
La Playlist UniversCiné de Guillaume Brac
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Comment supporte-t-on les journées de travail lorsqu'on est ouvrier de la viande dans un abattoir industriel ? On s'obstine. On a mal. On tient. On craque.
Ce film raconte le destin commun des ouvriers de la viande dans les grands abattoirs industriels. Au début, on pense que l'on ne va pas rester. Mais on change seulement de poste, de service. On veut une vie normale. Une maison a été achetée, des enfants sont nés. On s'obstine, on s'arc-boute. On a mal le jour, on a mal la nuit, on a mal tout le temps. On tient quand même, jusqu'au jour où l'on ne tient plus. Les articulations lâchent, les nerfs aussi. Alors l’usine vous licencie. À moins qu’entre temps on ne soit passé chef, et que l’on impose maintenant aux autres ce que l’on ne supportait plus soi-même. Mais on peut aussi choisir de refuser cela... Un film soutenu par l'ACID lors de sa sortie en salle.
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" Des interviews réalisées, elle a rédigé des monologues qui sont ici les fils conducteurs du film. Des tex
" Des interviews réalisées, elle a rédigé des monologues qui sont ici les fils conducteurs du film. Des textes initialement prévus pour la scène et dont la théâtralité confère une dimension universelle à ces paroles étranglées qui dénoncent, entre résignation douloureuse et révolte tue, les conditions effroyables de la chaîne. Des gestes répétés à l’infini, chaque jour, chaque heure, chaque minute, reconstitués ici sous la forme d’une chorégraphie de la cadence et de la décadence tragiquement surréaliste. Une digression en contrepoint à un travail hyperréaliste sur le cadre et le son, les deux restituant frontalement la violence inouïe des conditions de labeur. Le grand écran amplifie cette violence jusqu’au vertige, donnant à éprouver, sur un plan sensoriel et physique, le quotidien traumatique des employés."
Xavier Leherpeur" Des entrailles de cette usine à viande, qui broient les travailleurs aussi sûrement que les bêtes, on ressort &ea
" Des entrailles de cette usine à viande, qui broient les travailleurs aussi sûrement que les bêtes, on ressort éreintés. Pourtant, ça ne dure que cinquante-neuf minutes, mais la réalisatrice nous fait ressentir, jusque dans nos muscles, les ravages du travail à la chaîne. En demandant aux volontaires de mimer le geste qu'ils doivent accomplir à leur poste, huit heures durant, elle démontre la métamorphose de l'humain en automate.
Cadences démentes, cynisme d'un management qui se fiche d'épuiser sa main-d'oeuvre tant que la crise lui fournit son comptant de « chair fraîche »... Ce brûlot dénonce l'une des pires aberrations de notre temps : les progrès de la mécanisation, loin d'aider les ouvriers, les ont maintenus en enfer."
"Manuela Frésil trouve d’élégantes solutions de montage et de mise en scène, même si le terme
"Manuela Frésil trouve d’élégantes solutions de montage et de mise en scène, même si le terme peut paraître inadéquat pour un documentaire, lui permettant de parfaitement approfondir son sujet : ces hommes et femmes qui accomplissent chaque jour une tâche que beaucoup d’entre nous placeraient au sommet des métiers que l’on ne souhaite pas faire. (...)
Si le sujet central reste humain, il apparaît très vite que l’objet documenté par Entrée du personnel, l’abattoir, se situe au croisement des problématiques les plus aiguës et contemporaines sur le travail, l’identité sociale, la crise économique, l’écologie et la durabilité de nos modèles de consommation. Mais le film s’élève et nous porte aussi vers des altitudes cosmiques et universelles : si les abattoirs et la vie de leurs ouvriers sont si bien tenus à l’écart de nos paysages, occultés à la connaissance civile, privés de toute forme de représentation et même de reconnaissance, c’est parce que nous refusons d’accepter l’idée que dans notre monde, et avec notre complicité, cohabitent les tueries industrielles et les concertos de Mozart. (...)
La force tragique du film de Manuela Frésil évoque souvent Les Temps modernes. Sans l’humour bien sûr. Autrement dit le désespoir sans la politesse, parce qu’Entrée du personnel est un documentaire grave, et parce qu’il n’est plus temps d’être poli."
Dans l’abattoir où a tourné Manuela Frésil, il y a deux entrées : celle des animaux – cochons, vach
Dans l’abattoir où a tourné Manuela Frésil, il y a deux entrées : celle des animaux – cochons, vaches, volailles –, où les attend une mort immédiate, et « l’entrée du personnel », dont, bien entendu, le sort n’est pas immédiatement le même, mais qui s’expose ici à une entreprise de « destruction ». Destruction : tel est l’un des mots clés de ce documentaire impressionnant.
Entrée du personnel n’est pas un film centré sur les bêtes. On n’y voit pas de mise à mort d’animaux, et les conditions dans lesquelles ceux-ci sont abattus ne sont pas particulièrement exposées, même si on n’est jamais loin des images terrifiantes de l’Année des treize lunes, de Fassbinder. Il n’en reste pas moins qu’un abattoir n’est pas une usine comme une autre. Chez tous les salariés, plane l’horreur de la mort en série. Même si l’un d’eux explique à la cinéaste qu’il suffit de trois mois pour s’habituer, tous sont hantés par ces visions cauchemardesques.
La caméra de Manuela Frésil explore les différents postes d’un abattoir, des carcasses suspendues à des crochets jusqu’aux barquettes de bifteck ou de blancs de poulets. Là, sur cette chaîne de découpe et de conditionnement, chacun s’active en répétant des millions de fois le même geste à toute allure. Quelques ouvrier(e)s, en off ou en in, racontent leur travail sous la forme de récits écrits, et non d’interview. Ce qui a pour effet de distancier ces voix, et de leur donner, en fonction du « naturel » de chacun à les dire, plus ou moins de puissance. C’est le cas par exemple de Steve Tientcheu, qui dégage une force extraordinaire quand il explique l’amour qu’il avait de son travail, et la trahison qu’il a ressentie quand il s’est retrouvé contremaître, à devoir exiger de ses désormais subalternes des rendements exorbitants.
La productivité : voilà l’autre poison qui use les ouvriers. Elle doit être toujours à la hausse, à cause de la concurrence et des opérations de promotion réitérées dans les supermarchés. Au point que la direction triche, en augmentant imperceptiblement la cadence pendant quelques dizaines de minutes. Les corps rompent, les articulations s’enrayent, les esprits sont anéantis. Peu nombreux sont les salariés des abattoirs à connaître une longue retraite.
Entrée du personnel est un film sur la mort donnée : aux bêtes, aux individus, à la classe ouvrière, au nom d’une chaîne alimentaire dont il est aussi montré ici toute l’absurdité économique.
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