vue. La mère de Gudmund voit le retour de ce sale type d'un très mauvais oeil ("cet homme est dangereux", dit-elle, elle n'a pas tort), mais le môme est subjugué...
Par ailleurs, Gudmund s'est lié d'amitié avec un certain Marino, un schizophrène en costume-cravate de 40 ans, boulimique donc obèse, fumeur compulsif, collectionneur de nécrologies. Ils jouent au foot, s'occupent de leur poisson rouge fétiche. Tous les deux se sentent abandonnés par leurs mères, qui travaillent trop, essaient désespérément de faire des rencontres. Marino frise l'hystérie ; il ne supporte pas que sa mère fréquente un homme à son insu.
De cette accumulation de destins en impasse, le cinéaste tire un film sans illusions, en noir et blanc, mais pas sans humanité. Tout le monde a ses raisons de souffrir, ou de faire souffrir sans le vouloir. L'explication des troubles dépressifs ou hyperviolents des uns et des autres est à chercher chaque fois dans le déficit affectif de la mère, alors que tous ces mauvais garçons voudraient voir manifester à leur égard un amour exclusif. Or celles-ci doivent gagner l'argent du ménage, et leur désir de se trouver un compagnon est légitime. Admirateur de Mike Leigh et de John Cassavetes, Ragnar Bragason travaille avec la compagnie théâtrale la plus créative d'Islande : VesturPort, productrice de ce film ainsi que de celui que Bragason a réalisé en écho, Parents.
Fondé sur l'improvisation, Children résulte d'une création collective. Chaque comédien a composé son personnage, plus ou moins tiré de son expérience personnelle. Ce processus de happening s'avère artistiquement probant, même s'il donne un état de santé effarant du paysage social islandais."
"Ecrit en collaboration avec les comédiens, le scénario pousse le bouchon si loin qu'on finit par bien s'amuser.
"Un film islandais, c'est assez rare sur nos écrans. A priori, on imagine un univers à la fois plein de blondeur, de
"Un film islandais, c'est assez rare sur nos écrans. A priori, on imagine un univers à la fois plein de blondeur, de lumière et d'une certaine noirceur sociale ; un mélange de gravité et d'humour pince-sans-rire. On a grosso modo raison. Hormis deux scènes ouvertement comiques (la première, très réussie, et la toute dernière), le film met en scène des personnages paumés, tous en proie à une forme de violence : un voyou au bord de la rédemption ; une infirmière célibataire qui jongle avec le temps pour élever seule quatre enfants ; son fils aîné, souffre-douleur de l'école ; un schizophrène amoureux de sa mère. Pour raconter ces trajectoires qui se croisent, le réalisateur, auteur de clips et de publicités, a choisi le noir et blanc et misé sur l'improvisation des comédiens, tous épatants. Ils tissent une galerie de personnages attachants jusque dans leur face noire, une chronique sociale sombre et authentique, pleine d'énergie et de vérité."
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