Harold Crooks : " Montrer la façon dont les institutions puissantes affectent la vie des gens ordinaires "
Le réalisateur du documentaire édifiant sur le monde des évadés fiscaux Le prix à payer, nous parle de son engagem1
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L’évasion fiscale à grande échelle creuse l’écart des revenus entre les privilégiés et les autres. Un documentaire choc sur la face cachée de la mondialisation.
L’évasion fiscale à grande échelle, telle que les géants de la nouvelle économie la pratiquent, creuse l’écart des revenus entre les privilégiés et le reste du monde, appauvrit les classes moyennes, et affaiblit les fondations de nos sociétés. Et si le prix à payer était la mort des démocraties ?
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" C’est l’histoire d’un espace insaisissable, sans domicile fixe ni adresse. Un monde parallèle, hors sol et riche à milliards, dont l’arge
" C’est l’histoire d’un espace insaisissable, sans domicile fixe ni adresse. Un monde parallèle, hors sol et riche à milliards, dont l’argent se déplace partout à la surface de la terre, sans jamais atterrir nulle part. " On n’y va pas en bus ", nous met en garde un de ses connaisseurs. Un monde si difficile à concevoir que les auteurs du Prix à payer ont d’abord choisi de le matérialiser dans une nébuleuse de nuages menaçants au-dessus de nos têtes.
Quasi métaphysique, sur un fond musical d’apocalypse imminente, l’ouverture de cette fresque documentaire canadienne consacrée à l’évasion fiscale en traduit bien le caractère vertigineux. Le directeur fiscal d’Apple, dont la société vient d’amasser 18 milliards de dollars de bénéfices sur le dernier trimestre 2014, ne dit pas le contraire. Dans la séquence d’archives qui suit cette métaphore météorologique inaugurale, il est contraint de reconnaître, bien que gêné, devant une commission d’enquête du Sénat américain, que la filiale du fabricant de l’iPhone qui détient une cagnotte de 180 milliards de bénéfices n’est domiciliée fiscalement "nulle part ". En deux mots, tout est dit, le théâtre de ce gigantesque bonto "catch me if you can " est planté. (...)
Avec son écriture rythmée et une mise en scène haute en couleur et effets de style infographiques, le film réussit la gageure de ne jamais perdre son spectateur. Mieux encore, de le tenir en haleine malgré la grande complexité du sujet. " On l’a conçu comme un thriller et c’est vrai que la matière s’y prêtait, conclut Brigitte Alepin. L’idée était de trouver un ton qui puisse parler au plus grand nombre et de ne pas viser le top 1% des intellos qui connaissent déjà le problème." Pari tenu, le Prix à payer est aussi percutant que le dit son affiche : un flingue chargé avec une liasse de billets. "
" A l’heure de la victoire de Syriza et de la politique d’assouplissement monétaire de la BCE, cet excellent documentaire tombe à pic. Avec
" A l’heure de la victoire de Syriza et de la politique d’assouplissement monétaire de la BCE, cet excellent documentaire tombe à pic. Avec une clarté, une précision et une concision admirables, Le Prix à payer met le doigt bien profond dans la plaie de la fraude et de l’optimisation fiscales, deux maux qui sont au cœur des problèmes politico-économiques de l’Europe.
On voit passer devant la caméra d’Harold Crooks (c’est marrant de se nommer “Escrocs” quand on fait un film contre les voyous de l’évasion fiscale) divers acteurs majeurs de l’économie et de la finance. Des bons (journalistes, économistes, parlementaires, financiers repentis, citoyens ordinaires…) et des méchants (banquiers, traders, dirigeants de multinationales, pontes de la finance…). Les uns défendent l’Etat-providence, garant de la justice sociale et de la santé mentale des sociétés, les autres prônent le “tout pour ma gueule et rien à branler des autres”.
Dans quelques-unes des meilleures scènes de ce film, on les voit s’affronter directement lors d’enquêtes parlementaires qui opposent des députés aux cadres de ces corporations transnationales qui font des profits partout mais ne paient d’impôts nulle part. Parmi ces multinationales de l’escroquerie légale organisée, les fameuses “gafa”, alias Google, Apple, Facebook, Amazon. (...)
