Désespérément romantique, l'ancienne diva Gertrud décide de quitter son mari Gustav Kanning pour le pianiste talentueux Erland Jansson. Mais celui-ci ne tarde pas à décevoir ses exigences d’amour absolu. Alors que la belle femme tombe dans le désespoir, un de ses anciens amours perdus réapparaît soudain...
" Dernier film d'un des dieux du cinéma, Gertrud est un drame bourgeois qui se métamorphose sous nos yeux en une sublime méditation sur la vie et l'engagement amoureux. (...) La cantatrice Gertrud commence une étrange errance. Plus elle s'égare, plus elle trouve sa voie, et au fil des désillusions, sa ferveur grandit : elle « entre en religion », la religion de l'amour.
Femme libre victorieuse ou rêveuse sentimentale condamnée à la solitude, l'héroïne de Dreyer a plus d'un visage. Et l'amour a ici toutes les dimensions : mensonge ou vérité, égoïsme ou partage, c'est une prière qui s'élève ou un cri qui résonne dans un tombeau. Cette ampleur naît d'une mise en scène faussement sage, que beaucoup jugèrent figée dans l'académisme au moment de la sortie du film. Mais le mouvement est constant, subtil et bouleversant comme celui d'une oeuvre musicale : ce « cinéma de chambre » a la force d'une symphonie lyrique. Ce qui fit dire à Godard : « Gertrud est égal, en folie et en beauté, aux dernières oeuvres de Beethoven. » "
Frédéric Strauss
Les Inrockuptibles
" Noir et blanc délicat en dégradés de gris, plans-séquences, indicible intensité et malaise pénétrant. Tout cela fait ressembler les films...
" Noir et blanc délicat en dégradés de gris, plans-séquences, indicible intensité et malaise pénétrant. Tout cela fait ressembler les films de Bergman à du théâtre de boulevard. Ce dernier film de Dreyer fut sans doute un échec commercial en raison de son profond raffinement et de sa beauté trop discrète. Du théâtre filmé, certes, puisque c’est l’adaptation d’une pièce (de Hjalmar Soderberg), mais Dreyer gomme tout effet ostentatoire lié à cet art de l’expression, qui repose en partie sur la projection verbale. Le cinéaste, lui, filme l’intériorité, le silence, ce qui se dit entre les mots. Ici, le présent n’est rien. C’est le passé qui occupe l’héroïne, et qui s’explicite au moment où elle retrouve le poète Lidman. (...) Résignée à la mélancolie et à la solitude, elle finira sa vie en réaffirmant que l’amour est la valeur suprême.
Dans ce film qui est à la fois son chant du cygne et son art poétique, Dreyer célèbre autant le credo pur et intransigeant de Gertrud pour l’amour que celui de l’écrivain auquel on peut identifier le cinéaste qui met son âme dans la description de la passion plutôt que dans la passion elle-même."
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