
Cannes 2014 — Nadav Lapid : portrait de l'institutrice en Don Quichotte
Après Le Policier (2011), Nadav Lapid présente à La Semaine de la Critique son deuxième long-métrage, L'Institutri1
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Yaron va bientôt être papa. C'est aussi un policier d’élite israélien, qui appartient à une unité anti-terroriste bientôt confrontée à une prise d'otages.
Yaron va bientôt être papa. Policier d’élite israélien, il voue un culte au corps et à la camaraderie masculine. Il appartient aussi à une unité anti-terroriste bientôt confrontée à une prise d'otages. Entre « l’ennemi arabe » et un groupe d'extrémistes Juifs, Yaron se trouve pris dans un faisceau de contradictions, dont il fait lui même partie. Un film fort et radical, Prix spécial du jury au Festival de Locarno 2011.
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" L’étonnant premier film de Nadav Lapid se présente à l’image de la société qu’il entend figurer : fracturé en son centre, sillonné de léza
" L’étonnant premier film de Nadav Lapid se présente à l’image de la société qu’il entend figurer : fracturé en son centre, sillonné de lézardes, constellé de grosseurs effrayantes - ici le ventre démesurément énorme de l’épouse enceinte du policier du titre, clouée sur son canapé ; là cette tumeur mortelle de l’un des flics à qui ses camarades, qui le savent condamné, voudraient faire endosser la sordide responsabilité d’une bavure raciste.
Un organisme malade, vicié, voilà le portrait le plus séditieux qu’un jeune cinéaste israélien puisse tirer de son pays. Une nation rivée au culte de ses corps, ceux de ses superflics et soldats en tête, où le film fit l’objet de vives controverses, frisant la censure gouvernementale avant de s’adjuger un prix spécial du jury au festival de Locarno.
Dans le Policier, la société israélienne est saisie à rebours des représentations d’usage par son cinéma d’auteur célébré à l’international. Soit par le mal intérieur qui l’empêche de faire corps, justement ; conflits de classe et fractures idéologiques, loin de la question palestinienne ici reléguée en lointaine périphérie du récit. Le film se fait une vivisection hors règles, à laquelle Lapid donne une forme ternaire et rigoureusement arithmétique - thèse, antithèse, trouble.
Pile, il y a les flics. Ici, une brigade spéciale d’intervention antiterroriste, soit des hommes, des vrais, confits dans l’habitus d’une virilité rance et brutale, hypersexualisés, bêtifiés, soudés par des codes enfantins et une sociabilité de primates (...) Face, le récit bascule (...) l’entrechoquement de deux commandos dérisoires. D’un côté, cette jeunesse en armes qui mime avec l’inconséquence de son âge une gravité tout adulte. De l’autre, en chasse, les brutes épaisses aux manières de sales gosses, dont le surentraînement confine à une infaillibilité aussi fanatique que terrible.
Fidèle jusque dans cette embardée à la sécheresse et au principe d’ambiguïté déployés jusqu’alors, le film éclate brillamment son principe bipolaire dans cette opposition de styles forcément disproportionnée, résolument glaçante, où chacun donne à l’autre sa leçon de mise en scène. La confusion peut alors toucher à son paroxysme quand les bras armés de la violence d’Etat trouvent au bout de leur canon aveugle non pas l’ennemi désigné par la doxa nationaliste, mais de jeunes et jolis minois bourgeois à qui la mort va pourtant si tragiquement bien."
"... On le sait, le cinéma israélien est audacieux et insolent (...) Nadav Lapid, philosophe, journaliste sportif, romancier et cinéaste déb
"... On le sait, le cinéma israélien est audacieux et insolent (...) Nadav Lapid, philosophe, journaliste sportif, romancier et cinéaste débutant, perpétue cette veine contestatrice qu'il dévoie par l'intrusion d'un humour presque noir, d'une ironie glacée qui finit par rendre dérisoire l'héroïsme affiché par ses (faux) héros. Car soudain, les « combattants », auxquels Yaron est si fier d'appartenir, se découvrent tout démunis devant l'un des leurs, rongé par la maladie (...) D'une certaine façon, il a laissé l'ennemi envahir son corps. Il a abîmé la belle mécanique. Comme s'il avait trahi (...) Les révolutionnaires ne sont guère plus vaillants : passionnés mais vulnérables, ils sont à l'image de leur chef, un archange, fragile au point de devoir s'allonger face à ses camarades pour éviter l'évanouissement...
Le cinéaste observe ces deux camps adverses — les pas si forts et les presque faibles — avec minutie. Yaron le flic et Shira l'idéaliste sont filmés au plus près, comme si le cinéaste voulait surprendre sur leurs visages, si jeunes, si résolus, l'ombre d'un doute qui rendrait leur confrontation impossible. En vain, bien sûr. L'affrontement survient, lors d'une noce de riches, filmée avec un sens aigu de l'absurde qui vire à la tragédie un brin ridicule... A l'image d'Elena, il y a quelques semaines, qui peignait avec force et lucidité la Russie actuelle, Le Policier dévoile cet Israël-là, acculé dans une impasse, entre haine de l'autre et dégoût de soi."
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