A Lyon, des personnages aux antipodes se rencontrent et vont jouer leur destinée. On pense parler d'argent mais en réalité il s'agit d'amour.
Un radin compulsif qui, à force de rétention, a fait de sa vie un enfer; un restaurateur trop généreux luttant contre la ruine provoquée par de mauvais investissements ; une femme mystérieuse déterminée à faire payer les hommes; une jeune héritière sous le poids de la culpabilité. On pense parler d'argent mais en réalité, il s'agit d'amour.
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" Le sens de la comédie, aiguillé par des gags imparables, mais aussi la façon unique qu’a Le Guay de veiner ses plans d’une humanité à la f
" Le sens de la comédie, aiguillé par des gags imparables, mais aussi la façon unique qu’a Le Guay de veiner ses plans d’une humanité à la fois sobre et bouleversante (Vincent Lindon peu à peu démuni de tout, toujours bonne bouille en surface) permettent au film de se tenir de bout en bout. C’est d’ailleurs très sûrement de cette rencontre entre Le Guay, capable de transformer une chronique d’usine ordinaire en mélodrame absolu, dans Trois huit, et Vincent Lindon que le film tire ses plus beaux éclats."
Vincent Malausa" ... dès la première scène (à la caisse d’un supermarché, une chômeuse éclate d’un rire salvateur et communicatif lorsque sa carte de créd
" ... dès la première scène (à la caisse d’un supermarché, une chômeuse éclate d’un rire salvateur et communicatif lorsque sa carte de crédit est refusée), l’humour est noir et la tristesse piquante, il n’y a jamais de leçon de morale. La subtile chorégraphie des sentiments, des complexes et des névroses (du cynisme à la philanthropie, du désintéressement à la jalousie, de la honte au désir) rend en effet tous les personnages attachants, même quand ils sont exaspérants ; légers, même quand ils sont lourds.
Dans son dossier de presse, Philippe Le Guay, qui a beaucoup lu, cite le Balzac du Contrat de mariage, le Pierre Bourgeade de l’Argent, une lettre colérique du " laborieux créditeur " Céline à son éditeur Gaston Gallimard et une, désespérée, de Van Gogh à son frère : " Je n’y puis rien si mes tableaux ne se vendent pas... " Chaque fois, on mesure qu’en fait d’argent il est souvent question d’amour, déçu ou comblé, magnifique ou minable.
Cruel comme du Molière et tendre comme du Sautet, pas vulgaire pour un euro (contrairement à la plupart des comédies françaises), Le Coût de la vie montre combien l’humanité de Philippe Le Guay est dépensière et son art, économe. Seuls s’abstiendront les avares d’émotions, qui sont les seuls vrais rapiats. "
" (...) L'argent détermine des théories de manières, d'actes, de gestes, d'effets, symétriques ou contradictoires, parallèles ou convergent
" (...) L'argent détermine des théories de manières, d'actes, de gestes, d'effets, symétriques ou contradictoires, parallèles ou convergents, et c'est ce ballet qu'a voulu suivre, chorégraphier, Philippe Le Guay dans son troisième film. Trois Huit, le précédent, s'accordait au travail ; le Coût de la vie coule le long de ce qui en découle : flux de monnaies, billets, chèques, et surtout de comportements réglés ou déviants, assumés ou névrotiques.
On comprend que, face à cette diversité, Le Guay ait tenu à une composition chorale : à chacun son argent et ses manies, ses réactions. Donc, une bonne demi-douzaine de fils à la pelote : le restaurateur qui claque, le cadre sup radin, la pute qui fait raquer, la fille à papa qui n'assume pas, la mère de famille fauchée, le grand bourgeois qui plaque tout, l'infirmière qui préfère sa vie modeste...
Le genre est périlleux car, en croisant des histoires qui se regardent peu, le film prend le risque de la vanité : pourquoi celle-ci plutôt que telle autre, à quoi bon... Et de la superficialité : quand une rencontre advient subrepticement, cela paraît forcé, presque louche. La fille de bonne famille est serveuse chez le restaurateur qui claque, lui-même renversant avec sa voiture le cadre sup radin, qui tombe amoureux de la pute racketteuse, découvrant la générosité en même temps que l'amour...
Cousu de fil blanc, certes, aquaboniste, aussi, le Coût de la vie n'en est pas moins un joli film, maintenu sur la corde raide à force de bons choix de mise en scène et d'acteurs investis dans leur obsession monétaire et leur fétichisme fiduciaire respectifs. Car Le Guay parvient, coûte que coûte, à maintenir son cap en suivant avec entêtement ses lignes de conduite : chacun a sa part du film, acteurs petits et grands, et tous possèdent un rapport pathologique à l'argent, qu'il soit puissant ou misérable. La principale vertu du Coût de la vie est là, dans sa démocratie, assez juste allégorie de notre lien collectif à l'argent : personne n'est égal devant lui, mais chacun a son mot à dire, et les moyens, même bien enfouis, de s'en éprendre ou de s'en déprendre.
Au fil des croisements du film, c'est cela qui saute à la figure : personne n'échappe à l'emprise de l'argent, mais tous peuvent relativiser son importance pour (re) devenir, ne serait-ce qu'un moment, un homme ou une femme désintéressé(e). C'est l'humain sous l'argent qui intéresse Le Guay, ce qui fait de son film moins un manifeste marxiste qu'une comédie de moeurs financières. "
" Philippe Le Guay (...) préfère, à partir des personnages dont il a fait ses "données de base", s’attarder sur ce que leur rapport à l’ar
" Philippe Le Guay (...) préfère, à partir des personnages dont il a fait ses "données de base", s’attarder sur ce que leur rapport à l’argent signifie, sur la culpabilité qu’il sous-tend, sur le type de rapports humains qu’il génère. Au risque, à trop brasser tout ce petit monde, dans un scénario au demeurant plaisant et fluide, de survoler par moments son sujet. Ainsi passe-t-on de l’argent-pouvoir à l’argent-gagne-pain, de l’argent avare à l’argent prodigue, de celui qui rapproche les êtres (rarement) à celui qui les éloigne.
Philippe Le Guay n’entend pas dénoncer, encore moins juger. Il se contente de montrer, à travers une succession de configurations, que le maniement des billets, quel que soit leur montant, en dit un peu plus long que le chiffre rond. Chacun fera le tri entre ce qui lui paraîtra éventé et judicieux.
Il reste que Le Coût de la vie, dans ce qu’il a de plus réussi, résonne parfois en écho au très talentueux Goût des autres. Là où le film d’Agnès Jaoui s’attachait à démontrer qu’on peut croire au hasard des rencontres et laisser tomber les préjugés sociaux, Le Coût de la vie tente de voir en quoi l’argent, et surtout l’idée qu’on s’en fait, peuvent jouer comme des parasites résistants. L’excellente distribution des rôles se charge en tout cas de ne pas nous faire regretter... le prix du billet. "
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