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Liangqing et Guo, deux jeunes birmans, émigrent clandestinement en Thaïlande. Malgré leur situation précaire, ils espèrent obtenir une vie meilleur.
Deux jeunes birmans émigrent clandestinement en Thaïlande. Malgré leur situation précaire, ils ambitionnent d'avoir une vie meilleure mais l'un souhaite gagner assez d'argent pour retourner en Birmanie quand l'autre cherche à obtenir un visa de travail pour échapper à sa condition. Grand Prix du Long Métrage du Festival International du Film d'Amiens en 2016.
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A 20 ans et des poussières, ils quittent tous les deux, sans se connaître, la Birmanie et sa misère pour émigrer
A 20 ans et des poussières, ils quittent tous les deux, sans se connaître, la Birmanie et sa misère pour émigrer clandestinement en Thaïlande, paradis fantasmé de prospérité. La jeune fille a suivi des études jusqu'au lycée. Le garçon, non. Ils se rencontrent sur la route, à l'une des nombreuses étapes forcées du parcours de clandestin entre les montagnes et la ville. Et déjà, le déséquilibre de leur relation amoureuse se profile : il est prêt à tout pour l'aider et la protéger. Elle se laisse faire froidement. Le cinéaste Midi Z connaît bien son sujet : il a quitté la Birmanie de son enfance pour Taïwan. Ses frère et soeur ont tenté leur chance à Bangkok. Une somme de détails terribles sur le quotidien des travailleurs sans papiers émaille le récit, des arrière-cuisines de restaurant aux usines frontalières, pareilles à des prisons insalubres. Le réalisme n'est pourtant qu'un aspect de ce beau film, calme et maîtrisé, discrètement romanesque et ouvertement tragique. Il s'agit, avant tout, de l'imbrication fatale entre le destin commun des clandestins et une histoire d'amour particulière. Les épreuves endurées par la fille comme par le garçon disent la nécessité vitale d'une croyance à laquelle s'accrocher. Pour elle, c'est le rêve de devenir un jour thaïlandaise. Pour lui, c'est le couple qu'ils pourraient former ensemble, et rien d'autre... Ce malentendu, le cinéaste parvient à l'inscrire en germe dans presque chaque image où figure le couple. Comme dans les ténèbres de l'usine textile où ils se disputent à propos de leur avenir, au milieu du film : tout un barrage de filaments les sépare déjà.
Présenté aux Journées des auteurs à la Mostra de Venise, grand prix du 36e Festival international du film d&rsq
Présenté aux Journées des auteurs à la Mostra de Venise, grand prix du 36e Festival international du film d’Amiens, Adieu Mandalay est de ces films qui ouvrent sur le monde une fenêtre rare, aussi inattendue que riche d’enseignements. Le récit, écrit et mis en scène par le cinéaste Midi Z, d’origine birmane et vivant à Taïwan, explore avec finesse le quotidien de deux jeunes Birmans cherchant un meilleur avenir en migrant illégalement vers la Thaïlande voisine.
Guo, le garçon, trouve rapidement à s’employer comme manutentionnaire dans une usine textile. Après avoir un temps fait la plonge dans une gargote, Liangqing, la jeune femme, le rejoint comme ouvrière. Sans papiers ni permis de séjour, tous deux travaillent clandestinement, dans un atelier dangereux. Guo ne rêve que de retourner en Birmanie pour y ouvrir un restaurant. Liangqing veut des papiers pour obtenir un meilleur emploi et s’inventer une vie libre, loin de son pays.
Leur existence à Bangkok n’offre aucune sécurité. La femme d’un ouvrier victime d’un grave accident se voit proposer pour tout dédommagement 40 000 baths (soit un peu plus de 1 000 €) : le couple est renvoyé. Liangqing, qui s’entête dans sa quête de papiers, entraîne Guo dans une coûteuse mésaventure.
Ce film au thème universel n’évoque pas seulement la condition extrêmement précaire des migrants clandestins, quel que soit le continent, mais aussi la grande adversité rencontrée par les femmes qui cherchent à s’extraire de leur condition.
Adieu Mandalay doit sa réussite à une mise en scène délicate, à ses belles images sobres, à son propos subtil sur cette quête de liberté qui peut se muer en un empêchement plus redoutable que celui que l’on fuit. Le film est porté par deux interprètes magnifiques qui font passer bien des choses avec une belle économie d’effets.
Ce long métrage touchant éclaire une réalité méconnue. On estime que depuis 2008, près de 3 millions de Birmans sont passés en Thaïlande, dont 2 millions de manière illégale. « J’ai eu beaucoup de chance, écrit le cinéaste. Si je n’étais pas allé à Taïwan faire des études, je serais peut-être devenu l’un des personnages de mon histoire. »
Le cinéma birman est rarissime. Du moins de notre côté du monde, où jamais il nous est donné la possibili
Le cinéma birman est rarissime. Du moins de notre côté du monde, où jamais il nous est donné la possibilité de découvrir un cinéma local victime de décennies d’oppression (Rangoon, vous remettez ?), qu’une récente libéralisation permet aujourd’hui d’ouvrir un peu au monde. Adieu Mandalay, sonne donc comme un miracle au cœur de l’actualité cinématographique et mérite une attention particulière. Le film est un chant du cygne. Il démarre pourtant comme le magnifique chant d’espoir d’une jeunesse qui fuit la misère locale pour trouver au-delà des frontières de Birmanie, en l’occurrence ici en Thaïlande, l’opportunité d’un travail. Le schéma est classique, puisque le cinéaste thaïlandais Midi Z dénonce les incontournables de cette thématique d’espaces et d’échanges universelle. Le trafic de migrants, la quête de papiers, la débrouille pour se loger, l’animosité des autochtones et surtout l’exploitation d’une misère qui n’a nulle autre possibilité que de mettre son avenir dans les mains d’individus peu avenants. Fort d’un casting jeune qui imprègne sur son visage la gravité des situations, Adieu Mandalay décrit l’instant dans la torpeur. Les moiteurs d’un climat qui colle à la peau ; les lenteurs d’une narration qui filme le statu quo d’une population exilée dans l’antichambre d’une société..
L’esthétique brille, la réalisation confine à l’équilibre subtile entre peinture naturaliste et savant dosage métaphorique. Les métaphores n’alourdissement pas une démarche proche du documentaire, mais au contraire servent davantage l’inextricable tragédie qui se met peu à peu en place. On pense souvent à la puissance d’évocation de l’oeuvre exotique et surtout organique d’Apichatpong Weerasethakul. On y retrouve le rythme languissant, la même force picturale mais signifiant, la sensualité des corps, l’opposition entre l’arrière-pays et la ville, et surtout une radicalité manifeste dans son cruel final, ou même, un peu plus tôt, lors d’une scène traumatisante qui fait du marchandage des corps un cauchemar lynchien, angoissant et maléfique. Habile radiographie d’une Asie du sud-est en pleine mutation, Adieu Mandalay rappelle beaucoup Ilo Ilo d’Anthony Chen. En plus sombre encore. Une référence inévitable et non des moindres.
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