
"Quand on regarde quelqu'un, on n'en voit que la moitié."
Ce proverbe, cité dans le premier long-métrage de Christian Vincent, La Discrète dévoile le caractère subtil et...
Par dépit amoureux, Antoine, jeune écrivain, veut séduire la première fille venue et en faire un livre. Mais le libertin est pris à son propre piège.
Antoine se consacre à l'écriture et à la drague. Le jour où il veut rompre avec Solange, il l'aperçoit au bras d'un jeune homme. Décidé, à travers elle, à se venger de toutes les femmes, le libertin tend un piège... dont il est bientôt la victime. Le premier long-métrage de l'auteur de "Beau fixe" et "La Séparation", couvert de prix, avec Luchini, éblouissant en séducteur déboussolé.
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" La Discrète se situe donc dans la lignée de Rohmer et de Jean- François Amiguet. Voix off, dates app
" La Discrète se situe donc dans la lignée de Rohmer et de Jean- François Amiguet. Voix off, dates apparaissant dans un carton (l’action se déroule entre le 24 mars et le début 94 du mois de juin), dialogues abondants (à la fois écrits et comme pris sur le vif), géographie très précise (la place Saint-Sulpice et le Café de la Mairie, la rue de l’Odéon, le Luxembourg, les quais, la rue Trudaine...)
Christian Vincent s’offre même le luxe de deux hommages à Rohmer : la barrière normande contre laquelle pleure Catherine, réplique de celle du Rayon vert, et le proverbe auxois (vrai ou faux?), “Quand on regarde quelqu’un, on n’en voit que la moitié”. Ce qui n’empêche, pas Christian Vincent d’être un auteur. Un vrai. Ses personnages existent. Ils nous intriguent. On ne sait jamais quand ils mentent ou se mentent. Antoine avait-il réellement le dessein de rompre avec Solange? Et qui est cette Eva avec qui il vit? Quels sont les problèmes qui semblent la ronger? On ne sait rien. Les êtres gardent leur mystère. Même Antoine. Même Catherine. Voilà cet intarissable bavard qui se tait enfin pour écouter la trop discrète Catherine raconter interminablement, de sa voix un peu rauque, si émouvante, un souvenir indiscret. Et ce mondain, ce snob qui n’est heureux que dans les bars de luxe, écoute ce récit dans une chambre de bonne!
Quelque chose a changé, qui ne sera jamais dit. Car, dans ce film bavard - pour notre plus grand plaisir - l’essentiel est ce qui passe entre les mots : dans un silence, un regard, un geste. Deux filles assises face à face au Café de la Mairie sont maintenant côte à côte. Et le regard d’Antoine, quand il les retrouve ainsi, en dit plus long que ses plus longs discours.
On sourit, on rit, sans cesser jamais d’être intrigué - et peut-être ému - par ces personnages légers, qui cachent leurs blessures sous le masque élégant de la futilité.."
" Dans la meilleure tradition du roman libertin, il s'agira de séduire une jeune fille prise au hasard et de tenir le journ
" Dans la meilleure tradition du roman libertin, il s'agira de séduire une jeune fille prise au hasard et de tenir le journal de l'entreprise. Puis d'abandonner l'une et de publier l'autre.
La Discrète est un film de goût. Bon goût de sa mise en scène sans artifice, sans mouvement de caméra inutile ni perte de temps. Goût légèrement suranné d'un Paris déjà disparu, celui d'un Quartier latin voué aux cafés studieux, aux librairies paisibles et aux cinémas d'art et d'essai plutôt qu'à la fripe et au fast-food. Parfum des choses bien faites, à la main et patiemment. " J'aime pas mon époque ", lâche dans un sourire mi-intimidé, mi-provocateur son réalisateur, Christian Vincent.
Il vient d'avoir trente-cinq ans (...) Pas difficile de trouver la filiation : le dialogue cite Guitry, la mise en scène cite Truffaut dont le héros fétiche, Antoine Doinel, prête son prénom au personnage de Luchini. La boulangerie où il place la petite annonce destinée à appâter une demoiselle ressemble à celle de Monceau et la légèreté soignée des dialogues vient bien de chez Rohmer (dont Fabrice Luchini fut l'éblouissant interprète dans les Nuits de la pleine lune).
