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Serge, chauffeur, accepte de passer de la drogue en France. Mais il ne pense qu'à une chose : reconquérir le cœur de Sarah, qui ne veut plus le voir.
Serge est chauffeur reliant France, Espagne et Maroc. Contacté par des trafiquants, il se laisse tenter et accepte de faire passer de la drogue. Plus pour braver le danger que par appât du gain, car il n'a plus rien à perdre. Il ne pense qu'à une chose : reconquérir le cœur de Sarah, sa maîtresse, qui ne veut plus le voir. C'est dans cet espoir qu'il utilise sans vergogne les services de Saïd.
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" Initialement baptisé Terminus des anges, le nouvel opus d’André Téchiné a changé de titre e
" Initialement baptisé Terminus des anges, le nouvel opus d’André Téchiné a changé de titre en cours de tournage. Loin, adverbe des possibles qui résonne comme une invitation au voyage : loin de la France (le récit se déroule à Tanger) et, peut-être aussi, de l’impasse d’Alice et Martin, le film précédent de Téchiné et l’un de ses pires échecs critiques et financiers. Sans renoncer au trop plein de romanesque qui étouffait les compositions de Juliette Binoche et d’Alexis Lioret, l’auteur de Ma saison préférée opte pour une forme plus souple (notamment grâce à l’utilisation de la DV), une dramaturgie plus éclatée, distillée à travers les destinées de nombreuses figures, dont trois semblent se détacher. Serge (Stéphane Rideau), chauffeur routier chargé du transport de vêtements entre la France et l’Afrique. Sarah (Lubna Azabal), jeune femme brisée par la mort de sa mère et qui hésite à abandonner la pension familiale pour commencer une nouvelle vie au Canada. Enfin, Saïd (Mohamed Hamaïdi), dont le seul rêve consiste à fuir clandestinement le Maroc pour l’Europe.
Entre eux et quelques autres, les thématiques téchiniennes circulent mieux que jamais : les passions contrariées ou avortées, les éphémères étreintes charnelles, l’attirance pour les corps étrangers. Les enjeux scénaristiques, aussi passionnants soient-ils, importent pourtant peu. Ici, le désir prime. Celui qui lie les protagonistes ; et surtout celui que Téchiné éprouve pour chacune de ses créatures, personnages et interprètes confondus dans un seul élan amoureux.
Quasiment débarrassé d’une écriture aux accents artificiels (Les Voleurs, Alice et Martin), Téchiné retrouve la plénitude des Roseaux sauvages, dont Loin pourrait être une sequel improbable et rêvée (Stéphane Rideau et Gaël Morel y ont les mêmes prénoms et se remémorent leur adolescence commune, tandis que Lubna Azabal n’est pas sans rappeler - en cent fois mieux - Elodie Bouchez). Alors que les histoires individuelles racontées par le cinéaste ont rarement paru aussi limpides et profondes, son film tend paradoxalement vers une sorte d’ascèse.
La grâce de Loin tient en effet à trois paramètres essentiels : les visages, la route, les paysages. Au cœur de Tanger et de ses rues grouillantes de monde, les multiples tragédies ont beau se lire ou se deviner avec une intensité certaine, importent avant tout les expressions des héros, leur trajet dans la ville, près de la mer, ou bien sur des chemins nocturnes et désertiques (l’étrange aventure de Serge face à un trafiquant paysan). Comme si, pour une fois, Téchiné avait laissé suffisamment d’espace à ses personnages pour respirer et à son spectateur pour se livrer à la contemplation de leur monde, enrichie mais à peine perturbée par les frémissements intimes de la fiction. "
" Le titre a valeur de programme: au moment même où il semblait manquer d'oxygène (Alice et Martin, film malad
" Le titre a valeur de programme: au moment même où il semblait manquer d'oxygène (Alice et Martin, film malade, échec public sévère), le cinéma d'André Téchiné largue les amarres et va voir ailleurs si l'air est plus vif. Tourné au Maroc dans plusieurs langues (français, espagnol, arabe, anglais), Loin a des allures d'échappée belle. Mais, aussi loin qu'on va, on ne rencontre jamais que soi-même.
