A Marseille, Madame Bertini se retrouve veuve. Elle a 70 ans, des enfants préoccupés par leur profit... Elle va pourtant assumer le plaisir d'être enfin libre.
A Marseille, Madame Bertini se retrouve veuve. Elle a 70 ans et des enfants préoccupés par leur profit. Mais, nouant une amitié nouvelle avec une jeune femme sans complexes, elle va bientôt assumer le plaisir d'être enfin libre... Homme de théâtre, René Allio s'est inspiré d'une nouvelle de Brecht pour ce premier film qui fit un triomphe et remporta plusieurs récompenses dont le prestigieux Prix Méliès du meilleur film 1965 par le Syndicat français de la critique de cinéma.
"Le premier mérite du film de René Allio ? Il braque le projecteur sur ce personnage ignoré qu’est le vieillard aujourd’hui. Il dessine d’abord un portrait de vieillard. Plus exactement : il établit les rapports qui existent entre le vieillard et le monde ; le vieillard vit à une autre échelle que les adultes ; le temps et l’espace subissent une déformation propre à la vieillesse — et cela Allio le montre fort bien : le paysage se dilate, la moindre promenade est aventure, plus de futur autre que la tombe, le passé est réglé une fois pour toutes, il n’y a plus que le présent qui compte.
Et c’est là la définition même du bonheur. Le souvenir du bonheur n’est plus le bonheur, l’attente du bonheur ne l’est pas encore. La Vieille dame indigne montre la beauté du monde présent dans le regard d’une vieille qui va mourir. Aussi met-elle les bouchées doubles. (...) Et coupant le temps de son film en tranches nettement délimitées (février, mars, etc.), Allio a réussi à introduire une durée romanesque quasi flaubertienne qui justifie l’évolution de la vieille dame
On se doute qu’il fallait pour incarner la vieille Berthe, une actrice exceptionnelle. Allio l’a trouvée. C’est Sylvie. Elle est sensationnelle. Il n’y aurait pas de film s’il n’y avait pas Sylvie. Elle est étonnante de discrétion et de vérité. Son personnage de vieillarde enivrée par la joie de vivre encore (et son indignité c’est cette ivresse) est un des personnages les plus intéressants que nous ait proposés le cinéma ces derniers temps. (...)
J’ai adoré la séquence, faite de riens, mais de riens notés avec une sensibilité à l’italienne, au cours de laquelle nous assistons à l’éveil de l’appétit de vivre, l’appel du bonheur : seule dans sa cuisine, la vieillarde est encore prisonnière des gestes imprimés en elle par soixante années d’habitude (…), et puis voilà que l’attirent hors de sa cuisine et de ses gestes le soleil et les bruits du monde qui viennent la prendre comme par la main. En somme, le film eût été une réussite si Allio s’était obligé à ne filmer que les deux personnages principaux, l’un et l’autre débordant de talent : Sylvie et Marseille."
Jean-Louis Bory, 1969
La Croix
" Dans la mise en scène linéaire et sobre, chaude mais avec pudeur – mélange subtil de cinéma vérité et de néo-réalisme, - de René Allio (mu...
" Dans la mise en scène linéaire et sobre, chaude mais avec pudeur – mélange subtil de cinéma vérité et de néo-réalisme, - de René Allio (musique discrète, joyeuse et grave à la fois, de Jean Ferrat), la vieille dame, c’est Sylvie : dans un masque sec, émacié, les yeux furètent avec une prodigieuse mobilité, curieux, grignotant la vie, s’émerveillant jusqu’à ce sourire final où le visage s’épanouit, rides en allées, jeune ! Autour d’elle, des comédiens discrets et remarquables (…) composent ces personnages ravis ou scandalisés qui font de La Vieille dame indigne, une histoire vivante d’aujourd’hui. "
Henry Rabine, 03/04/1965
Les Lettres françaises
" Tout le film d’Allio (…) est, de bout en bout, fait de fautes (…), de tels défauts de construction ; et ce sont précisément la quasi-total...
