" Regarder le ciel. Ou un visage. Caresser un animal. Sentir le vent. C'est drôle comme la vie est belle avec rien du tout. Le rien devient tout. Le chaos du monde s'estompe. On se détache ; on s'apaise. De temps à autre, ce sentiment fugace et violent de la vie traverse un film. On part avec Renoir pour une simple Partie de campagne et l'on passe sa vie à se souvenir des rayons de soleil sur l'eau, comme si l'on avait passé l'écran et que l'on y était. ... A la campagne, ce n'est pas un film, ce sont des rencontres. Pas avec des personnages qui se croiseraient dans une petite ville de province. Avec des personnes. Des rencontres de quelques minutes avec un fermier, un postier ou un type accoudé à un bar, qui comptent, non pas autant, mais presque autant que cette inconnue croisée dans la rue, qui est comment en être sûr ? (...)
Les sentiments, on n'en parle pas vraiment dans ce film qui n'est pourtant fait que de ça. Mais, dans le silence comme dans le brouhaha d'un café, ça n'est jamais facile de se livrer vraiment. Les mots n'expriment pas toujours ce que l'on ressent. Et Lila explique à Benoît que « ce n'est pas parce qu'on pleure qu'on est forcément malheureux... ». Ceux qui sont malheureux peuvent boire pour se laisser aller à parler. Et, quand on n'a plus personne à aimer, personne à qui parler, il reste encore à aimer ceux qui ne parlent pas : les animaux. Ils envahissent la vie de Benoît, tout comme Lila a envahi, et dévasté, son coeur. Mais, n'allez pas croire, d'après son titre, que ... A la campagne est un film baba-cool. En apparence, il est l'inverse du premier film de Manuel Poirier : dans La Petite Amie d'Antonio, les personnages allaient de crise en crise. Ici, le réalisateur ne filme pas les drames. Mais il montre, paisiblement, la dureté des choses. ... A la campagne a les allures d'un lac tranquille. On s'en approche. On se penche. Et l'on aperçoit les pierres au fond. Le lac est toujours aussi beau, mais l'on sait désormais ce qu'il dissimule. Pas si fréquent d'être face à un film qui vous fasse ressentir, tout à la fois, la plénitude et le désespoir. Et encore moins fréquent qu'il vous laisse une telle impression de force, et de vitalité."
Philippe Piazzo
J'ai vu ce film lors de sa sortie, alors que je vivais à peu de chose près ce que les protagonistes vivent dans le film. Je le retrouve ici en 2021,1
Lire la suiteLe regretté BENOIT régent et la splendide Judith Henry, madame et monsieur Toutlemonde nous touchent au plus profond. Des choses simples à tirer les1
Lire la suiteTellement beau, et si émouvant...