En partant loin, Téchiné reste donc aussi au plus près de lui-même et rassemble beaucoup de ses obsessions. Sauf que ce petit théâtre intime, tout à coup surexposé à la lumière blanche du Maroc et bousculé par des conditions de tournage sportives (utilisation d'une caméra vidéo haute définition, scènes de rue avec des dizaines de figurants), prend des teintes inédites, trouve une force de jaillissement nouvelle.
Ce jeu de Yo-Yo entre l'ici et l'ailleurs, tous les personnages principaux de Loin s'y trouvent soumis. Mais tous ne sont pas égaux face à la liberté de circuler (...) S'opposent à eux ceux qui ne peuvent circuler librement, comme ce groupe de Nigériens immigrés sans papiers, entassés dans une des chambres de la pension de Sarah. Ou encore, Saïd (Mohamed Hamaïdi), le personnage le plus attachant du film, jeune homme tendu par une idée fixe: traverser la mer en contrebande pour rejoindre l'Europe. Enfin, à l'intersection de ces différentes classes, il y a Serge le routier (Stéphane Rideau), professionnel de la circulation, qui organise à la fois le flux légal des biens marchands (le commerce de vêtements), et celui, souterrain, illicite, de la drogue et des immigrés clandestins.
Cette inégalité fondamentale face à la liberté de circulation, le film en fait le constat simple et cinglant. Il en énonce les effets tragiques avec une acuité sociale tranchante. Mais il en tire aussi un parti dramatique très fort, comme dans cette séquence haletante où de jeunes Marocains se faufilent dans le parking des routiers et trompent la vigilance des gardiens pour se glisser entre les essieux des camions en partance. Ces incessants mouvements de toupie entre douaniers, contrebandiers, marchands et simples voyageurs donnent au film sa tectonique précieuse, faite de savantes ruptures de rythme, d'arrêts brutaux (l'impressionnante scène de fouille du camion) et d'envolées lyriques.
Dans ce Tanger filmé comme une ruche affolée, à la fois hostile et sensuelle jusqu'à l'ivresse, les hommes et les femmes ne cessent de tourner. Tout le monde se croise, mais chacun doit négocier seul les grands tournants de sa vie. Une croyance constante fonde tout le cinéma de Téchiné: celle de penser qu'en dépit des inégalités de destins et de l'hétérogénéité des individus, tout le monde a quelque chose à échanger avec tout le monde. Le récit est avant tout un carrefour de personnages tous différents (juifs, musulmans...), portés par une dynamique enthousiaste de la découverte de l'autre, un émerveillement toujours renouvelé de la différence."
" Celui-ci devrait aller droit, mais fait un détour. Celui-là veut partir, mais reste sur place. Celle-ci voudrait
" Celui-ci devrait aller droit, mais fait un détour. Celui-là veut partir, mais reste sur place. Celle-ci voudrait rester, mais doit partir. On pourrait résumer Loin par ces géométries dans l'espace, et dans les esprits.
Trois personnes, trois figures, trois points animés d'élans différents. Ils ont la même initiale, S - Serge, Saïd et Sarah. Leurs positions respectives, leur circulation, leurs manières de se croiser, de se heurter, de s'éviter, enclenchent un mouvement de plus en plus complexe, de plus en plus riche, une arborescence de récits, une jungle de sensations, d'émotions, d'harmoniques aux innombrables tonalités. C'est l'étonnante alchimie de ce quinzième long métrage d'un des grands cinéastes français, auteur confirmé s'il en est. On dirait un premier film. Les thèmes, les ambiances, les pulsions qui hantent Téchiné depuis trente ans sont bien là, mais comme découverts pour la première fois (...)
...la présence des corps prime d'emblée sur la parole et la narration, la manière d'exister des personnes (il n'est pas assuré que ce soit des personnages), mais aussi des rues, des murs, des bruits, de la lumière, s'impose avant même que chacun ait explicité ce qu'il ressent, ce qu'il espère ou redoute. Cela est d'autant plus remarquable dans l'espace où se déroule le film, espace saturé de clichés, de romanesque, d'imagerie. Dans les ruelles de Tanger, sur le port international, le long des routes d'Espagne et du Maroc, la mise en scène parvient à réinventer là aussi un univers neuf, à échapper à tous les exotismes, de Pierre Mac Orlan et Georges Arnaud à Paul Bowles et William Burroughs et de Matisse au Club Med.
