Michel Galabru : " Qui le verrait, verra..."
VIDEO | 2016, 5' | Michel Galabru évoque sa participation remarquable de grand-père légèrement indigne dans Un poi1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Un ancien ministre, chef de parti politique, s'éprend d'une jeune fille. Il ignore que cette relation va précipiter sa chute... Mocky adapte Frédéric Dard.
Un ancien ministre, chef de parti, s'éprend d'une jeune fille. Dans un monde corrompu, leur amour sincère ne fait que précipiter la chute du politicien. Jean-Pierre Mocky adapte Frédéric Dard et livre une satire politique décapante qui surprend toujours par sa folie burlesque et cruelle mais aussi, cette fois, par sa teneur romantique.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Demander à Mocky de filmer dans la dentelle, c'est exiger du sourd qu'il entende et de l'aveugle qu'il voie. Son oeuvre est pleine de fant
" Demander à Mocky de filmer dans la dentelle, c'est exiger du sourd qu'il entende et de l'aveugle qu'il voie. Son oeuvre est pleine de fantoches dérisoires, de débiles sulfureux qui bousculent avec hargne le bon goût et la convention. Sa vision de l'humanité est d'autant plus dure qu'elle résulte naturellement d'un amour déçu. Nulle indulgence ici. Pour personne. C'est un véritable jeu de massacre, avec le sexe pour dénominateur commun. Tout le monde il est affreux, tout le monde il est pervers. On est à la limite du poujadisme. Et puis non ! La solution prônée par Mocky pour guérir la France de ses péchés est à la fois désarmante et bien dans son style. L'Amour, mesdames, messieurs ! Les anars mélancoliques sont comme ça : des idéalistes, des potaches qui débitent des horreurs en rêvant à l'inaccessible étoile. Mais heureusement Mocky est l'un de nos rares cinéastes à n'avoir pas le romantisme pleurard."
Pierre Murat, 28/04/1982" (...) Depuis plus de vingt ans, à raison de (presque) un film par an et de quelques grands moments (dont Snobs reste pour moi le sommet),
" (...) Depuis plus de vingt ans, à raison de (presque) un film par an et de quelques grands moments (dont Snobs reste pour moi le sommet), Mocky enfonce le même clou. La planche a changé, le marteau aussi : le clou reste. Description du clou ? Chaque personnage de Mocky oscille (mais à une vitesse grand V, ce qui nécessite de bons acteurs) entre une pureté nunuche et une désespérante bassesse. Comme chez tous les moralistes (Bunuel), par exemple), la quête d’absolu rate par les deux bouts. Les justiciers ratent leur coup tandis que les crapules sont sauvées, c’est plus fort qu’elles, par quelque chose de " bien " qui leur reste : une lubie, une passion, une quête, un vieil idéal au frigo. Manipulateur en chef de ce guignol salace, Mocky échappe à la sinistrose des nostalgiques de la pureté (genre Yanne) sans prendre pour autant perversement son parti de la grisaille. Il oscille, mais ne cède sur rien.
Ce clou est inusable. Ce clou est très français. La France des chansonniers. C’est pourquoi la pensée-Mocky, malgré tout, est un peu courte — et mièvre. Mais là n’est pas l’important. Parce qu’après tout, un cinéaste, un vrai, ne raconte que deux ou trois scénarios dans sa vie, toujours les mêmes. Parce que ce qui compte, c'est l’osmose qui à la longue se fait entre un cinéaste, des types d'histoires et des types d’acteurs, tout ce qui fait du cinéma.
Pour cela, il faut du temps, des essais et des erreurs, l’art de rebondir de film en film, une grande énergie. Cet art, Mocky. l’a. C’est un cinéaste du trait, un excellent dessinateur qui filme comme on " croque " : une tirade, une action, une silhouette. Qu’importe si, en cours de film, les cadavres s’amoncellent : le croqueur ne se retourne pas. Quand tout est fini, il revient sur ses pas, examine la casse, récupère ce qui peut l’être et passe au prochain film. (A suivre). "
" Lorsque nous avions été voir Jean-Pierre Mocky lors de la préparation de Y a-t-il un Français dans la salle ? et qu'il se débattait simu
" Lorsque nous avions été voir Jean-Pierre Mocky lors de la préparation de Y a-t-il un Français dans la salle ? et qu'il se débattait simultanément dans l'écheveau de difficultés qui allait conduire à la diffusion avortée de Litan, il nous avait fait part de son enthousiasme à l'égard de sa collaboration avec Frédéric Dard. Il comparait la complicité qui le liait à l'auteur de San Antonio à celle qui l'avait lié avec Bourvil : ce n'était pas là un mince compliment puisque cette amitié avait produit des films aussi exceptionnels que La Grande Lessive (!) ou bien L'Etalon. On n'osait trop y croire. Bien mal nous en prit : il faut toujours faire confiance à Mocky quand il parle de ses films car il a envers eux une lucidité qui n'est que trop peu partagée.
