
Arras 2017 - Andrea Sedlácková, mémoire d'une violence d'État
VIDEO | 2017, 9'| Fidèle monteuse de nombreux réalisateurs français (Jean-Paul Civeyrac, Jacques Maillot, Philippe1
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En Tchécoslovaquie, pendant la guerre froide, le pays a à coeur de produire des athlètes surpuissants. Peu importent les moyens pour y parvenir.
Dans les années 1980, en Tchécoslovaquie, pendant la guerre froide. Le pays a à coeur de produire des athlètes surpuissants, qui deviendront les héros d'une nation. Peu importent les moyens pour y parvenir. Anna, jeune et talentueuse sprinteuse sélectionnée dans l'équipe nationale, en fait les frais. Grand Prix du Jury (Atlas d'Or) au Festival international du film d'Arras 2014.
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" Portrait terrible de la Tchécoslovaquie des années 1980. Certains ont quitté le pays, comme le père de l'héroïne, qui vit désormais en Al
" Portrait terrible de la Tchécoslovaquie des années 1980. Certains ont quitté le pays, comme le père de l'héroïne, qui vit désormais en Allemagne. D'autres, comme la mère, n'ont pas osé et s'en mordent encore les doigts. Quelques nostalgiques courageux continuent, sans trop y croire, à écrire des textes dénonciateurs qu'ils tentent de diffuser sous le manteau. En vain, bien sûr, puisque la police les surveille de près... Pour que sa fille échappe à l'enfer qu'elle n'a pas su fuir, la mère d'Anna est prête à tout. Elle consent donc à injecter secrètement à celle-ci, sur le point d'être sélectionnée aux jeux Olympiques de Los Angeles, de la " stromba " : un stéroïde anabolisant couramment utilisé par les pays de l'Est pour doper leurs athlètes...
C'est la rigueur de la jeune réalisatrice qui séduit : pas de mélo ni de sentimentalisme dans la recréation des années noires du pays de son enfance. Son regard demeure volontairement sec, précis. Les paroles, rares, les sentiments, troubles, et les décors, mortifères (on ne sait jamais si les longs couloirs gris sont ceux d'un stade ou de la police secrète), suscitent une anxiété qui colle constamment à la peau des personnages. Celle des éternelles perdantes, en tout cas, que sont Anna et sa mère. Certains (rares) gagnants s'en sortent mieux : le jeune amant de l'héroïne, par exemple, beau gosse de riches qui, le moment venu, la laissera tomber sans le moindre remords. Happé par cet Occident idéalisé auquel sa classe sociale lui permet d'accéder. Les privilégiés sont sans pitié. "
" Sur la ligne parle avec finesse de la course à pied et du dopage - un sujet rarement traité au cinéma - mais plus encore de la révolte et
" Sur la ligne parle avec finesse de la course à pied et du dopage - un sujet rarement traité au cinéma - mais plus encore de la révolte et du refus de la compromission dans cette Tchécoslovaquie des années 80 écrasée par la chape de plomb de la " normalisation " qui suivit l’écrasement du printemps de Prague, en août 1968, par les chars soviétiques. Chassés de leurs postes, universitaires, écrivains et ingénieurs vivotent comme chauffagistes, laveurs de carreaux, veilleurs de nuit. Irina, elle, est devenue femme de ménage dans un théâtre. Cette prometteuse future championne de tennis avait eu le grand tort, comme tant d’autres, de croire au " socialisme à visage humain " d’Alexandre Dubcek. " Tout le monde se rappelle ce que ta mère a fait en 68 " : sans cesse cette phrase revient à Anna, dont le père est, lui, réfugié en Allemagne (...).
Sur la ligne, dont l’intensité minimaliste rappelle le bouleversant Barbara de Christian Petzold sur une jeune femme médecin en RDA, est avant tout un film sur le gris de la vie sous le socialisme, sur les résistances au quotidien, sur l’ambiguïté d’un univers où il fallait s’arranger pour survivre sans pour autant capituler, au risque d’être broyé. " Chacun d’entre nous doit s’interroger sur ce qu’il a fait pendant ces années, et surtout sur ce qu’il n’a pas fait ", aimait à rappeler Vaclav Havel après la Révolution de velours, refusant les faciles règlements de comptes et soulignant que les tchèques étaient " tous bourreaux et tous victimes ". Sbires menaçants.
Où finit le compromis et où commence la compromission ? Irina autant qu’Anna sont unies dans le rejet du système, écoutant en douce les émissions de Radio Free Europe. La mère passe ses nuits à taper des samizdat, ces textes qui circulent clandestinement de main en main. Mais pour que sa fille puisse avoir sa chance de partir pour Los Angeles, pour sa liberté future, elle est prête à tout, y compris à la tromper en accord avec l’entraîneur et à faire le jeu du système. Anna ne le lui pardonne pas. C’est la tragédie intime d’un rapport mère-fille en train de se rompre.
" Nous sommes tous des enfants ingrats. Nos parents pour la plupart ne croyaient plus ou n’avaient jamais cru au système communiste, mais ils faisaient semblant et s’adaptaient pour que nous puissions étudier et avoir un avenir. Mais nous méprisions nos parents pour ce qu’ils avaient fait pour nous ", explique Andrea Sedlackova.
Ces années 80 ne sont plus celles de la répression sanglante qui a suivi le Coup de Prague en 1948 ou des purges de l’après-68. On ne risque plus des peines de dizaines d’années de prison, mais l’appareil de répression est toujours bien en place avec ses sbires tour à tour menaçants et doucereux, omniprésents, qui connaissent tous vos faits et gestes - et qui ont été rarement montré avec autant de vérité dans une fiction. Avant tout, ce sont des maîtres dans l’art du chantage. Ils ont perquisitionné et découvert le texte clandestin dactylographié par Irina - pourtant bien caché dans le local poubelle. Ils la pressent de dénoncer celui qui lui a donné le document. Si elle ne collabore pas, Anna sera chassée de l’équipe olympique et ne partira pas pour Los Angeles. Ils font pression sur sa mère et ils font pression sur Anna. Jusqu’à la magnifique pirouette finale. "
" Tout l'intérêt de Sur la ligne tient en une belle idée : éviter le pamphlet convenu en expliquant le système, mais s'intéresser aux réperc
" Tout l'intérêt de Sur la ligne tient en une belle idée : éviter le pamphlet convenu en expliquant le système, mais s'intéresser aux répercussions humaines en racontant ici une sportive rebelle obligée de se piquer aux stéroïdes, là sa mère poussant sa fille à se doper afin qu'elle aille à L.A. et qu'elle y reste, plus loin un entraîneur bon bougre mais abruti par le pouvoir, ou un agent du gouvernement retors mais aussi inquiet pour son sort.
La condamnation du dopage s'inscrit de fait dans le scénario, mais la complexité des comportements (trahir ou pas, résister ou pas...) rend passionnant un film qui prend son temps pour faire le portrait d'une jeune femme qui tente de gagner sa propre liberté. "
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