Eva Ionesco : "Mon film contient les deux dimensions du conte, le merveilleux et l'horrible"
Elle-même enfant-modèle lorsqu'elle posait pour sa photographe de mère, Eva Ionesco revient dans My Little P1
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Hannah est une photographe fantasque et à la mode. Lorsqu'elle demande à sa fille de devenir son modèle, l'enfant devient l'égérie du milieu branché parisien...
Lorsqu’Hannah demande à sa fille si elle veut être son modèle, tout bascule dans la vie de Violetta qui vivait jusque là avec sa tendre grand mère. Enfant ordinaire jusqu'alors, elle devient l'égérie bien malgré elle des plus branchés cercles parisiens...
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" My Little Princess n’est pas un premier film comme les autres. Il est suffisamment mystérieux, hanté et littéralement empoisonné pour qu’o
" My Little Princess n’est pas un premier film comme les autres. Il est suffisamment mystérieux, hanté et littéralement empoisonné pour qu’on puisse voir avant tout en lui une fiction portant très haut une histoire dérangée, un peu à la Dario Argento, un conte avec sa sorcière et sa proie, ses maléfices et ses jeux qui tournent mal, et dans laquelle l’ambiguïté exerce la plus intègre terreur. Mais il se trouve que ce conte a aussi été le quotidien d’une enfant dans le Paris du mitan des années 70. Et que cette enfant, elle aussi s’appelait Eva Ionesco
(...) troublant de voir comment le film se cherche dans son premier quart d’heure et comment il s’élève soudainement dès l’instant où entre en jeu la photographie, dès la seconde où recommence ce rituel qu’étaient devenues leurs séances. Mais à ceci près que trente-cinq ans après, c’est Eva qui dirige, et non sa mère. Et si la photographie est sanctuarisée, ritualisée, elle est surtout désenvoûtée, au sens fort du terme : «Ma mère était une sorcière. J’ai dû, pour arriver à écrire ce film, penser ma mère comme un serial killer. On peut voir toute l’histoire comme un conte dans lequel une petite fille se débat avec la magie noire. Et comme réalisatrice, j’ai dû inverser les miroirs. J’ai refait le trajet, j’ai recommencé le rituel pour inverser le rituel.» Un dispositif qu’elle filme de loin comme si toutes les composantes troublantes et équivoques qui entraient en jeu ne devaient pas manquer de place pour pouvoir entrer dans le champ, mais sans qu’aucune ne prenne le pas sur l’autre. Et c’est l’incroyable du film, tout est là, en même temps, sur la même ligne : la manipulation, la folie, la confusion, le besoin d’être aimé, le dégoût, le raffinement esthète, les vapeurs d’opium, le glamour triste, la bravade avant-gardiste, le flirt pédophile, le goût marqué pour la différence..."
" ...My Little Princess, la première réalisation d’Eva Ionesco, est-il un film pour dire du mal de sa mère ? Ce n’est pas exclu, c’est même
" ...My Little Princess, la première réalisation d’Eva Ionesco, est-il un film pour dire du mal de sa mère ? Ce n’est pas exclu, c’est même plutôt probable. Mais la réussite du film est de ne pas en rester là.
Il y a de la douleur dans le trajet d’enfance que retrace le film (...) Le récit tient largement de l’évocation autobiographique. My Little Princess raconte un rapt. Celui qu’accomplit une mère confisquant à sa fille son enfance en la revêtant de satin noir et en l’exhibant comme objet érotique. Le film n’omet rien de cette violence, en dessine les contours criminels, la dimension d’abus moral.
Il y a une dimension de tortionnaire chez Hannah, usant tour à tour de marques d’affection et d’autorité pour assujetir sa fille. Mais le regard sur cet abus est ambivalent. Quelque chose d’aimant pointe dans la construction d’un personnage tout en panache, dont Isabelle Huppert dessine les contradictions avec beaucoup de subtilité, sous les atours de l’extravagance.
Hannah est touchante. Ne serait-ce que parce qu’elle semble la victime de quelque chose de plus fort qu’elle, une sorte de pulsion irrépressible, qui la conduit invariablement à réitérer la même proposition (...)
Ce qu’esquisse le film, c’est aussi la conscience évanescente d’une dette de la fille envers la mère. Les injonctions d’Hannah pour que Violetta refuse d’“être comme tout le monde”, son anticonformisme militant, ont malgré tout transmis à la petite fille les clés de son émancipation, un goût de l’indépendance et de la singularité qui lui ont permis non seulement de rompre le lien à un moment décisif mais aussi de se construire à son tour comme artiste (modèle pour d’autres photographes, puis actrice et maintenant réalisatrice).
En cela, My Little Princess est quand même un récit de transmission – même si la transmission est coupante et chaotique..."
" L'association d'idées procède d'un préjugé stupide, mais comment ne pas voir un vampire dans cette femme blonde qui apparaît à la nuit tom
" L'association d'idées procède d'un préjugé stupide, mais comment ne pas voir un vampire dans cette femme blonde qui apparaît à la nuit tombée dans un appartement de banlieue, puisqu'elle est roumaine ? Hannah (Isabelle Huppert) est une créature nocturne vêtue de robes invraisemblables surgies d'un passé brillant et sensuel. Les occupantes de l'appartement sont sa mère (Georgetta Leahu) et sa fille Violetta (Anamaria Vartolomei). La goule va écraser la vieille femme et prendre l'enfant sous sa coupe pour en faire un objet de désir offert au monde entier. My Little Princess dit ce conte d'une infinie cruauté qui ressemble à l'enfance de la réalisatrice Eva Ionesco.
Sa mère Irina en fit le modèle de photographies érotiques qui, dans les années 1970, connurent un grand succès. En voyant My Little Princess, les admirateurs de ces compositions perverses qui cultivaient le goût de l'époque (celle de David Bowie et des derniers films de Visconti) pour la décadence passeront de l'autre côté du miroir, face à l'objectif dévorant et trouveront matière à réflexion. La majorité des spectateurs, ignorants de cette histoire, s'enfonceront dans ce cauchemar illuminé d'instants de beauté et zébré d'éclairs de souffrance."
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