Le couturier Philippe Clarence, célèbre pour ses créations et ses nombreuses conquêtes féminines, tombe amoureux de Micheline, la fiancée de son ami Rousseau.
Le grand couturier, Philippe Clarence, célèbre dans le tout Paris pour ses créations et ses nombreuses conquêtes féminines, tombe amoureux de Micheline, la fiancée de son ami Rousseau. Mais l'intérêt de Clarence pour la jeune femme se transforme vite en folle passion qui va conduire cet homme trop volage à la pire extrémité.
"[Falbalas] cache une maîtrise supérieure, une entente parfaite des possibilités du cinéma, une autorité dans la conduite des interprètes et un tempérament incontestable de cinéaste."
28/06/45
Paris-Presse
"L'efficacité des images, le choix des détails, la justesse du dialogue de M. Aubergé, la netteté du tout (...) étonnent. Et le film est sup...
"L'efficacité des images, le choix des détails, la justesse du dialogue de M. Aubergé, la netteté du tout (...) étonnent. Et le film est supérieurement joué."
23/06/45
La France de Pétain et son cinéma, ed.Ramsay Cinéma, 1981
" Falbalas n'eut pas le retentissement de Goupi Mains-Rouges. Cela tint, je pense, au décalage brusque entre l'année 44 où le film fut comm...
La France de Pétain et son cinéma, ed.Ramsay Cinéma, 1981
à propos de
Falbalas
" Falbalas n'eut pas le retentissement de Goupi Mains-Rouges. Cela tint, je pense, au décalage brusque entre l'année 44 où le film fut commencé (le 1er mars) et l'année 45 où il fut mis en exploitation (sortie parisienne le 26 juin). Ce monde de la haute couture parut frivole et déplacé à un public plus décidé à accueillir des chroniques de guerre et de Résistance, pour exorciser les 'années noires', que les tourments d'un créateur de robes travaillant dans le génie, faisant marcher son monde à la baguette et devenant fou d'un amour contrarié. (...)
Falbalas fut remarquable par son dédoublement schizophrénique. D'un côté, le monde exactement décrit, saisi, de la haute couture (recherche des tissus et des modèles, personnel hiérarchisé, présentation d'une collection - les modèles étaient de Rochas, ce qui a fait de Falbalas un document sur la mode féminine de 1944, défiant les restrictions et la guerre), le vrai Paris où l'on circulait à bicyclette, le portrait d'une jeune fille de province tentée par l'aventure, puis désillusionnée et reprises par ses principes, sa bonne éducation (Micheline Presle, admirable) ; de l'autre, la frénésie d'un homme perpétuellement insatisfait, "collectionnant" les conquêtes féminines pour obtenir l'inspiration (chaque femme, pour Clarence, était une idée de robe) et dont les hallucinations et les rêves se cognaient à la réalité bourgeoise, à l'existence des autres qu'il cherchait à modeler à son image, à ses volontés."
Jacques Siclier
Libération
" Drôle d'objet, aurait-il dit. Une manière de film pédé hétérosexuel, si vous voyez ce que je veux dire..."
« Créer, vous ne pouvez pas savoir ce que c'est », s'écrie Philippe (Rouleau). « Au catéchisme, j'ai appris que c'était faire quelque chose avec rien », répond Micheline Ce « quelque chose avec rien », Becker va s'ingénier à le faire, en parieur obstiné, avec la force d'un raisonnement sans faille et la conviction, sûrement, que la légèreté, la désinvolture, la transparence ne sont jamais que des leurres. Ainsi, l'Occupation n' « occupe » pas le film (tourné en 1944) et seuls les vélos et une circulation raréfiée dans les rues de Pariq indiquent que l'ordre dans lequel nous sommes n'est qu'apparent (...)
En allégeant les apparences et en présentant délibérément la futilité comme le sujet du film (d'où le titre, Falbalas), Becker, bourgeois converti au marxisme, augmente, par le jeu dialectique des correspondances, le poids de la tragédié de l'amour et de la mort, qui envahit peu à peu le décor, qui à son tour finit par étouffer son héros précipité dans le vide de sa folie.
Le moment où Philippe se laisse piéger par la tragédie (jusque-là, il n'était qu'un Barbe-Bleue de l'avenue Montaigne, rangeant les robes de ses femmes congédiées dans un placard fermé à clef) est celui, presque au début du film, où, mécontent de son tissu, il demande à son ami Daniel Rousseau, fabricant de tissu, de lui en fournir le plus rapidement possible. Ce tissu représente devant les yeux ébahis de Philippe sous la forme de Micheline, la fiancée de Daniel. Le récit bascule grâce à un jeu de mots, le romanesque et le tragique se tissent sous nos yeux, dans un entrelacement serré de fils, que Philippe, arraché brutalement à son décor de pacotille ne parviendra pas à débrouiller..."
Pierre Léon
Les Inrockuptibles
" Peut-on aimer l’image d’une femme avant même de connaître la femme ? Et si la femme réelle n’était que la copie de la statue qui la rep...
" Peut-on aimer l’image d’une femme avant même de connaître la femme ? Et si la femme réelle n’était que la copie de la statue qui la représente ?
C’est l’imaginaire de Falbalas, troisième long métrage de Jacques Becker et exploration très fine et toute en mesure d’une passion pourtant démesurée.
Raymond Rouleau y interprète un couturier en vogue (Christian Dior avant l’heure) qui tombe amoureux d’une jeune femme (Micheline Presle) parce qu’elle ressemble au mannequin de cire sur lequel il crée ses modèles. Le film a beaucoup essaimé.
On en trouve la trace dans la passion mortifère du Scottie de Vertigo. On en devine l’influence dans certains Truffaut : la statue antique exhumée des entrailles de la terre dans Jules et Jim semble reproduire le visage de Jeanne Moreau ; ou encore la passion malade de Julien Davenne dans La Chambre verte."
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