Disons-le tout de suite, Y a-t-il un Français dans la salle ? est un nouveau souffle pour Mocky qui revient au meilleur de sa forme (...) Et le plus surprenant est la parfaite adéquation qui se produit entre son univers propre et celui de Frédéric Dard.
Les noms viennent du roman, on les croirait sortis d'Un drôle de paroissien : l’inspecteur Paul Paulet dit Pau-Pau, monsieur Réglisson, madame Flück, Papa Flück, Ginette Alcazar, on aurait envie de les citer tous tellement Mocky — comme Dard — prend plaisir à les faire sonner dans le dialogue. Victor Lanoux est Tumelat comme Francis Blanche avait été Morlock, Loupioc et bien d'autres encore. L'adolescente qui fait naître des sentiments humains chez le président — à l'instar de son bébé pour J. R. — vient du livre, et pourtant elle ressemble comme une sœur aux jeunes filles blondes qui ont toujours traversé le cinéma de Mocky, film après film.
Raymond Queneau, Marcel Aymé, Jean Anouilh ont fait parler les personnages de Mocky avant Dard et pourtant ils restent toujours pareils à eux-mêmes ; Bideau parle comme parlait Lonsdale, Stévenin parle comme parlait Francis Blanche. Et ce n'est pas le phénomène le moins étonnant engendré par ce film que l'osmose entre l'univers de Mocky et une nouvelle génération de comédiens : ainsi Stévenin est-il de plain pied, et avec un enthousiasme communicatif, acteur Mockien.
J’emploie le mot archaïsme à dessein : il me semble que pour Mocky, ayant été imprégné du cinéma et de sa réalité bien plus jeune que les autres cinéastes de sa génération, les modèles auxquels il se réfère sont des modèles plus anciens. Il est à sa façon le dernier représentant d’une génération. Tandis que ses collègues sont marqués et travaillés par la théorie des auteurs, préoccupés chacun à leur façon par leur statut d’artiste, Mocky est, naturellement, sans y penser, un auteur de cinéma au sens où on l’entendait au début des années 1960. C’est un primitif comme Godard est un primitif : il ne prend pas en compte ce qui vient avant lui et aborde le cinéma comme une terre inexplorée où il s’agit de tout lui reconstruire.
Mocky est une sorte de Robinson Crusoé au milieu de la production française. Irréductible aux stéréotypes formels dominants, hermétique aux goûts narratifs du système, il ne peut filmer que comme il l’invente au fur et à mesure : et ça ne ressemble à rien de connu. De ce point de vue, son approche évoque celle de Cocteau expliquant l’énigme d’un superbe travelling d'Orphée par sa méconnaissance technique qui lui avait fait mettre la caméra sur pieds et le sujet sur roulettes.
Grâce à ce dernier film, il renoue avec le grand public contemporain et cette rencontre ne peut avoir lieu que par le biais d’un intercesseur, d’un interprète bilingue : Frédéric Dard cette fois, comme Bourvil en d’autres temps. La réussite du nouveau film de Jean-Pierre Mocky en ces temps grisâtres de qualité française retrouvée, de films instructifs et de dictature du casting est aussi vitale, aussi salutaire que celle du Pont du Nord. On le savait déjà : ce sont les artisans qui ont raison et ils ont raison de laisser le cinéma de prestige à d’autres qu’on oubliera bien plus vite. "
" L’œuvre de Jean-Pierre Mocky agit comme un révélateur. Non seulement ses héros mettent au jour des idées qui, chez la plupart des gens,
" L’œuvre de Jean-Pierre Mocky agit comme un révélateur. Non seulement ses héros mettent au jour des idées qui, chez la plupart des gens, restent au conditionnel, mais ils osent aller jusqu’au bout de leur réalisation.
Ce ne sont jamais des théoriciens ou des intellectuels que l’on pourrait soupçonner de terrorisme, mais des gens très communs, parfaitement lucides par rapport à ce qu’ils vivent et que les autres vivent de la même manière, et qui, pour l’exécution de leur « œuvre bienfaitrice », passent par une recherche technique : Bourvil met au point un système à base de caramel mou pour piller les troncs, Jean Tissier construit des sulfateuses dans La Grande lessive Claude Rich, dans Les Compagnons de la Marguerite, applique la technique propre à son métier pour réaliser des faux.
Ce sont des manuels. On souscrit à leur logique tout en s’étonnant de l’aberration de leur mise en application. L’exécution de leur entreprise, par son ampleur grandissante, contredit soudain ce qui semblait un appel au bon sens.
Tous ces personnages sont les catalyseurs des réactions chimiques de nos désirs, favorisant un résultat qui dépasse tous les espoirs.
C’est déjà la porte ouverte sur le fantastique... Il y a un peu du docteur Mabuse pour eux... Mais dans leurs yeux scintille l’éclair de la vie et non de la mort.