" Tout le film d’Allio (…) est, de bout en bout, fait de fautes (…), de tels défauts de construction ; et ce sont précisément la quasi-totalité des articulations de l’intrigue qui font défaut ; mais c’est que c’est en effet ce défaut qui est le sujet même du film, et en même temps le moteur de la participation du spectateur au progrès de la vieille dame. C’est enfin ce clivage qui, privant chaque fragment de ses tenants et de ses aboutissants logiques ou chronologiques, décape celui-ci, le prive de sa pellicule de naturel, le rend à son opacité sans rien lui retirer de son immédiateté ; c’est ici la transparence même du langage qui devient mystérieuse. C’est enfin le cinéma classique qui se met en cause et, sans se renier, découvre à la fois l’étendue et les limites de son pouvoir. "
Jacques Rivette, 01/04/1965
Télérama
" Ce premier film d’un nouveau réalisateur est original au meilleur sens du mot. René Allio n’a réalisé au cinéma qu’un seul court métrage....
" Ce premier film d’un nouveau réalisateur est original au meilleur sens du mot. René Allio n’a réalisé au cinéma qu’un seul court métrage. Il est décorateur de théâtre. Son film ne doit pourtant rien à la tradition du théâtre filmé, rien non plus aux recettes et aux règles du cinéma traditionnel. C’est que le théâtre qu’il connaît est un nouveau théâtre et qu’il a su assimiler toutes les leçons du nouveau cinéma. René Allio est le collaborateur attitré de Roger Planchon, le directeur du Théâtre de la Cité, à Villeurbanne. La rencontre de ces deux influences lui a permis d’éviter deux écueils : son film ne ressemble ni aux essais incertains et inachevés des films de débutants, ni aux recherches insolites d’un théâtre d’avant-garde (…). Un film qui conduit à poser [des] questions traite un vrai sujet. Ce n’est pas à mes yeux une faiblesse pourvu que l’auteur ait su lui imposer un style et donner vie à des personnages. C’est le cas de René Allio qui pour sa première œuvre a réussi avec La Vieille dame indigne un vrai film d’auteur. "
Jean-Louis Tallenay, 11/04/1965
Le Monde
" C’est un bien joli film (…). Un film intelligent, discret, pudique, sensible, spirituel. Un film inattendu. Une étrange petite enclave dan...
" C’est un bien joli film (…). Un film intelligent, discret, pudique, sensible, spirituel. Un film inattendu. Une étrange petite enclave dans la production cinématographique courante (…). J’ai aimé ce film un peu pour les mêmes raisons que j’avais aimé Il Posto d’Olmi. C’est un film rare, insolite, comme on dit aujourd’hui, parce qu’il va à contre-courant des modes, parce qu’il nous touche sans violer notre sensibilité, parce qu’il nous surprend par sa simplicité même. "
Jean de Baroncelli, 28/03/1965
L'Humanité
" René Allio a réalisé un film qui apporte incontestablement un ton nouveau dans le cinéma français. La Vieille dame indigne est un film réu...
" René Allio a réalisé un film qui apporte incontestablement un ton nouveau dans le cinéma français. La Vieille dame indigne est un film réussi, sympathique, très public, mais c’est plus encore. Un regard neuf sur un monde particulier : celui des cœurs simples (…). René Allio a transposé cette aventure dans un quartier populaire de Marseille, l’Estaque. La ville et surtout le quartier donnent au film une certaine respiration. Ce n’est plus là ce Marseille des films pittoresques dont Pagnol et ses imitateurs furent longtemps responsables. Ici tout paraît vrai, juste, humain. "
Samuel Lachize, 03/04:1965
Le Figaro
" Un conte plaisant et profond de Bertold Brecht inspire à René Allio un film d’une qualité rare (…). René Allio traduit la douceur de la pr...
" Un conte plaisant et profond de Bertold Brecht inspire à René Allio un film d’une qualité rare (…). René Allio traduit la douceur de la promenade, les singularités, les surprises de l’investigation, la cocasserie des rapports humains corrigés. Nous devenons les complices tantôt amusés, tantôt émus de la vieille dame éprise de liberté jusqu’à l’ébriété. "
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Très touchante cette vieille.