Raya Martin : l'histoire des Philippines au risque du cinéma
VIDEO | 2010, 11' | Le jeune cinéaste philippin, admiratif de Stan Brakhage et de l'image comme territoire d'expér1
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Récit de la sanglante émancipation des Philippines de la tutelle espagnole à travers trois personnages confrontés à la révolution. Un film-expérience.
Situé dans les années 1890, un récit de la sanglante émancipation des Philippines de la tutelle espagnole à travers trois personnages, dont la révolution nationale bouleverse l’existence. Ce premier film du jeune réalisateur philippin est la première partie d’une ambitieuse trilogie en cours de production sur l’indépendance des Philippines, comprenant : "Independencia" (2009) et "Days of liberation" (2010).
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"... Le propre du cinéma philippin qui arrive, c’est d’inventer une manière de parler de l’Histoire du pays qui ne ressemble à aucune autre
"... Le propre du cinéma philippin qui arrive, c’est d’inventer une manière de parler de l’Histoire du pays qui ne ressemble à aucune autre : les héros de la rébellion contre le colonisateur espagnol chez Martin (Andres Bonifacio et les oubliés du mouvement révolutionnaire Katiputian), les soubresauts plus récents du People Power Revolution chez Solito. Pour aller vite, on dira qu’il y à la une certaine naïveté, ou mieux un certain didactisme d’ascendance brechtienne ; plus encore la conviction que les fantômes de l’Histoire peuvent être invoqués à travers une forme de féerie ou de merveilleux, à l’intérieur de contes dont la visée générale ne diminue en rien la singularité. Ce que Raya Martin appelle Autohystoria , mélange d’Histoire nationale et d’hystérie individuelle. Le merveilleux, ici, n’est pas un détour, il vient plus brutalement de ce que ces cinéastes inventent ce dont il parle : ils mettent des images là où il n’y en a pas..."
Emmanuel Burdeau"(...) un cinéma qui ne ressemble à rien, expérimentant de nouveaux territoires dans lesquels on s'abandonne avec ce bonheur rare de la déco
"... Un mixte déconcertant entre un souci brûlant de l'Histoire, une virtuosité expérimentale et une sensualité charnelle propre à l'Asie
"... Un mixte déconcertant entre un souci brûlant de l'Histoire, une virtuosité expérimentale et une sensualité charnelle propre à l'Asie.
A Short Film... se présente en deux parties, aussi déroutantes l'une que l'autre. La première met en scène une jeune femme allongée sur son lit, à l'aube, dans une chambre. Sous l'effet de l'insomnie, elle se tourne et se retourne dans tous les sens, gémit, pleure. La chaleur fait luire sa peau, nous la restitue, à mi-corps, dans un halo tremblotant de lumière qui la magnifie.
Et le plan dure, raccordant sur un autre qui la révèle de profil. Puis sur un troisième, où la présence d'un homme, jusqu'à présent invisible, se manifeste. Elle le réveille, lui demande de lui raconter une histoire. Il lui raconte alors une légende allégorique où, à travers la rencontre d'un garçonnet et d'un vieillard, c'est du destin d'un pays sacrifié qu'il s'agit.
L'histoire est cependant moins importante que le sentiment que cette séquence inaugurale fait naître en nous : celui de la nuit, de l'insomnie et de l'enfance, et aussi bien celui du récit qui les conjure en vertu d'une magie qui est en partie liée à elles et qui pourrait être celle du cinéma (...)
Le peu qu'on puisse savoir de l'histoire des Philippines aide à saisir la justesse de ce film, par-delà l'étrangeté de son argument : la longue présence des Espagnols, la conversion au catholicisme dans lequel les autochtones puisent paradoxalement l'idée de la Passion révolutionnaire, la rébellion dévoyée après que l'Espagne eut vendu l'île aux Etats-Unis.
Ces quelques repères éclairent une oeuvre manifestement hantée par la question des origines et par l'absence d'archives susceptibles de prendre en charge l'histoire et l'identité nationales. Avec ce film, il semble que le jeune Raya Martin ait voulu exprimer la douleur de cette dépossession et la combler tout à la fois. Geste follement ambitieux et à bien des égards bouleversant par la croyance qu'il manifeste dans le cinéma."
" ... C’est qu’il y a un manque à combler, un manque d’image des Philippines qui n’ont conservé aucune archive cinématographique, aucun tém
" ... C’est qu’il y a un manque à combler, un manque d’image des Philippines qui n’ont conservé aucune archive cinématographique, aucun témoignage filmé de l’Histoire du pays. Les images de Raya Martin se fondent sur ce trou béant, sur cet immense besoin, cet intense appel d’image – comme on dirait « appel d’air » - qui leur insuffle ce trouble, cette urgence, cette sueur « bruitée » déposée à leur surface. Ceci explique peut-être en partie sa productivité surhumaine dont A Short Film about the Indio Nacional se tient à la fois au centre de ce projet politique – dresser l’histoire des luttes de son pays – et au centre de cette démarche – construire aujourd’hui les images d’archives du passé pour entretenir la continuité des luttes et affirmer une identité nationale. Ils sont tous les deux passionnants.
Mais, entre ce projet et cette démarche, quelle est la place du film et, d’ailleurs, reste-t-il bien un film ? La réponse n’est pas si évidente. Le problème s’est toujours posé pour le cinéma d’avant-garde et tient dans la seule expression : « la pointe de l’avant-garde ». En effet, la pointe ne dépose pas de chef-d’œuvre, la pointe creuse. Donc elle avance. Donc elle butte. Elle fait des dégâts. Son travail n’est pas toujours propre, mais c’est le propre de sa tâche d’en faire – des taches. Surtout, on lit souvent mieux son geste que ses œuvres, prises individuellement. Son avancée est plus importante que les jalons qu’elle dépose et dont elle ne souhaite surtout pas qu’ils fussent considérés comme tels. En somme, elle tient plus dans un projet, qui englobe à lui seul toutes ses œuvres, que dans une seule de ces dites œuvres (...)
L’arc tendu entre la mini-DV et le 35mm, entre le support historique du cinéma et le pullulement domestique des nouveaux supports, est avant tout un arc plastique. L’image ne se contente plus d’enregistrer des faits, elle est travaillée de l’intérieur. Elle ouvre, au-delà du plan, une scène qui lui est totalement dédiée. Dorénavant, il nous faut considérer l’image et la scène de l’image, ses états. C’est à dire : son apparence, son travestissement. Car pour avancer sur ces terres fantomatiques, il lui faut un costume, un drap blanc percé de deux trous, aussi sale, aussi usé soit-il – le bruit, le muet - histoire de se fondre dans ce paysage d’absence et d’oubli. Pour peut-être, à terme, le repeupler..."
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