Elle y parvient en organisant un mystérieux trafic entre les composantes de ce qui semble une architecture ternaire très solide : le récit se passe en trois jours, entre trois personnes fortement typées, depuis leur appartenance communautaire (un Français, un Arabe, une juive) jusqu'à leur moyen de locomotion (le camion, le vélo, le scooter). Tout l'art de Téchiné consiste à introduire du trouble, du bougé, de l'espace entre ces pôles, sans perdre la force qu'ils lui offrent (...)
Autant que par ce qu'il raconte, le film existe par la rougeur du camion rouge de Serge (rouge comme un jouet, comme un péché, comme un objet votif). Il existe par la nervosité de Saïd, qui pédale même à l'arrêt, et habite la ville d'une fluidité sensuelle et dérangeante. Il existe par la tension de Sarah, tout ce qui vibre en elle de peur, de désir, de faim d'avenir et d'attachement à l'enfance encore proche - et que la toute jeune Lubna Azabal distille avec un talent impressionnant. Il est dans la lourdeur du corps de Stéphane Rideau (Serge), sa manière de se la jouer héros d'aventures exotiques et d'hésiter, son sentimentalisme barbouillé de violence. Le film est dans la manière subtile dont ce trio fait apparaître à l'image les espaces, les comportements - étonnantes séquences sur le port international, avec la fouille des camions et les tentatives de passage clandestin des "brûlés", candidats éternels à l'émigration.
Le film existe, il naît et se développe, de ces intervalles que ménage le récit, où apparaissent les sensations les plus incongrues, les images les plus improbables, et qui font la saveur complexe de l'ensemble (...)
... vient le moment où tout peut arriver, tout fait écho, miroir, assonance ou contrepoint. Il faut pour cela une grande générosité dans la manière de filmer, et un sens aigu de la présence physique des corps.
Cette ultrasensibilité est le véritable carburant du film, elle court dans ses veines et le colore. Force ou faiblesse, vitesse ou langueur, variation entre les langues, tonicité du corps de l'enfant s'exerçant aux agrès devant un cimetière, allées peuplées d'inattendus acrobates qui sont comme le signe de cette tension, de cette souplesse, de ce risque — pour eux et pour les autres — qui rôdent dans ces rues et ces existences."
" Frontières visibles et invisibles, pays inaccessibles, langues étrangères, le film d'André Té
" Frontières visibles et invisibles, pays inaccessibles, langues étrangères, le film d'André Téchiné voyage à travers désarrois et désirs. Les personnages bougent, se déplacent, se cherchent, se perdent, se retrouvent, Serge au volant de son grand camion rouge qui traverse la mer, Saïd sur son modeste vélo, Sarah sur son fringant scooter. Chacun poursuit un rêve, veut s'échapper de lui-même ou de sa terre, et une caméra (vidéo) très mobile et attentive les accompagne dans leur besoin d'aller plus « loin ». Avec empathie comme toujours, mais moins de rage, de frustration, semble-t-il, Téchiné explore, explique les tâtonnements affectifs, les élans indécis : dur d'atteindre un but, un corps, un cœur, ce n'est pas seulement une question de géographie.
Sept ans plus tard, Loin est un peu une réminiscence sensible, un beau palimpseste portuaire des Roseaux sauvages on a quitté le Lot-et-Garonne, mais on retrouve deux acteurs qui y débutaient, Stéphane Rideau, mûri, en routier peu causant mais infiniment présent, et Gaël Morel, en factotum gracieux, raidi dans une tardive adolescence. Cela se passe en trois jours, à Tanger, dont Téchiné acapté la fièvre cosmopolite et industrieuse, condensant ce qui subsiste de légende décadente dans un divertissant personnage de vieil esthète friand de jeunesse (Jack Taylor).
Plus Paul Bowles que nature, ce James, toutes les répliques vachardes ou désabusées qu’il prononce étant carrément tirées d'un entretien que l'auteur d’Un thé au Sahara avait donné à une revue... Pendant trois jours incertains et décisifs, donc, Serge (Stéphane Rideau) dansera en funambule sur la corde raide de sa vie..."
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