Oliveira arrête le cinéma
Oliveira ou l'homme des records. Et d'abord, celui de la longévité, puisque, plus que centenaire, il a continué d'1
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Après 60 années de recherche, Manuel est sur le point de dévoiler l'identité de Christophe Colomb. Il a juste besoin de revoir la maison natale de l'explorateur
Depuis les années 1940, Manuel Luciano a entrepris de découvrir la véritable identité de Christophe Colomb. Dans ses multiples voyages entre le Portugal et les Etats-Unis, toujours accompagné de sa femme, l’autre grande passion de sa vie, il a été le témoin de nombreux changements dans le temps et dans l’espace. Aujourd’hui, il est sur le point de dévoiler les mystères du célèbre explorateur. Il a juste besoin de faire un dernier voyage dans la maison qui a vu naître Christophe Colomb... Derrière la figure de l'explorateur, le secret autoportrait d'un cinéaste humaniste qui évoque son attachement à la grandeur de son pays. Le film a remporté le prix de la critique indépendante au festival de Venise en 2007.
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" Que ceux qui s’attendent (...) à une reconstitution en bonne et due forme de la vie du célèbre navigateur soient tout de suite mis au par
" Que ceux qui s’attendent (...) à une reconstitution en bonne et due forme de la vie du célèbre navigateur soient tout de suite mis au parfum : le dernier film de Manoel de Oliveira ne nous montre rien de ce chapitre de l’histoire, si ce n’est par le biais de quelques vieilles pierres et maquettes de navires. Le grand cinéaste portugais prend le large, inscrit son film dans d’autres temps, plus proches, et un autre point de vue, à contre-courant ; ce refus de restituer de manière illustrative des événements passés lui permet de donner à l’histoire mais aussi au cinéma, ici étroitement liés, un relief bien plus ample et de faire rayonner tous les potentiels – infinis – de l’un et de l’autre. Pour cela, pas besoin de gros moyens, un squelette suffira au film pour organiser son architecture, sculpter des espaces vides – une énigme originelle – et leur donner la forme d’un sentiment amoureux, la profondeur d’une vie entière.
Cette ossature première vient de l’écrit, de l’agencement de lettres qui formeraient la première signature de Colomb et révéleraient que l’homme portait à l’origine un nom portugais ; il ne serait donc pas natif de Gênes, contrairement à ce que dit la légende. C’est à partir de cette charpente-là qu’Oliveira assoit une théorie qui guide tout le film – Colomb serait donc portugais, comme lui ! – et dont le chauvinisme apparent irritera sans doute certains. Pourtant, on ne peut réduire l’intime conviction qui anime le cinéaste à ce postulat, bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Au-delà d’une vérité historique, c’est bel et bien la cartographie d’une vérité intime, une mythologie personnelle et un fondement cinématographique que son autobiographique et amoureux Colomb entend tracer. Du reste, le film s’intéresse d’emblée à la charge fictionnelle véhiculée par le pseudonyme “Colomb”, qui viendrait de “colon” et renverrait à la fois à un symbole phallique et, selon l’origine grecque du mot, à un symbole de virginité.
Ces deux structures archaïques imprègnent en profondeur le parcours de Manuel, médecin chercheur et double sans ambiguïté d’Oliveira (qui incarne le personnage devenu âgé), que l’on suit à travers différentes étapes de sa vie, entre le Portugal et l’Amérique. Sa grande passion pour l’énigme liée aux origines de Christophe Colomb s’intègre étrangement à sa vie de couple, comme une maîtresse tolérée par son épouse : son voyage de noces, indissociable de sa quête exégétique, l’entraîne dans la région encore inconnue de lui dont sont originaires sa femme et Colomb (...)
Bien qu’arrimé à son pays, le cinéaste nous dit aussi que le souffle originel qui balaie sa terre natale, qui nourrit son cinéma n’aurait pas la même saveur, saudade, sans cet horizon américain.
Et nous dans tout ça ? On est tout simplement éblouis. Face aux plans sublimes de pavés, du ciel et de la mer tournés par Oliveira au Portugal, on se sent tel un navigateur qui découvrirait, ému, une terre inconnue, le cinéma, et l’on éprouve cette troublante sensation de connaître tous les âges à la fois, d’embrasser le monde. Soit un véritable bain de jouvence que l’on doit à un homme centenaire, auteur d’un des plus beaux films de la rentrée."
"... la grande histoire - Christophe Colomb (de son vrai nom, Colón), les caravelles, Magellan... - se mêle ici à la pet
"... la grande histoire - Christophe Colomb (de son vrai nom, Colón), les caravelles, Magellan... - se mêle ici à la petite histoire du réalisateur. Entre Manuel, l'un des frères, et le vrai Manoel, il y a des correspondances : on suit le parcours de cet étrange médecin doublé d'un chercheur spécialisé dans les Grandes Découvertes, son mariage avec la belle Silvia, son voyage de noces à travers le Portugal. Et on le découvre quarante ans plus tard sous les traits du cinéaste lui-même, accompagné d'une dame qui n'est autre que sa véritable épouse.
La visite de M. et Mme de Oliveira à New York, face à la statue de la Liberté, est un régal. Monsieur raconte et madame fait plus qu'écouter. "Je te suivrai jusqu'au bout du monde", chuchote-t-elle. Le couple s'amuse à mettre en scène sa propre histoire, de même que le cinéaste s'est amusé à nous mener en bateau sur un ton docte. Christophe Colón est-il bien né à Cuba, petit village dans l'Alentejo, comme il le prétend, ou est-ce un mythe de plus ? Qu'importe la réponse, si le voyage a été beau, grâce au réalisateur plus que jamais curieux, ouvert sur le monde. Le dernier plan ne dit rien d'autre : il désigne le grand large."
Jacques Morice"... récit policier et poétique à la fois, qui s’étendrait le temps d’une vie, un récit attaché à la reconstitution érudite de faits peut-êt
"... récit policier et poétique à la fois, qui s’étendrait le temps d’une vie, un récit attaché à la reconstitution érudite de faits peut-être imaginaires. (…) Il est doux de penser que le passé qui semble hanter le présent si sensuel du nouveau film de Manoel de Oliveira n’est peut-être jamais advenu."
Jean-François Raugermamyvonne au sujet de
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