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À la poursuite de “Mickey-le-Bénédictin”, les inspecteurs Triquet et Virgus se retrouvent à Barges, sinistre cité auvergnate hantée par un animal fantastique...
Un dangereux faussaire condamné à mort s'est évadé. L’enquête conduit l'inspecteur Triquet à Barges, sinistre cité auvergnate peuplée d’individus étranges, du maire à l’agent de police en passant par le boucher. Ils prétendent qu’un animal fantastique hante les environs. Triquet n’entend pas se laisser intimider…
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" Voilà un Mocky du meilleur cru : drôle, mordant, insolite. L'univers étrange du romancier belge Jean Ray est
" Voilà un Mocky du meilleur cru : drôle, mordant, insolite. L'univers étrange du romancier belge Jean Ray est parfaitement servi par la photo d'un maître du noir et blanc, Eugen Schüfftan. Entouré de ses acteurs fétiches, Jean-Pierre Mocky se régale à brosser une galerie de notables farfelus, dotés chacun d'un tic. Bourvil sautille en marchant, Poiret ponctue ses phrases de bruits de bouche, Rouleau termine les siennes par « quoi ? ». Quant à Francis Blanche, il compose une silhouette des plus pittoresques, épiant tout le monde en parlant à un automate.</p><p>
L'humour et le macabre se mêlent parfaitement dans cette farce grinçante où Kafka donne la main à Alfred Jarry."
" Ce fut pendant longtemps le film maudit de Jean-Pierre Mocky. L'auteur du livre, Jean Ray, décède pendant le tourn
" Ce fut pendant longtemps le film maudit de Jean-Pierre Mocky. L'auteur du livre, Jean Ray, décède pendant le tournage ; le chef opérateur Eugen Schüfftan tombe gravement malade et doit être remplacé par Edmond Richard (non crédité au générique) ; les producteurs imposent le faussement vendeur La Grande Frousse à la place de l'énigmatique titre original... Résultat : la critique fait la fine bouche et le public boude. Ce n'est qu'en 1972 que, rallongée de dix minutes et enfin rebaptisée, La Cité de l'indicible peur sera enfin considérée comme l'une des réussites les plus abouties de Mocky le foutraque.
Quarante ans après, le film séduit toujours par son étrange intrigue policière mâtinée de fantastique (...). Mais aussi par son mélange osé de scènes d'angoisse et de délires burlesques.
Comme souvent chez Mocky, c'est l'occasion d'un véritable festival d'acteurs, tous munis pour l'occasion de redoutables tics. Bourvil (alias l'inspecteur Trinquet, «les gens qui commettent leurs méfaits, il ne les arrête jamais exprès») marche en sautillant, Raymond Rouleau ponctue toutes ses phrases d'un «quoi» et Jean Poiret (hilarant en gendarme Loupiac) de bisous sonores. Mention spéciale à Francis Blanche, formidable, comme d'habitude, dans le rôle d'un voyeur qui commente ses découvertes à... la statue de cire de la sainte locale. "
" (...) Une peur indicible. Indicible, adjectif qu’on ne saurait exprimer par la parole (je recopie le Petit Larousse illustr&ea
" (...) Une peur indicible. Indicible, adjectif qu’on ne saurait exprimer par la parole (je recopie le Petit Larousse illustré, c’est pour les distributeurs). Une peur des anciens âges puisque provoquée par une bête, du genre Tarasque ou Gévaudan. Dans le huis clos de la bourgade — huis clos qu’aggrave la présence quasi-constante de la nuit pesant comme un couvercle sur une marmite en ébullition —, la peur rafraîchit les haines, catalyse envies et rancunes, exaspère tout ce qui mijote et tourne à l’aigre doucettement dans la quiétude sournoise des provinces et sous l’hypocrisie pateline de la courtoisie concitoyenne.