On remarque d’ailleurs que le corps médical est souvent représenté dans les films de Jean-Pierre Mocky. Ce n’est pas un hasard, puisque son œuvre est celle d’un diagnostiqueur/analyste travaillant en laboratoire. C’est le cas de Charles Aznavour dans Les Vierges, de Jean Poiret et Francis Blanche, dentistes respectivement dans Un Drôle de paroissien et La Grande lessive (!), de Victor Francen, médecin dans La Grande frousse, ou de Roger Legris, pharmacien dans ce même film. Dans le ronron de la vie quotidienne, Mocky introduit des expérimentateurs savants, des individus qui pervertissent tout ce qui est officiel, écrit, inscrit dans les registres (Les Compagnons de la marguerite) ou dans les mentalités L’Etalon. En complément de l’appareillage technique, un entraînement physique est indispensable car nos héros sont des missionnaires, donc appelés à beaucoup se déplacer.
Les remèdes que Mocky apporte pour soigner les maux de notre société restent souvent en travers de la gorge du spectateur, mais ne sont pas moins efficaces que les vieux remèdes de nos grands-mères. Mocky déplaît parce que ses médicaments ne flattent pas le palais. Son sirop pour la toux a fait s’étrangler de rage plus d’un spectateur.
Dans La Grande lessive (!), L’Etalon, Les Compagnons de la marguerite, les méthodes employées par Bourvil et Claude Rich sont radicales et expansionnistes. Les personnages de ces deux films souhaitent généraliser leur pratique, pour eux-mêmes (Un drôle de paroissien) ou pour leurs congénères : faux mariages en nombre, antennes de télévision détruites par centaines, petite industrie de l’homme-étalon...
Et, ils ont ceci de particulier d’être « doux».
Ce sont des révolutionnaires « doux ». Pour radicales que soient leurs méthodes, elles n’en sont pas moins symptomatiques d’un tempérament modéré. La violence n’est pas de leur ressort. Cela se lit sur leur visage. Bourvil ne pose pas de bombes sur les toits de Paris...
Ils s’opposent en cela à la seconde catégorie de personnages que Mocky mettra en scène à partir de Solo, de jeunes terroristes qui frappent aussi l’attention du public et des médias, mais par des méthodes issues de Mai 68.
Dans les films de la première époque, il s’agit d’un travail « propre> », quoique spectaculaire par ses effets, destiné à sauver l’honneur. Ce sont des personnages qui se considèrent «d’utilité publique », même si ce n’est pas l’avis des autorités. Les jeunes de Solo, L’Albatros ou Le Piège à cons, s’expriment dans la clandestinité, eux aussi, mais sont animés d’un sentiment de rage qui les pousse à agir, non par la médecine, car ils n’y croient plus, mais par la mort.
Jean-Pierre Mocky ne fait pas « d’arrangement ». Il ne transige jamais."
" Jean-Pierre Mocky qui passe son temps dans le désordre, à faire tomber les têtes des affreux dans son cinéma-stand de fête foraine a saisi
" Jean-Pierre Mocky qui passe son temps dans le désordre, à faire tomber les têtes des affreux dans son cinéma-stand de fête foraine a saisi le livre au bond. Il n'y avait que lui pour oser mettre sur l'écran les images violentes d'Antonio-Dard, en ne prenant pas plus de précautions en filmant que son inspirateur en écrivant. Mocky-Dard, même combat. Mêmes coups bas. Avec un rire qui débouche sur l'atroce et l'odieux."
Robert Chazal, 30/04/1982" Vue par San Antonio, dotée de la parole par Frédéric Dard et Jean-Pierre Mocky, et telle que Jean-Pierre Mocky la porte à l'écran, l'huma
" Vue par San Antonio, dotée de la parole par Frédéric Dard et Jean-Pierre Mocky, et telle que Jean-Pierre Mocky la porte à l'écran, l'humanité, du moins dans son département race blanche, division France, sous-section XXe siècle, n'est pas jolie jolie. A vrai dire, quelle galerie de monstres !
(...) Menés de main de maître par Jean-Pierre Mocky, époustouflant directeur d'acteurs, Victor Lanoux, Jean-François Stévenin, Jacques Dutronc, hallucinant de vérité dans son rôle de tête à claques heureuse de l'être, Jacqueline Maillan, enfin, employée comme elle doit l'être et non comme elle en rêvait, Michel Galabru, sont les pantins, les guignols de cette histoire menée au galop, abracadabrante, truculente, grossière et d'une farce singulière, qui sombrerait pourtant dans un sordide insupportable si ne poussait sur ce fumier, comme une fleur tranquille, la plus belle histoire d'amour qui donnera à Tumelat la force de rompre enfin avec son passé et avec ses attaches, de cesser de penser à lui pour penser à la France, et si, sous le pessimisme cyniquement affiché des auteurs et de leurs héros, on ne sentait une soif désespérée de pureté."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE