
Djamshed Usmonov : "Là-bas, je crois aux anges"
Son nom, Djamshed Usmonov, ne vous dira sans doute rien. Sa terre de cinéma, le Tadjikistan, a priori peu fécond...
Revenu dans son village, Hamro doit de l'argent à tout le monde. Menacé, aux abois, seul un miracle pourrait le sauver. Mais Hamro ne croit pas aux miracles.
Après dix ans d'absence, Hamro rentre dans son village natal pour veiller sa mère mourante. Mais en réalité, elle est bien vivante : elle lui a tendu un piège pour qu'il revienne et règle ses dettes. En effet, Hamro doit de l'argent à tout le village. Menacé, aux abois, seul un miracle pourrait le sauver. Mais Hamro ne croit pas aux miracles.
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" C’est par ce qu’on voit et qu’on ne comprend pas que l’Ange de l’épaule droite s’impose a
" C’est par ce qu’on voit et qu’on ne comprend pas que l’Ange de l’épaule droite s’impose au regard : ces gestes rituels du troc, de l’échange, du marchandage, de la mort et des funérailles, à la frontière du rêve et de la réalité, du quotidien d’un pauvre hiver tadjik et des forces de la nuit, du temps qui passe et des ellipses soudaines.
Usmonov mêle sans cesse les registres et déstabilise, jusqu’aux films projetés dans la salle de cinéma du village, mélos ou comédies musicales venus d’Inde, films de guerre russes, fresques d’amour égyptiennes. Ces images de distance croisent les pratiques villageoises de l’hiver tadjik pour composer un très étrange tableau, tenu entre les mornes attentes alcoolisées du héros, les effractions de violence primitive ou tribale, les pulsions sensuelles d’une jeune femme, les dialogues que la vieille femme poursuit avec l’enfant et le monde divin.
Pour faire vivre cette construction élaborée et tenir ensemble ces éléments contradictoires, Usmonov filme au plus près le corps de son héros (joué par son propre frère), à la fois racé et emporté, fin et violent, jeune et marqué. Les plus belles images de l’Ange... sont celles des gestes d’Hamro, cette façon, par exemple, d’empoigner l’autre au moment du marchandage d’une affaire, comme si le cinéma retrouvait son pouvoir inné, celui de transcrire les histoires et les pensées dans le mouvement des corps."
" La cruelle élégance de ce récit renonce (...) à la leçon de morale pour mieux s’employer &a
" La cruelle élégance de ce récit renonce (...) à la leçon de morale pour mieux s’employer à décrire le commerce énigmatique de l’humaine condition, où fidélité et trahison se nourrissent indissociablement, où tout se négocie enfin, hormis la mort.
Chant d’amour d’un fils pour sa mère, remise en jeu poétique du cinéma par le biais de l'ellipse et du hors-champ, petit chef-d'oeuvre de sensibilité et d’humour noir, cette œuvre est aussi un grand film politique. Nourrie d’une observation anthropologique des rituels qui fondent contractuellement la vie sociale d’un groupe humain (poignée de main, parole donnée, régulation des conflits, modalité religieuse d’un enterrement...), elle constitue de surcroît, entre révolte et nostalgie, une interrogation subtile sur la communauté, qui prend d'autant plus de sens que le Tadjikistan a été déchiré, sept années durant, par la guerre civile. A l’instar de son héros, Djamshed Usmonov s’est exilé de son pays natal et y est revenu pour une affaire de famille."
" Le cinéaste (acteur principal de La Route, de Darejan Omirbaev) n'affiche pas d'emblée son cap et laisse croire
" Le cinéaste (acteur principal de La Route, de Darejan Omirbaev) n'affiche pas d'emblée son cap et laisse croire à une rugueuse chronique villageoise à l'heure d'hiver. Fausse piste. Hamro, le mauvais bougre, est filmé comme une star hollywoodienne, un héros de western, un corps avant tout. Mais son parcours consiste à acquérir une âme. Non pas progressivement, mais brutalement, presque contre son gré, et à la surprise du spectateur. Cette conversion soudaine, effet d'un miracle de l'amour maternel, permet au film d'atteindre, dans ses dernières minutes, des cimes magnifiques."
