De Trikala à Athènes, la Grèce d'aujourd'hui au fil d'un road-movie entre jazz et rap, à la rencontre du citoyen, du marin pêcheur et du tagueur politique.
À partir de nombreux témoignages et portraits, ce documentaire présente sans fards, la vie quotidienne du peuple grec, avec Panagiotis Grigoriou – historien et blogueur de guerre économique – pour fil conducteur. C’est un road-movie au rythme du jazz et du rap qui nous mène de Trikala à l’île de Kea, en passant par Athènes, à la rencontre du citoyen grec, du marin pêcheur au tagueur politique.
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" Stupéfiant instantané du présent de la crise, Khaos prend le parti de l'humain contre l'expertise. Libre à nous de voir ce qu'il montre :
" Stupéfiant instantané du présent de la crise, Khaos prend le parti de l'humain contre l'expertise. Libre à nous de voir ce qu'il montre : le naufrage de toute une société, au cœur de l'Europe, et au nom de sa survie."
Mathilde Blottière" Cinéaste "couteau suisse", Ana Dumitrescu fait tout, ou presque. Son premier long-métrage, Khaos, les visages humains de la crise grecque,
" Cinéaste "couteau suisse", Ana Dumitrescu fait tout, ou presque. Son premier long-métrage, Khaos, les visages humains de la crise grecque, a été conçu par ses soins. La jeune Franco-Roumaine l'a réalisé et financé, sans attendre d'hypothétiques subventions. Il y avait urgence à faire le documentaire, "dans ce moment opportun avec des points de suspension", dit-elle. A pied, dans les rues d'Athènes, entre janvier et mai, elle a tenu la caméra, quand ce n'était pas Jonathan Boissay, jeune reporter de télévision. Puis Ana a sorti les ciseaux du couteau suisse. Montage, étalonnage... Puis il a fallu s'occuper de la distribution en salles. La société Ana Dumitrescu s'en est chargée. Son blog, très fourni, recense toutes les séances-débats ("khaoslefilm.com")...
La photoreporter free lance, 34 ans, frange courte à la Jeanne d'Arc, semble aussi à l'aise dans l'organisation que dans l'improvisation. Son film est construit à partir de témoignages spontanés, filmés au gré des rencontres, à la sortie d'une station-service, dans un bar. "A un moment, je commande un café et je continue à filmer", se moque-t-elle. Sa caméra ne fait pas encore les expressos, mais elle est légère, se fait discrète, zoome peu.
Cela pourrait paraître décousu, mais un fil conducteur nous mène à bon port : (...) l'anthropologue Panagiotis Grigoriou. Diplômé de l'université de Nanterre, il vit désormais en Grèce, où il décrypte "la guerre économique" sur son blog "Greek Crisis Now". On apprend que le taux de suicide, si faible traditionnellement en Grèce, s'est mis à augmenter avec la crise. "Je ne voulais pas de chiffres. Chacun nous dit son bout de la crise. Les Grecs ont perdu 40 % de leur salaire. Certains continuent à travailler, sans être payés. Soit par dignité, soit parce qu'ils espèrent que la situation va revenir à la normale", raconte la réalisatrice.
Ce dialogue à trois - les Grecs, la réalisatrice, l'anthropologue - déplace le regard. Une professeure d'arts plastiques, dans le quartier Kesariani, à Athènes, est désemparée. Ses élèves arrivent le matin à l'école en n'ayant pas assez mangé. Et elle leur demande d'acheter du matériel pour le dessin !... Les Grecs ont faim. Des soupes populaires sont organisées par des groupes anarchistes. Mais les pouvoirs publics ne sont pas d'accord : la nourriture est-elle conforme aux standards sanitaires ? Khaos est un théâtre de l'absurde."
" La caméra s’immerge dans la rue pour saisir les situations, les ressentis et, au fil des rencontres, montre les visages humains de la cris
" La caméra s’immerge dans la rue pour saisir les situations, les ressentis et, au fil des rencontres, montre les visages humains de la crise grecque sans cliché, sans a priori ni figures convenues de la révolte. La parole est donnée à ceux et celles qui le plus souvent sont tenues au silence, à l’oubli. C’est pourtant ceux et celles qui vivent la crise de plein fouet, qui résistent malgré tout et analysent une situation économique complexe pour revenir sur les prémices et les causes de la crise.
La crise et l’austérité imposée les États européens, les banques… (...) Le ras-le-bol de la population est tangible, confronté depuis des années aux malversations des politiques et à la corruption de décisionnaires, au prétexte d’intérêts financiers.
Beaucoup le disent : « le peuple grec n’est pas responsable de la crise, il la subit » et à quel prix : baisse drastique des salaires, abandon des services publics, augmentation du chômage qui, de 8,5 % en 2009, passe à 21,7 % en 2011. Les suicides pour cause économique ont plus que doublé et, dans chaque famille, il y a au moins une personne au chômage. C’est « une situation de guerre » !
Khaos... nous plonge littéralement dans la réalité de la crise au quotidien : une femme menace de se jeter du troisième étage, les magasins ferment, un homme occupe son entreprise, une professeure de dessin organise des repas pour ses élèves, une autre explique que son salaire ne lui permet plus de vivre décemment, un passant apostrophe une équipe de la télé, les rappeurs chantent les problèmes de la population et dénoncent les coupables, les taggeurs dessinent des pamphlets politiques pour éveiller les consciences, des anarchistes parlent d’autogestion et organisent des soupes populaires, les gens se regardent, s’écoutent aussi, communiquent enfin. L’idée d’une solidarité entre les personnes semble germer ici et là… La paupérisation touche tout les monde, les classes sociales dans leur ensemble.
« Toutes ces situations aboutissent à une très belle ouverture, mais c’est une ouverture vers le chaos », dit Panagiotis Grigoriou, historien et anthropologue de la contestation devenu blogueur critique . Il est en quelque sorte le passeur du voyage au cœur de la crise grecque, le passeur et le coryphée qui ouvre à la cinéaste des voies aux rencontres, sans jamais cependant s’immiscer dans l’expression de l’autre, dans les témoignages du mal-vivre et de l’injustice. Témoignages qui reflètent tous l’absence officielle d’alternative à la crise et posent une question essentielle : faut-il passer par le chaos pour initier une autre proposition de société ?"
" Voilà des mois que les Grecs nous interpellent, exténués d'être traités comme les parias de l'Europe, alors que chacun sait que ce qui s'e
" Voilà des mois que les Grecs nous interpellent, exténués d'être traités comme les parias de l'Europe, alors que chacun sait que ce qui s'est passé hier à Athènes, arrive à Barcelone, et arrivera sans doute un jour à Paris. Raison de plus pour écouter ce qu'ils ont à dire. "
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