" Si Correspondant 17 est le deuxième film américain d’Alfred Hitchcock, c’est en réalité sa première production entièrement hollywoodienne dans l’esprit et dans les moyens.
Après Rebecca, le réalisateur eut en effet un budget conséquent à sa disposition qui permit la construction de décors importants : que ce soit les scènes situées à Londres, Amsterdam ou en pleine mer, tout est fait en studio. En revanche, Hitchcock n’a pu avoir les acteurs qu’il désirait : le film policier était à l’époque un genre mineur à Hollywood, juste bon pour les films de série B, et donc Gary Cooper refusa le rôle principal (...)
...le thème de l’innocent qui se trouve mêlé à des aventures qui le dépassent : un thème cher à Hitchcock et que l’on retrouve dans plusieurs de ses films (...)
... des scènes absolument remarquables : la scène des parapluies (un assassin qui s’enfuit au milieu d’une foule filmée de haut sous la pluie), les scènes à l’extérieur et à l’intérieur du moulin à vent, le crash de l’avion en pleine mer sont des scènes inoubliables.
La photographie est superbe, les éclairages sont très travaillés, l’intérieur du moulin par exemple montre une véritable perfection dans l’utilisation de la lumière. Le déroulement du scénario est ponctué de moments assez trépidants espacés par des scènes un peu plus traînantes, surtout celles avec Laraine Day où l’absence d’acteurs de premier plan se fait quelque peu sentir.
Malgré l’intensité des enjeux, l’humour n’est pas absent, loin de là, notamment avec le personnage du journaliste anglais, dans lequel George Sanders excelle. Au délà de l’histoire d’espionnage, Correspondant 17 comporte un message fort, militant pour une implication des Etats-Unis dans la guerre qui venait d’éclater. La scène finale en est la preuve."