Comment ne pas s’unir pour supprimer ces centres de vol des Etats et des peuples et pour ramener dans le giron des finances publiques ces milliards d’euros qui totalisent plus que la somme des déficits de la zone euro ? Au lieu de quoi, on met à genoux les peuples (grec, portugais, espagnol, bientôt italien ou français…), on parle de coût élevé du travail et de réformes structurelles. En voyant ce film (nullement rébarbatif mais au contraire très prenant), on comprend pourquoi les Grecs ont voté Syriza et on devine ce que Tsípras pourrait dire à ses nouveaux collègues de Bruxelles. "
" Les scénarios catastrophe ne se trouvent pas que dans les romans de Michel Houellebecq. Plus rationnel, ce documentaire canadien nous anno
" Les scénarios catastrophe ne se trouvent pas que dans les romans de Michel Houellebecq. Plus rationnel, ce documentaire canadien nous annonce la paupérisation accélérée des classes moyennes un peu partout dans le monde et l'estompement de la protection sociale, avec, comme ultime effet collatéral, le triomphe des partis d'extrême droite. En un sens, la catastrophe est déjà là : les inégalités de revenus rejoignent les niveaux accablants du début du XXe siècle. En 2016, le 1 % le plus riche de la planète possédera plus que les 99 % restants.
L'explication est simple, disent les experts convoqués par l'économiste-réalisateur Harold Crooks : les nouveaux rois de l'économie comme Amazon ou Google pratiquent massivement l'évitement fiscal. Ils s'engouffrent dans les interstices des lois et des frontières. Leur richesse colossale échappe aux Etats, qui, du coup, n'ont plus grand-chose à redistribuer aux travailleurs, augmentent sans fin leurs impôts... et rivalisent de cadeaux fiscaux aux investisseurs dans l'espoir d'attirer des emplois et de " fournir " de la croissance.
Comment faire un film avec ce sujet de conférence ? Naguère, un Michael Moore assurait le show, s'instituait lui-même héros de cinéma et payait de sa personne en allant défier, dans leurs bureaux, les grands patrons. Aujourd'hui, il aurait presque du mal à localiser les sièges sociaux. Tout s'est dématérialisé. La richesse s'accumule offshore. C'est l'une des forces du film, par ailleurs assez impersonnel dans sa forme, que de faire entrevoir l'état vaporeux de l'économie mondiale et le vide juridique où elle prospère. On apprend ainsi que des paradis fiscaux tant décriés, telles les îles Caïmans, " pourraient s'enfoncer sous la mer et rester des centres financiers majeurs " : ils ne sont que des tours de passe-passe transactionnels.
Autre vice à grande échelle rappelé à bon escient : là où tout est gratuit, le client est lui-même la marchandise ou la main-d'oeuvre. Facebook et autres géants du profit font travailler chaque jour leurs centaines de millions d'utilisateurs et fructifier leurs données personnelles sans contrepartie. Les nouvelles technologies concentrent les richesses autour de quelques-uns. Avec ses treize employés, Instagram, l'application de partage de photos, s'est revendu à un milliard de dollars.
Harold Crooks apporte quelques clés historiques plutôt rares — le rôle décisif du Royaume-Uni dans la mise en place et le maintien des paradis fiscaux, ses anciennes colonies pour la plupart. Le réalisateur distille aussi des extraits d'audiences au Sénat américain qui font sourire, tant ils sont embarrassants pour les représentants des nouvelles multinationales sans domicile fiscal. Et les intervenants de haut niveau — dont l'incontournable Thomas Piketty — disent clairement l'urgence d'un sursaut mondial. Puisqu'il faut que ça change, et vite, l'intérêt premier de ce documentaire percutant réside dans son pouvoir d'alerte. Seules de nouvelles règles d'imposition internationales peuvent changer la donne. Aux peuples de pousser leurs Etats à coopérer. Le film pourrait faire office de tract, d'une efficacité imparable. "
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