Mais le cinéma est, plus intimement que par ces citations, au coeur de la Discrète. Le film raconte, aussi, l'histoire d'un scénario perverti par sa réalisation : selon le script établi par Jean le mentor (le producteur ?), Antoine le séducteur-écrivain (le réalisateur ?) prend dans ses filets Catherine (l'actrice ?). Qui n'aura pas vu Luchini, ébourriffant de mauvaise foi, proclamer que sa conquête est " immonde, mais immonde ! " aura manqué un grand moment de cinéma comique.
Bien sûr, elle n'est pas immonde, elle est formidable, Catherine (Judith Henry), petite flamme brune vibrante de vitalité et de charme. Bien sûr, l'arroseur sera arrosé, le séducteur séduit. Et Christian Vincent s'enchante de ce que la création de son film ait suivi la même trajectoire : " J'avais écrit un jeu libertin ; les personnages et leurs interprètes en ont fait une histoire sentimentale. " Ainsi la Discrète, film très écrit, très concerté, plaide-t-il deux fois pour la liberté du cinéma et sa capacité à évoluer par rapport à son projet d'origine : dans ce qu'il raconte et dans la manière dont il le raconte.
Cohérent, Vincent ne filme Catherine que lorsqu'Antoine la voit, telle qu'il la voit. Jusqu'à ce que Jean le manipulateur, dont la machination est déjouée par ses marionnettes, les trahisse par dépit mesquin : Méphisto n'était qu'un pauvre diable. La jeune fille y perd une idylle mais y gagne le droit d'apparaître seule, autonome."
"... un petit bijou du cinéma à pattes d'oiseau, quelque chose de proprement jubilatoire dans la rigueur des cadrages
"... un petit bijou du cinéma à pattes d'oiseau, quelque chose de proprement jubilatoire dans la rigueur des cadrages comme dans la qualité des dialogues. ce film qui se joue des mots et des sentiments pour mieux les prendre au sérieux, surprend constamment par son intelligence tendre et aigrelette. Le spectateur est pris par le charme fou, l'humour et l'émotion de ces amours contrariées. Un cinéaste est né."
" ... quels dialogues : surécrits, cultivés, spirituels, du pain béni pour un acteur «à texte»
" ... quels dialogues : surécrits, cultivés, spirituels, du pain béni pour un acteur «à texte» comme Fabrice Luchini. C'est grâce à la Discrète que Luchini est devenu une figure populaire, à cause de la Discrète qu'il a façonné, pour les médias, ce personnage de beau parleur ayant un avis définitif sur tout et qui meuble avantageusement un talk-show poussif ou des films français paresseux (...) Suprême ironie, la Discrète est également le film qui lui a offert son plus beau silence à l'écran. Après une heure et demie de mots d'auteur étincelants, Luchini parvient à ses fins : entrer dans le lit de sa proie. Alors, seulement (enfin !, diraient ses détracteurs), il se tait. Et laisse Judith Henry (formidable de bout en bout) prononcer le plus long monologue du film, qui est aussi le plus troublant, le plus beau. "
Samuel Douhaire" L’ancien acteur fétiche de Rohmer tient l’écran quatre-vingt-dix minutes durant avec un bagout, une f
" L’ancien acteur fétiche de Rohmer tient l’écran quatre-vingt-dix minutes durant avec un bagout, une fantaisie, un aplomb et un humour ravageur qui laissent pantois. Il faut voir cet acteur savoureux raconter des anecdotes édifiantes, égrener des citations, éluder les interrogations de la jeune fille, se montrer tour à tour tendre et goujat, philosophe et amoureux transi. Le ton est juste, les attitudes sont justes, le jeu est au-delà du juste : une stupéfiante démonstration d’acteur. Le cinéaste n’est sans doute pas pour rien dans cet éblouissement inattendu."
" Il fut un temps où les femmes se collaient sur le visage ou sur les seins, pour faire ressortir la blancheur de leur peau, un
Avec son regard pétillant et complice, sa fausse naïveté, sa juvénilité sans âge, Fabrice Luchini incarne ce personnage presque aux limites de l'autoparodie.
Dans ce film de l'analyse subtile des sentiments et des pièges amoureux où prédomine le verbe, le beau verbe (parcours obligé pour une action située dans le monde littéraire !), l'approche des personnages et leurs échanges sont d'une rare finesse..."
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