Bien sûr, la Bête est là. Et le jeu consiste d’abord à nous pousser à soupçonner celui-ci puis celui-là, tout le monde y passe. Jusqu’au moment où... Au vrai, la Bête est en tous, c’est la petite chose pas propre que chacun dissimule et que la peur débusque. Voyez-les tous. Galerie de personnages bizarroïdes, dont Mocky anime le guignol avec la causticité allègre qu’on lui connaît. Réduits à un trait (une passion, un ridicule, une manie, un secret, un vice), trait que la peur épaissit au point d’y loger -toute l’épaisseur du personnage, ces bonshommes sont marionnettes monomotrices, interprétées avec l’outrance crispée qui convient
Pas question de vérité psychologique ni même de suspense policier. Ce qui importe, c’est la vision déformée de l’étroit réalisme provincial, une vision surréalisante, où Balzac loucherait d’un œil vers Kafka, de l’autre vers Jarry. C’est de l’hallucination bouffe. A la fois fuligineuse (comme le Corbeau, de Clouzot) et culbutée par un humour plus décapant qu’un acide — est-ce à cause de Jean-Louis Barrault dans un rôle très proche de celui que lui faisaient jouer Camé-Prévert ? On pense à Drôle de drame.
J’en veux au cinéma français d’avoir fait de Bourvil ce qu’il en a trop souvent fait : un rigolo de boulevard alors qu’il pouvait être ce comédien ahurissant de fantaisie lunaire et pathétique, ce Pierrot touchant et drôle, ce Candide policier, plus petite sœur des pauvres que flic, disposé à excuser tous les crimes et, par conséquent, suspect à ses collègues qui l’ont cantonné dans l’étude analytique des graffiti relevés dans les commissariats de police. Il se retrouve lancé à la poursuite d’un bandit ivrogne, frileux, chauve mais portant perruque et détestant le cassoulet. Il cabriole comme un gamin. C’est un enfant. Mais un enfant qui mime les autres jusque dans la petite chose pas propre qu’ils portent en eux. "
" Un film de Jean-Pierre Mocky, sorti en 1964, s’intitulait La grande frousse. Trafiqué par la production (scènes
" Un film de Jean-Pierre Mocky, sorti en 1964, s’intitulait La grande frousse. Trafiqué par la production (scènes coupées, séquences inutiles que le réalisateur avait dû tourner, montage abusif, etc.) ce film n’appartenait pas, en fait, à son auteur. La cité de l'indicible peur (...) n'est PLUS La grande frousse mais, huit ans après, le film que, Mocky pouvant enfin racheter son œuvre, avait voulu réaliser. Saluons d’abord la persévérance et la conscience d'un auteur que cette Grande frousse devait empêcher de dormir, comme un remords. Saluons maintenant cette Cité de l'indicible peur pour ce qu’il est exactement : l'un des meilleurs films de Mocky dont faudra bien un jour reconnaître l’importance sans même lui faire l’affront de le comparer aux Korber, Molinaro et autres Lelouch (j’en passe et des meilleurs)..
Il est bon de se souvenir, puisque le titre enfin a été rétabli, qu’il s’agit d’une adaptation d’une œuvre de Jean Ray, beaucoup plus libre que le récent et sinistre Malpertuis de Kümel et des millions de fois plus fascinante. Ce que nous montre ici Mocky, c’est d’abord, nocturne, un monde clos que Jean Ray n’eût certainement pas désavoué. Une petite ville coupée du monde normal vit dans une peur imbécile : une bête sortie de la légende s’attaque la nuit aux passants. Un policier innocent arrive dans cette ville pour enquêter sur une affaire sérieuse de meurtre et de faux billets de banque. Plus exactement il veut tenter d’empêcher cet assassin qu’il a déjà, la chance aidant, sauvé de la guillotine, de commettre un nouveau crime, donc de remonter sur l’échafaud.
Mais l’inspecteur Triquet (Bourvil) possède un étrange pouvoir : découvrir les criminels. Et Triquet, qui a une sainte horreur de la violence et qui n’est entré dans la police que parce que c’est une sorte d’institution familiale, va résoudre, toujours à son corps défendant, l’énigme de l’indicible peur. Par l'intermédiaire de cet homme, le réalisateur va nous donner en même temps un portrait féroce des habitants de la cité. A mesure que son enquête se déroule, Triquet sans le vouloir découvre d’étranges forfaits, met à nu la turpitude des âmes, la vanité des mobiles, la dérision des actes.
Ce serait une société effroyable si Jean-Pierre Mocky, superbement aidé par Raymond Queneau, ne la considérait avec cet humour impitoyable qui est l’une des faces les plus redoutables en même temps qu’une des plus sûres de son talent. Les masques tombent, les baudruches se dégonflent, la respectabilité s'effrite, laissant apparaître son vrai visage, celui de la haine, de l'avidité et de la corruption.
