Né le 7 juillet 1901 et disparu le 13 novembre 1974, son nom est définitivement associé au Voleur de bicyclette, qu'il réalisa en 1948. Mais ce film, qui fut longtemps considéré comme un des plus grands titres de l'Histoire, est l'arbre qui cache la forêt. Car si De Sica mérite sa renommée, c'est d'abord parce qu'il fut un des acteurs les plus justement célèbres de l'Italie des années 30, jeune premier élégant accumulant les succès, ensuite un réalisateur de talent dès 1940, signant des comédies qui mériteraient d'être revues.
Sa tétralogie néoréaliste, Sciuscia, Le Voleur…, Miracle à Milan et Umberto D, tournée avec le scénariste Cesare Zavattini entre 1946 et 1952, lui procura une célébrité internationale : les enfants perdus, les chômeurs, les bidonvilles, la solitude des retraités, tous ces sujets brûlants de l'après-guerre émurent avec raison les spectateurs du monde entier.
Jamais De Sica ne retrouvera une telle audience, malgré des réussites comme La Ciociara (1960) ou Le Jardin des Finzi Contini (1970). Tournant avec des stars, qu'il utilisait avec brio, comme Sophia Loren et Marcello Mastroianni (Mariage à l'italienne, Hier, aujourd'hui et demain) ou Faye Dunaway (Le Temps des amants), il s'égara parfois dans des travaux moins nécessaires. Contenant aussi bien des comédies allègres (Teresa Venerdi, 1941) que de touchants mélodrames (Brèves vacances, 1973), l'œuvre du beau Vittorio (qui, parallèlement, continua à faire l'acteur dans des chefs-d'œuvre signés Max Ophuls ou Roberto Rossellini) n'est pas réductible au seul chapitre néoréaliste : parmi ses trente films, se cachent quelques perles qu'il convient de remettre à la lumière.
Lucien Logette