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Dans un petit village isolé du nord du Portugal, un homme étrange au sombrero vissé sur la tête déconcerte les habitants et intrigue une jeune fille.
Baroudeur, aventurier, compteur infatigable, Silva a fait tous les métiers et arpenté toutes les routes. Arrivé dans un petit village au nord du Portugal, il se lie d'amitié avec une jeune fille, Ana, fascinée par cet homme, bercée par la multitude d'histoires qu'il lui raconte, avec poésie et fantaisie. Ana plonge dans cet univers, peuplé d’êtres surnaturels, de magie. Mais d’étranges crises commencent à affaiblir Silva. Elles le mènent à l’hôpital, où une dizaine de femmes bienveillantes pénètrent en lui. Le sauveront-elles ?
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"Arrivant après Aux bains de la reine (2012), Rio Corgo est le deuxième film conjointement ré
"Arrivant après Aux bains de la reine (2012), Rio Corgo est le deuxième film conjointement réalisé par Maya Kosa et Sérgio da Costa, tous deux Suisses – elle d’origine polonaise, lui d’origine portugaise – et diplômés en cinéma de la Haute École d’Art et de Design (HEAD) de Genève. Programmé dans divers festivals prestigieux, notamment la Berlinale (dans la section Forum) en 2016, il sort à présent dans les salles françaises, sans doute aussi grâce au soutien de Miguel Gomes, qui suit les deux jeunes cinéastes depuis plusieurs années. Dans le dossier de presse du film figure même un court texte de Gomes, qui s’adresse au public français et s’achève ainsi : « C’est très émouvant. Et très simple. » De fait, Maya Kosa et Sérgio da Costa parviennent avec Rio Corgo à susciter une émotion tout en subtilité grâce une mise en scène d’une extrême rigueur sensible, tendue vers l’épure. Rien n’est ici forcé ou appuyé, tout semble advenir devant la caméra le plus simplement du monde.
Tourné dans la région sauvage du Trás-os-Montes, au nord du Portugal, le film commence par un long travelling avant qui épouse les tours et contours d’une petite route sinueuse, serpentant à travers les montagnes. Baluchon sur l’épaule et sombrero sur la tête, un homme, vu de dos, marche sur cette route d’un pas décidé, malgré la canne qui lui sert d’appui. Il finit par arriver dans un petit village, où il va s’installer et où, continuant de l’observer avec la même patience attentive, le film va se dérouler. Constitué presque uniquement de plans fixes, il nous amène à faire peu à peu connaissance avec cet homme âgé, dénommé Silva et visiblement usé par la vie. Par lente distillation d’informations, l’on comprend que cette vie a été bien remplie (via, par exemple, la scène où il énumère ses multiples métiers) et l’on perçoit qu’elle l’habite encore mais qu’elle s’enfuit lentement, jusqu’à l’inexorable dénouement.
Ayant élu domicile dans une maison décrépite, avec pour principaux compagnons un chien et un chat sans doute aussi abandonnés que lui, Silva semble ainsi se laisser glisser au fil des jours et ne plus guère s’accrocher qu’à la présence d’Ana, jeune fille qui lui rend régulièrement visite. Intriguée et peut-être même subjuguée par cet homme étrange aux vêtements et aux comportements décalés, qui semble venir d’un monde inconnu (ou d’un temps révolu), celle-ci l’écoute égrener ses souvenirs ou le regarde exécuter d’improbables tours de magie. Les rencontres entre le vieil homme et l’adolescente ponctuent le film, lui apportant une double dimension initiatique : initiation à la vie et initiation à la mort. Apprendre à vivre, n’est-ce pas aussi apprendre à mourir ?
Développant un récit minimaliste et impressionniste à partir d’éléments de l’existence réelle de Silva, enregistrant frontalement le passage du temps tout en insinuant subrepticement du surnaturel dans les plis (et les plans) du quotidien, le film prend la forme très suggestive d’un documentaire ouvert sur la fiction, à la lisière du fantastique – sous l’effet en particulier des visions auxquelles le vieil homme est en proie. Pareil à un cow-boy désenchanté ou à un chevalier désarçonné, perdu entre ciel et terre, ce vieil homme à la triste figure erre dans un monde imaginaire, quelque part entre odyssée lunaire et western crépusculaire, le titre du film faisant évidemment écho au Rio Bravo de Howard Hawks et au Rio Grande de John Ford.
Mélancolique et hiératique, Rio Corgo n’est pourtant ni lugubre ni austère, étant tout du long traversé par la brise d’une fantaisie douce-amère. Cadrés et composés avec une grande méticulosité, les plans ne se figent jamais dans une raideur strictement picturale mais laissent au contraire toujours affleurer le bruissement de la vie, y compris aux abords immédiats de la mort. Vers la fin, un travelling arrière reprend en sens inverse la route sinueuse du travelling avant par lequel le film s’ouvre et nous conduit doucement au dénouement : ayant dit adieu au présent et aux fantômes de son passé (en particulier celui d’un amour perdu), Silva s’en va, flottant, de la neige vers les nuages."
"Il ne faut pas grand-chose pour faire un film. Parfois, un simple chapeau suffit. Enfin simple… Dans Rio Corgo, c&rs
"Il ne faut pas grand-chose pour faire un film. Parfois, un simple chapeau suffit. Enfin simple… Dans Rio Corgo, c’est un imposant sombrero mexicain. Il est porté par un certain Silva, un vieux moustachu en costume noir, qui arbore également des bottes de cow-boy historiées avec lesquelles il arpente de long en large son village du Trás-Os-Montes, au nord du Portugal.
Sans le sombrero, dont on ignore l’origine exacte, le film ne serait pas le même, et Silva n’aurait pas cette aura mystérieuse. Cet accoutrement, assumé avec grâce, n’est pas un déguisement mais la marque d’une personnalité. Il transforme le héros en une figure donquichottesque qui attire immanquablement l’attention.
Pourtant, bien que le film ne soit pas tout à fait un documentaire, Silva n’est pas une invention. C’est après tout une chronique d’une vie rurale hors-norme dont la beauté singulière réside dans sa discrétion. On assiste aux derniers moments, aux derniers jours peut-être, d’un être solitaire qui charrie un passé qu’on devine chaotique. Si on en croit ses brèves et rares confidences, il a connu une enfance nomade, vécu une histoire d’amour manquée, et pratiqué la magie. A présent, ce saltimbanque égaré est presque une ombre. Il s’anime surtout pour aller boire un verre au bistrot local.
Le film, d’une classe inouïe, cultive la légende de Silva. On voit ainsi celui-ci se dédoubler et dialoguer avec lui-même. On lui adjoint une jeune confidente, Anna, avec laquelle il traînasse et devise. Ce pseudo-Mexicain qui erre dans les vallons de l’arrière-pays du Portugal, accompagné par un vieil air d’accordéon, est un cousin des losers fantomatiques de Béla Tarr. Rio Corgo a un air de famille avec ce cinéma archaïque. Cet essai, entre mythe et réalité, ne bouscule pas le spectateur mais il le fait glisser dans une mélancolie sans fin et sans fond."
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