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À Singapour, une professeur de chinois en mal d'enfant se rapproche de l'un de ses étudiants, enfant mal-aimé par ses parents.
Des trombes d’eau s’abattent sur Singapour. C’est la mousson. Les nuages s’amoncellent aussi dans le cœur de Ling, professeur de chinois dans un lycée de garçons. Sa vie professionnelle est peu épanouissante et son mari, avec qui elle tente depuis plusieurs années d’avoir un enfant, de plus en plus fuyant. Une amitié inattendue avec l’un de ses élèves va briser sa solitude... 7 ans après sa caméra d'or "Ilo Ilo", Anthony Chen continue son exploration culturelle et sensible de la méconnue cité-état de Singapour. Wet Season est sélectionné au Festival international du film de Toronto en 2019.
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"Singapour est une ville-état indépendante située au sud de la Malaisie qui a la particularité de brasser une population culturellement et r
"Singapour est une ville-état indépendante située au sud de la Malaisie qui a la particularité de brasser une population culturellement et religieusement variée dont la majorité est d'origine chinoise. Arrivée au 19ème siècle comme main d'oeuvre sous la colonisation anglaise, la diaspora a conservé des racines confucianistes très profondes, longtemps mises en avant par le régime autoritaire de Singapour. Sans entrer dans les détails, le confucianisme met l'accent sur l'autorité et la responsabilité des individus envers le groupe, ainsi que sur un profond dévouement des subalternes envers leurs supérieurs (les personnes plus âgées, les supérieurs hiérarchiques mais aussi les chefs de familles) dont les femmes font généralement les frais puisqu'elles sont traditionnellement au bas de l'échelle sociale.
De ce point de vue, Ling représente doublement l'attachement de Singapour à ses racines chinoise, à la fois par son métier puisqu'elle enseigne le mandarin, mais aussi par son rôle social d'épouse serviable. En effet, c'est elle qui s'occupe du patriarche malade et c'est encore elle qui représente son mari lors des fêtes de famille lorsque celui-ci préfère partir en "séminaire". Seule incartade au confucianisme, Ling n'a pas d'enfants pour transmettre la lignée mais elle fait son possible pour tomber enceinte malgré le peu d'enthousiasme de son conjoint. C'est ici que toute la contradiction du personnage prend son ampleur puisqu'en incarnant la résistance de la culture traditionnelle envers la société moderne privilégiant l'anglais, Ling maintient en place sa propre "oppression" au service de la famille de son conjoint.
Si ce point de départ aurait pu amener le film vers un conflit caricatural opposant "tradition et modernité", Anthony Chen traite la question de façon plus subtile. En effet, plutôt qu'un débat manichéen, le réalisateur-scénariste semble à la fois dénoncer le machisme culturel sans pour autant vouloir renoncer à l'héritage chinois dont l'érudition est mise en valeur. D'un côté, et bien que la tâche soit pesante, Ling entretient de bons rapports avec son beau-père malade avec lequel elle partage l'amour de la langue chinoise. D'un autre côté, elle doit faire face en permanence au sexisme ambiant allant de la remarque familiale au déni de compétence ou pire, de consentement. Plutôt qu'une critique au vitriol, le réalisateur semble ainsi être à la recherche d'une voie médiane."
"Wet Season est avant tout le portrait d’une femme immigrée écrasée par une société singapourienne entièrement dévouée à la rentabilité, une
"Wet Season est avant tout le portrait d’une femme immigrée écrasée par une société singapourienne entièrement dévouée à la rentabilité, une héroïne du quotidien qui sacrifie son existence pour les autres, sans jamais être reconnue de personne. Ainsi, cette quadragénaire, qui doit s’occuper de son beau-père paralytique et aphasique, est également, dans un lycée privé de garçons, professeur de mandarin, une discipline dénigrée, alors que la population est majoritairement chinoise, au profit de l’anglais, la langue des affaires. Et, alors qu’elle pense pouvoir retrouver une place en devenant mère, elle ne parvient pas, malgré les douloureuses injections qu’elle s’inflige, à tomber enceinte, d’autant que son mari, lassé par les tentatives infructueuses, la délaisse pour une autre. Tant et si bien que, tandis que son mariage sombre et que le ciel est noyé sous la mousson, elle se rapproche d’un de ses élèves, passionné par les arts martiaux à qui elle donne des cours particuliers…"
Tristan Isaac"Quand la mousson s'abat, tout se brouille : les liens familiaux, amoureux et professionnels dans lesquels une femme est prise au piège, sou
"Quand la mousson s'abat, tout se brouille : les liens familiaux, amoureux et professionnels dans lesquels une femme est prise au piège, sous la caméra sensible du cinéaste singapourien.
C'est la mousson, donc la saison des pluies à Singapour. Ling, quadragénaire, est professeure dans un lycée de garçons qui se veut en pointe. Mais elle enseigne le mandarin, matière dépréciée, et n'inspire que pitié à ses collègues. Ling ne va pas très bien : depuis des années, elle essaie d'avoir un enfant avec son mari par fécondation in vitro, et elle va d'échec en échec. Leurs relations se détériorent peu à peu.
Ling s'occupe aussi beaucoup de son beau-père, qui est impotent et aphasique (sans doute hémiplégique), mais très gentil avec elle. Tout va donc pour le pire. Mais voilà, une amitié naît entre Ling et l'un de ses élèves, un ado rayonnant, champion d'arts martiaux, laissé à l'abandon et à qui elle donne des cours particuliers, qui va lui apporter un peu de soleil. Bientôt, Ling, le vieillard et le garçon constituent un petit trio qui s'apprécie. Mais le jeune Wei Lun tombe amoureux de Ling…"
"Wet Season est le second film d’Anthony Chen, venant six ans après le célébré Ilo Ilo qui remporta la Caméra d’or à Cannes en 2013. Inspiré
"Wet Season est le second film d’Anthony Chen, venant six ans après le célébré Ilo Ilo qui remporta la Caméra d’or à Cannes en 2013. Inspiré de l’enfance du réalisateur, Ilo Ilo traitait du sort des travailleuses clandestines philippines à Singapour, Anthony Chen ayant justement été élevé par l’une d’entre elle employée par sa famille. On n’en est pas si éloigné dans Wet Season avec son héroïne Lim (Yeo Yann Yann) certes en situation régulière, mais qui n’en est pas moins une étrangère malaisienne à Singapour où elle est professeur de chinois. L’histoire complexe de Singapour en fait une des populations les plus métissée d’Asie (la majorité d’origine chinoise se partageant avec les malais, indien et eurasien) mais paradoxalement aussi une des cultures les plus occidentalisée avec une domination de la langue anglaise notamment dans l’enseignement."
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