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Au gré de ses rencontres amoureuses, la jeune Lina, venue du Liban, découvre un Paris chaotique dans les années 1990.
Paris, dans les années 1990. Lina, 18 ans, arrive du Liban pour ses études. Elle vient chercher la liberté qu’elle n’a jamais trouvé dans son pays d’origine et tombe sous le charme de nombreux Français. Au rythme de ses rencontres amoureuses et de ses expériences dans la grande capitale, elle découvre un monde plus chaotique que ce qu'elle pensait. Prix d’interprétation féminine attribué à Manal Issa au Festival du Cinéma Européen des Arcs en 2015.
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" (...) La réalisatrice franco-libanaise, auteur de Dans les champs de bataille ou Un homme perdu, suit la trajectoire de son h
" (...) La réalisatrice franco-libanaise, auteur de Dans les champs de bataille ou Un homme perdu, suit la trajectoire de son héroïne dans une France pas franchement accueillante pour les détenteurs de carte de séjour, le sentiment d’être étranger partout. En parallèle de cette violence sociale, elle dresse le portrait d’une autre loufoquerie, plus commune : l’expérience de l’âge adulte qui vous tombe dessus et impose de faire des choix, de dépasser ses peurs, d’oser devenir autonome.
(...) Peur de rien est marqué par une certaine candeur. Il y a quelque chose d’indéniablement adolescent dans l’attachement qu’on peut porter à l’émancipation de Lina. Ses épreuves sont dures, mais il y a peu de misérabilisme, plutôt de l’«empowerment». Le film frappe par son refus de faire de la jeune femme une Cosette moderne, et davantage une figure libérée qui gagne à chaque étape un peu plus de force, comme une héroïne de jeu vidéo franchissant des paliers successifs. Dans le regard érotique qu’elle porte sur le corps de Lina, Danielle Arbid ne va jamais trop loin. Car c’est aussi une éducation sentimentale où défilent les garçons. Certains profitent d’elle, mais c’est aussi aux côtés de salauds qu’on apprend à se rebeller. Quant à ceux qui sont respectueux, ils sont parfois les premiers à partir, et sans laisser d’adresse.
Tout le charme de Peur de rien, meilleur film à ce jour de Danielle Arbid, tient à ce que, sous sa simplicité et son aspect grand public, se nichent un message politiquement basique mais rassurant, un plaidoyer pour l’intégration, pas désagréable en ce moment, et surtout une fine esquisse psychologique du personnage de Lina. Cadrée ainsi au plus près, on en saisit les nuances, on vit ses doutes, rêves et émotions. Cette identification est possible grâce à la présence même de l’actrice Manal Issa. Peur de rien est le premier film de la femme de 23 ans, née en France et qui vit aujourd’hui à Beyrouth, après quelques années entre les deux pays, les diverses guerres expliquant les allers-retours familiaux. (...) Découvrir Manal Issa aujourd’hui a peut-être quelque chose à voir avec le sentiment des spectateurs estomaqués devant A nos amours de Pialat, emporté par la présence de la jeune Sandrine Bonnaire en 1983."
" Paris vécu, Paris connu, Paris rêvé : Danielle Arbid ne nous invite pas à un cours d’histoire, mais
" (...) Peur de rien est un récit d'initiation, sentimentale et culturelle. De petits boulots en études, l'h&eac
" (...) Peur de rien est un récit d'initiation, sentimentale et culturelle. De petits boulots en études, l'héroïne s'accroche, subit des galères liées à sa carte de séjour et à l'ordre répressif sous Charles Pasqua, mais elle ne se laisse pas abattre. L'action file, s'appuie sur une succession de rencontres décisives, variées, insolites, de celles qui forgent la confiance ou exaltent l'existence. Sans oeillères, Lina traverse les classes sociales, fréquente des royalistes comme des anars situationnistes.
Elle aime surtout comme un Julien Sorel au féminin : un homme marié plein aux as, puis un garçon de café dingue de rock. La musique aussi est vitale : elle propulse. Frank Black (qu'on voit en concert), Siouxsie and the Banshees, Carte de Séjour et Niagara sont par-faitement synchrones avec ce qui est raconté, sur cette époque proche mais déjà révolue.
Peur de rien bénéficie d'une distribution enthousiasmante. Outre la jeune Manal Issa, révélation du film, beauté racée et délicate qui n'avait jamais joué jusque-là, on compte toute une jeune garde (Vincent Lacoste, Paul Hamy, Damien Chapelle) ainsi que deux grands comédiens confirmés (Dominique Blanc et Alain Libolt), dans de beaux seconds rôles de profs de fac stimulants... Le film sonne finalement comme l'hommage d'une immigrée à la France. Beau geste, surtout par ces temps troublés."
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