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Trentenaire radieuse, Poppy vit sa vie comme elle l'entends, à cent à l'heure, et fait tout pour faire le bonheur de tous.
Poppy vit en colocation avec son amie, Zoe. Elles sont institutrices et passionnées par leur métier. Poppy ne rechigne devant aucune activité amusante, trampoline, flamenco. Lorsqu'elle se fait voler son vélo, elle y voit le signe qu’il est temps d’obtenir son permis de conduire. Elle commence donc ses leçons avec un professeur pour le moins austère. Mais elle est bien décidée à le dérider... Ours d'argent de l'interprétation féminine au festival de Berlin pour Sally Hawkins.
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" La mère de Life Is Sweet et sa voix de crécelle, qu'est-ce qu'elle était agaçante ! Et Brenda Bl
" La mère de Life Is Sweet et sa voix de crécelle, qu'est-ce qu'elle était agaçante ! Et Brenda Blethyn dans Secrets et mensonges, avec ses « Sweetheart ! » pleurnichards : on lui aurait flanqué des baffes... Poppy (Sally Hawkins), la nouvelle héroïne de Mike Leigh, ne déroge pas à la règle : elle est tuante avec ses exclamations, ses interjections et ses rires. Jamais en repos. Un vrai moulin à paroles, un moulin à gestes, un moulin à bonne humeur (...)
Le professeur de conduite, Scott, formidablement interprété par Eddie Marsan (déjà vu dans Vera Drake) est un de ces personnages qu'on ne voit que chez Mike Leigh : malade de solitude et d'angoisse, parano à la limite du pur racisme, il est tout pétri et tout empêtré de tics, de règles, de lois qui lui servent de garde-fous pour ne pas imploser en plein vol. Entre Poppy, qui hurle de rire, et Scott, qui hurle de rage, les cours de conduite deviennent une suite de moments burlesques entre hyper - et surréalisme.
En fait, que ce soit dans ses drames (Naked, All Or Nothing) ou dans ses comédies - grinçantes (Deux Filles d'aujourd'hui) ou pas -, la philosophie du cinéaste est la même. C'était, au fond, celle de Capra jadis : puisqu'on ne voit pas les gens tels qu'ils sont, autant apprendre à les regarder.
Voilà à quoi servent les films de Mike Leigh. A les observer avec attention, voire avec tendresse, c'est d'un autre oeil, soudain, que l'on considère toutes les silhouettes de la tragique comédie humaine que le cinéaste édifie de film en film. Ici, les rires de Poppy sont, eux aussi, des balises sur le chemin vers autrui. Des remèdes anti-indifférence.
Les petites scènes courtes du cinéaste, disparates, presque hétéroclites, peignent un monde chaotique qui, contre toute attente, vire à l'harmonie. Certes, des réfractaires la refusent. Scott, par exemple, est trop atteint pour s'y abandonner. Et l'une des soeurs de Poppy semble avoir déjà enfermé son pauvre mari dans de petites frustrations quotidiennes dont il ne sortira évidemment pas indemne. Mais, à côté de ces malheureux qui n'aiment pas les autres à force de se détester eux-mêmes, existent des Poppy, qui exhibent tout ce que les autres cachent et cachent tout ce que les autres exhibent. Boules de nerfs. Boules de feu. Boules de vie. "
" ... centré sur une petite humanité de femmes qui se débrouillent sans hommes, Be Happy pourrait présente
" ... centré sur une petite humanité de femmes qui se débrouillent sans hommes, Be Happy pourrait présenter des ressemblances embarrassantes avec les gynécées d'Ally McBeal ou de Desperate Housewifes, une certaine crudité british et l'inscription de l'image dans les flux de la rue formant la singularité charnelle et esthétique du film.
Si ces correspondances existent, elles ne communiquent pas vraiment et deviendraient plutôt le prétexte à démarques idéologiques grinçantes. Qu'il s'agisse de simples cours d'auto-école (que lui dispense un moniteur psychopathe vraiment dangereux) ou de ses petits élèves (parmi lesquels elle découvrira qu'une certaine abjection peut aussi faire son nid), la route de Poppy ne manque pas d'écueils. Elle a beau s'y fracasser en gardant le sourire, l'adversité du réel instille malgré tout son venin. On est loin, tout à coup, des mondes javellisés d'une certaine télé américaine. Cependant, le programme que Mike Leigh assigne à son film est celui d'un vaccin à la déprime, et le ton qu'il emprunte est celui de fabuliste bienveillant. Be Happy n'échappe donc pas à son destin de comédie volontaire d'où il ressort qu'un bon caractère et une très forte dose d'optimisme peuvent limiter les dégâts engendrés par la brutalité sociale et la cruauté du monde.
C'est ce mélange de conviction sincère et d'autosuggestion aux forceps qui fonde tout le principe du système dramatique dans lequel nous embarque Mike Leigh, fidèle comme toujours à un trop fameux réalisme social britannique, mais en quelque sorte inconsolable devant cette réalité vidangée de toute fantaisie. Alors le cinéaste résiste et fait s'incarner une joie brute et énorme dans son héroïque personnage féminin. Trop énorme pour ne pas être factice, sans doute, mais sonnant aussi trop souvent juste pour être tout à fait évacuée : la fantaisie dont Leigh voudrait saturer l'air de son film et l'oxygène de son personnage réveille le goût pour cette denrée dont les rues des grandes villes modernes semblent avoir été dépouillées. Cela étant, l'exercice de Mike Leigh se joue sur un fil périlleux, sa nostalgie de cinéaste l'emportant en quelque sorte sur ses volontés d'homme motivé ou de citoyen positif."
" Belle philosophie que Mike Leigh fait sienne, et avec quelle justesse, aidé par son actrice Sally Hawkins, dont l'interpr&
" Belle philosophie que Mike Leigh fait sienne, et avec quelle justesse, aidé par son actrice Sally Hawkins, dont l'interprétation subtile, bien qu'exaspérante à force de gloussements rieurs, prévient tout risque de mièvrerie. "
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