Un chat sous le bras, des portes closes, les poches vides, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. La jeune femme va prendre un nouveau départ.
Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache. Prix du jury au Champs Élysées Film Festival et Caméra d'or au Festival de Cannes en 2017.
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Léonor Serraille, dont c’est le premier long métrage, fait partie de ces nouveaux cinéastes préféra
" Paula, trentenaire ébouriffée, est seule dans Paris. Avec son chat, qu’elle trimballe dans un carton. Ce n’
" Paula, trentenaire ébouriffée, est seule dans Paris. Avec son chat, qu’elle trimballe dans un carton. Ce n’est même pas vraiment son chat, c’est celui de son ex-amant, le photographe qui s’est lassé de capturer son image et l’a poussée dehors. Paula ne possède rien d’autre qu’une énergie farouche et naïve. Pas à pas, ce film délicat (Caméra d’or, meilleur premier film du festival de Cannes 2017) brosse son portrait en mouvement : une avancée instable et fragile, sur un fil de funambule, entre l’envol et la chute, entre l’enfant perdue et la « jeune femme » atypique. Plus que la ligne narrative — une errance, d’une chambre d’hôtel à une chambre de bonne, des rencontres, un petit boulot dans une boutique de lingerie —, c’est ce beau personnage qui retient l’attention. On y retrouve un peu de la drôlerie poignante, le côté clown lunaire d’une Giulietta Masina dans La Strada, mais aussi de l’effritement tragique de Gena Rowlands dans Une femme sous influence. Mais Paula est encore ailleurs, dans le naturel et la sensualité fantasque de son interprète, Laetitia Dosch. En larmes ou en orbite dans ses rêves, en uniforme rose ou perdue dans son grand manteau rouge, la comédienne est la révélation du film."
Cécile Mury" Léonor Serraille sait maintenir sa caméra en éveil, alors même que son scénario, fort bien é
" Léonor Serraille sait maintenir sa caméra en éveil, alors même que son scénario, fort bien écrit, aurait pu cadenasser son film, ou le réduire à de la simple illustration. Paula, c’est autant la petite cousine du personnage de Valeria Bruni-Tedeschi dans Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel (1993) de Laurence Ferreira Barbosa, que celle d’Antoine Doinel dans les films de Truffaut, pour sa manière de répondre aux petites annonces et de s’essayer aux emplois les plus étranges qui cependant lui redonnent goût à la vie.
Le film ne serait rien s’il n’était si précisément ancré dans le temps présent. Paula, qui cherche du travail, en trouve en tant qu’hôtesse d’un bar à culottes éphémère et que baby-sitter. La jeune patronne tente le copinage avec l’inconnue à qui elle confie son enfant, mais sait se rappeler où se situe le rapport de domination et la virer à contretemps quand celle-ci a établi un lien affectif avec la gamine rétive. Foule de détails : l’incongruité de répondre à une petite annonce amoureuse destinée à un homme parce qu’on n’est pas à cela près et que pour le reste, ça pourrait coller ; bizarrerie d’ouvrir nue au patron de l’hôtel qui toque, et de s’apercevoir que l’homme ne remarque pas sa nudité ; appropriation de la vulgarité, quand Paula hume des dessous dans un grand magasin."
" C’était en 2013, une éternité. Laetitia Dosch irradiait de son énergie inquiète La Bat
" C’était en 2013, une éternité. Laetitia Dosch irradiait de son énergie inquiète La Bataille de Solférino, le premier film de Justine Triet (future réalisatrice de Victoria). C’était évident, l’heure était venue pour cette actrice franco-suisse réputée pour ses spectacles toqués de régner sur le cinéma d’auteur français à l’instar de Vincent Macaigne, son partenaire de La Bataille de Solférino. Puis, plus rien, ou presque. Des petits rôles par-ci- par-là jusqu’à ce que Léonor Serraille, une autre diplômée de la Fémis, ne lui rende son trône. Jeune femme est à la fois un film avec Laetitia Dosch et un film sur elle. Sur sa folie douce, son physique caméléon (elle passe de madame-tout-le-monde à la vamp en un plan), sa logorrhée épuisante et sa sensibilité à fleur de peau. Serraille la compare volontiers à Gena Rowlands et à Patrick Dewaere pour cette capacité à alterner les coups de sang et les coups de cœur. Laetitia Dosch est un diamant brut que Jeune femme a fini de polir.
Qui est donc cette “jeune femme” ? On pourrait la qualifier de marginale tant elle n’entre dans aucune case. Belle, intelligente, naïve, incontrôlable, irrespectueuse, fonceuse, franche, insupportable, asociale, amoureuse, libre, incapable de se fondre dans le système. “Je suis pas quelqu’un qu'on hospitalise moi !”, dit-elle bravache au médecin hospitalier qui examine sa tête abîmée après un coup violent consécutif à une crise d’hystérie. Paula est de ces héroïnes qui impriment puissamment la pellicule en ce qu’elles véhiculent de fort et de fragile, de terrien et de borderline. Il y a chez elle du Wanda, du Claire Dolan et du Sue (perdue dans Manhattan). Impossible Paula dont la mise en scène, caractérisée par des ruptures de ton (souvent dans le même plan) et une marche en avant forcée (il faut bien vivre et s’en sortir), épouse les hésitations et les emportements. Tourbillonnant, irritant, bouleversant (les scènes animales entre Paula et sa mère indigne sont les plus stupéfiantes du cinéma français récent), Jeune femme est un objet curieux qui possède une arme secrète : son humour volontiers iconoclaste qui permet à la réalisatrice et à son actrice de dédramatiser pudiquement le désordre intérieur de leur héroïne virevoltante. Ce n’est pas la moindre de ses qualités."
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