Takabe, un officier de police, est chargé de mener une enquête sur une série de meurtres. Toutes les victimes ont une croix gravée en travers de la gorge...
Takabe, un officier de police japonais, est chargé de mener une enquête sur une série de meurtres. Toutes les victimes ont été retrouvées avec une croix gravée en travers de la gorge. Malgré ce mode opératoire récurrent, les meurtriers, toujours différents, ont cependant pour point commun de n’avoir aucun mobile apparent et d’avoir été retrouvé dans un état démentiel au côté de leur victime…
" Quand Kiyoshi Kurosawa obtient enfin un budget plus conséquent que pour ses autres films afin de tourner Cure, il sait qu'il va devoir composer avec les codes du thriller hollywoodien, en les acclimatant au Japon mais aussi et surtout à son propre univers. Le résultat dépasse de loin le simple exercice de détournement de commande. La montée anxiogène qui accélère inexorablement le pouls du film est réelle, et même l'une des plus stressantes que l'on ait vue depuis longtemps. Mais Kurosawa ne joue pas en pur malin avec la peur du spectateur, il se sert des instruments du film pour mettre en déroute certaines certitudes. Inversement au schéma classique du thriller, ici, quand les morceaux du puzzle sont rassemblés, l'énigme n'est pas résolue, on peut même dire qu'elle culmine et qu'elle laisse sur le même carreau chamboulant les victimes, les coupables et les flics. Dans une pissotière. Comme dans Théorème de Pasolini, le tueur distancié à la séduction visqueuse porte la flamme du doute et de la démence au coeur de la machine, renversant par ces questions incessantes (qui suis-je? qui êtes-vous?) tout l'appareillage institutionnel, psychologique, social chargé de le cadrer et de le désactiver. «Ce que j'avais à l'intérieur est maintenant à l'extérieur, en échange, j'infiltre les esprits et le mien est plein de vide», explique-t-il à l'infirmière qu'on retrouvera trois plans plus tard déchirant la gorge d'un innocent dans une pissotière.(...) Nef des fous. Le spectateur est constamment confronté à sa propre fragilité, notamment par l'utilisation sophistiquée des ressources d'une bande-son creusant l'image de ses vrombissements et infra-basses ultramenaçantes mais aussi par la violence du montage qui court-circuite les informations, nous jetant d'une scène à l'autre sans ménagement, et la séduction délétère d'une photo enténébrée. A la fin, le film ne se contente pas de rassembler des fous comme sur une nef lancée en pleine mer des Sargasses neuronale mais c'est bel et bien le film qui devient fou et entend propager son magnétisme déséquilibré par l'entremise des puissances de la projection. Cure, c'est le remède. Espérons au moins qu'après ce traitement, on meurt guéri!"
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