Louis Guichard" Entre réalisme et poésie, humour et émotion (la fin, surprenante, est magnifique, ce deuxième film (...)
" Entre réalisme et poésie, humour et émotion (la fin, surprenante, est magnifique, ce deuxième film (...) est à la fois dépaysant et fraternellement proche (...) On s'y étonne des drôles de rites de ces villageois du bout de monde qui passent leur temps à se serrer interminablement les mains, on y reconnaît les universelles difficultés de vivre et d'aimer et l'on y fond devant un magnifique personnage de mère..."
Annie Coppermann" ... Étrange histoire en effet, et belle, de l'amour qui relie une mère à son fils et de l'innocente bea
" ... Étrange histoire en effet, et belle, de l'amour qui relie une mère à son fils et de l'innocente beauté du fils de ce fils qui est peut-être un ange, sorti on ne sait d'où, ramené de force à ce père qui ne l'avait jamais reconnu. Tout est ici de l'ordre du réel même le magique.
Ainsi, quand cette mère a décidé de mourir pour sauver son fils, achète-t-elle la veille de ce grand jour quantité de bonbons pour les distribuer à tous ceux qu'elle va quitter. Comme le menuisier lui demande pourquoi ce cadeau, elle répond qu'elle va partir pour l'autre monde. " Alors, n'oublie pas de saluer mes ancêtres ", lui dit-il sans lâcher la planche qu'il façonne, du ton même dont il l'aurait priée de passer le bonjour aux cousins du village voisin. Car cette mort voulue n'est pas un suicide. Elle est naturelle, aussi naturelle que peut l'être une faveur que Dieu ne peut manquer d'accorder à ceux qui savent croire en lui avec assez de force pour être entendus (...)
Qu'on ne s'y trompe surtout pas : cette candeur des personnages - et du récit - n'est pas celle de Djamched Usmonov. Seul un cinéaste parfaitement maître de son écriture peut se tirer de cette navigation hasardeuse entre la terre, le ciel et l'enfer. Un exemple, un seul, mais c'est tout le film qui doit être vu avec cette exigeante attention. Hamro, le fils d'Halimi, mauvais garçon aux allures de loup revenu de Moscou où il vivait, a tenté une première fois prendre de force une jeune parente, Savri, qui s'est refusée à lui. Blessé, il est envoyé à l'hôpital où elle lui donne les premiers soins. Tout va être dit en un seul plan : il est assis sur une chaise, elle debout à sa gauche, qui lui panse la joue. Lentement, il relève le bras gauche, et lui entoure la taille. Elle s'écarte, enlève son foulard de tête, mais sans colère comme on le lui avait vu arracher la première fois et disparaît hors champ. On ne voit plus à côté de lui, sur le mur qu'une ombre indistincte, celle d'une femme qui se déshabille. Léger mouvement de caméra vers la droite : un rideau la cache laissant deviner sa silhouette, lui s'approche, les deux ombres se rejoignent. On n'en verra pas plus.
De même que la sauvage violence du film est à un moment dit à travers les images d'un film indien que vont voir les paysans que décrite comme telle : c'est le blanc à l'écran d'une bobine terminée qui dira que le projectionniste (Hamro) a été poignardé par les mafiosi venus de la ville. Film magique, donc, et la magie vient en bonne partie sans doute de ce qu'il est joué par des non professionnels, par la famille même du réalisateur. Et qu'apparemment il ne leur a pas demandé de jouer sur un texte mais de le dire avec toute l'impressionnante raideur de ceux qui sont pour la première fois confrontés à cette expérience. Et dans ce hiératisme se marque mieux encore sans doute le va et vient entre le réel quasi ethnographique du décor et le mystère des personnages.
C'est assez dire que l'Ange de l'épaule droite est (...) une de ces météorites tombées du ciel comme il en arrive assez peu souvent sur la planète cinéma, habitée de tant de clichés ressassés."
"Dépouillé et secret, un film qui organise avec subtilité les liens entre les personnages et l'espace qu'i
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