Sans doute Mocky se contente-t-il de faire tomber les masques. Il ne juge ni ne condamne. Il sait que le ridicule est une arme infiniment plus efficace qu’une dramatique dénonciation. La Cité de l'indicible peur le prouve à l’envi. Mais, au second degré, il retourne bel et bien à Jean Ray : de la dérision, de cette mascarade et de ces fêtes de la peur naît le fantastique sinon l’angoisse.
Nous avons franchi les limites d’une autre dimension, sans le savoir et, au bout du compte si l’on rit si fort, et si bien à la projection de ce film, c’est peut-être après tout pour masquer l’inquiétude que procure la présence de ces univers parallèles qui apparaissent soudain sinistrement proches. "
" Voici, enfin rétabli dans son intégralité, le montage de La Grande Frousse, film que Mocky avait tourné
" Voici, enfin rétabli dans son intégralité, le montage de La Grande Frousse, film que Mocky avait tourné en se basant sur l'un des plus célèbres romans de Jean Ray (ce même romancier du maudit auquel on doit Malpertuis), et qu’un certain nombre d’avatars, dans lesquels nous n’entrerons pas, l'avaient empêché de présenter tel qu'il l'avait conçu.
Je retire de cette nouvelle présentation que Jean-Pierre Mocky est l'un des représentants les plus intelligents du cinéma français. Car si l'humour du film de Stuart est un humour construit sur le charme, l’humour de la Cité... est bâti sur l'intelligence.
Intelligence caustique, bien sûr. Et il serait aisé de ne voir dans ce film qu’une série de portraits des travers humains, grossis par un microscope que La Bruyère eût pris plaisir à tenir. Ce serait dommage de ne pas aller plus loin...
Car, en ce qui me concerne, je tiens ce film pour une œuvre poétique. Du moins, si vous admettez comme moi que la poésie peut être à la fois hilarante, fantastique, surréaliste, quotidienne, populaire. Et chaleureuse.
Cette chronique d'une petite ville de province tenaillée par une peur déraisonnable n'est pas plus un chef-d’œuvre cinématographique que Fantômas est un chef-d’œuvre littéraire : Mocky s’essayait encore à voler... Mais il y a déjà, dans La Cité de l'indicible peur, quelques scintillantes paillettes de ce diamant noir que devait être, récemment, le bouleversant Albatros.
Ne serait-ce que pour ces paillettes, je suis heureux d’avoir vécu 90 minutes dans la baroque Cité de l'indicible peur. "
" Une série de personnages extravagants peuple ce film drôle et méchant que Jean-Pierre Mocky avait fait sortir il
" Une série de personnages extravagants peuple ce film drôle et méchant que Jean-Pierre Mocky avait fait sortir il y a huit ans, sous le mauvais titre de La grande frousse, et qu’il a bien raison de reprendre aujourd’hui dans une version plus complète. Ces personnages, qui sont les citoyens en vue d’une petite ville du centre de la France, les voici :
D’abord, le maire (Raymond Rouleau). Un faux aristocrate prétentieux qui termine toutes ses phrases par le mot : quoi ? en souriant d’un air suffisant. Un employé de mairie grotesque, maniaque et mythomane (Jean-Louis Barrault). Un obsédé curieux (Francis Blanche) qui épie tout le monde à la jumelle et vit avec un mannequin. Un médecin ivrogne et prétendûment philosophe (Victor Francen). Un gendarme au sourire avantageux, encore plus préoccupé de sa mèche frontale que du règlement (Jean Poiret). Un jardinier salace (Jacques Dufi- lho). Un boucher jovial et coureur de jupons (René-Louis Lafforgue). Un pharmacien triste (Roger Legris).
Tout ce petit monde dérisoire est perturbé par l’arrivée d’un policier simplet mais roublard (André Bourvil). La présence de cet inspecteur, venu de Paris, va donner un nouvel aliment à la peur qui pèse sur la petite ville, déjà menacée par une bête mystérieuse. Que le monstre existe ou non, peu importe ! Que l’assassin recherché par l’inspecteur soit découvert, c’est presque sans importance. L’intrigue policière permet simplement de passer d’un personnage à l’autre et chacun vaut son poids de satire et de rire. C’est le plus joyeux jeu de massacre auquel Jean-Pierre Mocky, pourtant spécialiste en la matière, se soit jamais livré. Il y a même la note de rêve avec la jolie Véronique Nordey. Mais le vertige de la poésie n’est pas toujours sans danger comme le montre ce film à voir ou à redécouvrir. "
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