Dans une ville imaginaire d'Amérique du Sud, un homme est assassiné. Deux jeunes inspecteurs, sortis ex-aequo de l'école de police, sont chargés d'élucider l'affaire. C'est l'occasion de les départager et les copains deviennent rivaux, croisant la route d'une belle jeune femme, soeur d'un chef de gang... Après avoir été l'assistant de Jean Renoir, Becker tourne un premier film (qu'il renie et ne signe pas) puis cet officiel premier long-métrage policier. Tourné au printemps 42, dans la France occupée, tandis que les films américains sont interdits, Becker cherche à inscrire son intrigue dans une tradition hollywoodienne. Un style "noir" qui lui vaudra un triomphe lorsque, après guerre, il signe "Touchez pas au grisbi". Ce qui n'est pourtant qu'une facette de la carrière, à la fois populaire et personnelle, d'un auteur qui va réaliser "Goupi mains rouges", "Antoine et Antoinette" ou "Casque d'or" jusqu'à son ultime chef d'oeuvre, "Le Trou".
" Dernier atout est avec Le Dernier des six l'un des meilleurs films du genre. Rien ne manque pour corser l'intrigue : poursuite en auto, bagarre à la mitrailleuse dans les rues, l'espionnage au grand coeur, tout est ici au grand complet et forme un ensemble excellent."
Axelle
La France de Pétain et son cinéma, ed.Ramsay Cinéma, 1981
" Tourné sur la Côte d'Azur avec soleil et palmiers façon Californie, le film était situé dans un état d'Amérique du Sud, Carical... au mois...
La France de Pétain et son cinéma, ed.Ramsay Cinéma, 1981
à propos de
Dernier atout
" Tourné sur la Côte d'Azur avec soleil et palmiers façon Californie, le film était situé dans un état d'Amérique du Sud, Carical... au mois de juin 1940 (...) De toute façon, Carical n'existait pas plus que le pastiche hollywoodien. Nous fûmes sensibles à la construction très serrée, précise, d'un scénario à rebondissements, à un ton de comédie fort plaisant jusque dans les séquences proprement dramatiques, à la vivacité d'un style cinématographique nouveau et à la caractérisation des personnages. Alors que tant de marionnettes aux ficelles plus ou moins bien maniées s'agitaient dans des films d'artisans consciencieux, les personnages de Becker prenaient une vie intense au-delà des archétypes du genre qu'ils étaient censées représenter (...)
Le plus important n'était pas l'intrigue elle-même, c'étaient les détails suggérant la psychologie des personnages : les cravates de Clarence, ses boîtes d'allumettes et son goût pour les mots croisés; la méticulosité de Montès; les mensonges obstinés de Pearls; le mouchoir et les allées et venues de Bella; les manies de Rudy Score, sorte de dandy vieillissant du banditisme; les balourdises de Gonzalès; sans compter les silhouettes, remarquablement dessinées, des jeunes policiers et des hommes de Rudy Score. Bref, sur une aventure criminelle policière comportant, à la fin, l'inévitable poursuite en voiture menée avec brio, Becker s'essayait à un réalisme psychologique et humain dont il allait devenir, sans qu'il fût besoin d'évoquer l'ombre de Jean Renoir, le maître..."
Jacques Siclier
Comoedia
" En assistant à Dernier atout nous pensions, nous voulions penser, en raison de cette prépondérance, qu'il nous offrait et par laquelle il...
" En assistant à Dernier atout nous pensions, nous voulions penser, en raison de cette prépondérance, qu'il nous offrait et par laquelle il valait, des vertus du mouvement sur celles du laïus, qu'enfin le cinéma revenait. Il revenait muni de mitraillettes en bois, avec ses bandits, ses détectives, sa population pareille à l'authentique population de la terre, et cet air sans épaisseur qu'il a de n'être ni le ciel, ni l'enfer ni le purgatoire, mais l'astéroïde sans épaisseur où s'accomplissent gratuitement des faits divers en surnombre, pour lesquels manquerait, sur la vraie terre, l'espace... Les grands jours, donc, revenaient, mais imprégnés de l'esprit d'aujourd'hui. Le goûtde l'intelligente simplicité, l'entrain, parfois même un peu sec, que les tables du café de Flore témoignent à l'égard du dépuillé, du déblayé, nous les retrouvions dans ce zigzag plein d'assurance qui reproduit admirabkement la vie -non pas la vie véritable, certes, bien autrement complexe, mais cette vie au second degré dont tant de belles oeuvres sur les écrans nous ont laissé dans l'esprit le souvenir et l'espérance. Le dialogue de Pierre Bost, dialogue remarquable par sa modestie, donne toute sa chance à la bande visuelle.On ne peut que féliciter Jacques Becker d'avoir, dans notre temps de carême matériel, trouvé les moyens de fabroquer, à l'aide, peut-être, de trois cartes postales de Nice, une ville de l'Amérique du Sud totalement acceptable et, dans cette ville, une police judiciaire composée d'enfants rieurs. Leur manière d'organiser un piège à gangsters à l'aide d'échelle de peintre demeurera mémorable (...) Un film qui court, qui galope. Pas de temps à perdre pour faire et pour comprendre des mots..."
Jacques Audiberti, 12/09/1942 (inclus dans le recueil "Le Mur du fond-Ecrits sur le cinéma" ed. Cahiers du cinéma)
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