Des lettres anonymes dénoncent les notables d'une ville de province. Le soupçon est bientôt général et chacun craint d'être la prochaine victime du "corbeau".
Une avalanche de lettres anonymes dénonce à la vindicte publique les notables d'un village de province. Très vite tout le monde se soupçonne et craint de devenir, à son tour, la prochaine victime du "corbeau". H.G. Clouzot dresse un portrait acide et terrifiant de la France de Vichy. "C'est le premier film où j'ai pu être totalement libre, déclarait le cinéaste en 1947. Mais au prix d'une lutte acharnée, dans une atmosphère de drames, d'engueulades, de menaces de démission, de sanctions." A la fin du tournage, un décor important est même détruit sur ordre administratif avant que les plans d'ensemble ne soient tournés. Tourné sous l'occupation, et donc produit par la firme allemande (la Continental) qui contrôlait le cinéma, "Le Corbeau", crée la polémique. Hommage crypté à la résistance pour certains... vision complaisante d'une France dégénérée pour les autres ! Deux jours avant la sortie triomphale du Corbeau à Paris en octobre 1943, Clouzot quitte la Continental. Mais à la Libération, le réalisateur dut rendre des comptes...
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" Clouzot, trop misanthrope pour être propagandiste, ne fait qu'explorer la noirceur de l'âme humaine, noir encrier
" Clouzot, trop misanthrope pour être propagandiste, ne fait qu'explorer la noirceur de l'âme humaine, noir encrier, noir corbillard, avec quelques zones de lumière. Comme dans la grande scène expressionniste où le balancement d'une ampoule illustre la notion relative et alternative du bien et du mal. Les lettres anonymes lui servent d'alibi pour traiter d'avortement, de drogue et d'adultère avec une liberté incroyable pour l'époque. Et quels sont les seuls personnages sauvés dans ce chef-d'oeuvre de méchanceté ? Une infirme aux moeurs légères (Ginette Leclerc, vulgaire à coeur) qui réussit à ébranler un type fâché avec la vie (Pierre Fresnay, superbe) en le traitant de « bourgeois ». Pour Clouzot, la pire insulte qui soit."
Guillemette Odicino"On s'épie, on s'observe et on se dénonce. Il fallait un sacré culot pour s'attaquer à la d&eac
"On s'épie, on s'observe et on se dénonce. Il fallait un sacré culot pour s'attaquer à la délation en pleine Occupation. A sa sortie, Le Corbeau fit scandale. Aujourd'hui, restent le sens des atmosphères glauques, le goût pour les déviations mentales et sexuelles, et le thème récurrent des tares physiques, signes particuliers de l'univers de Clouzot. Un chef d'oeuvre qui n'a pas pris une ride."
09/01/1987yannick007 au sujet de
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