
La Playlist UniversCiné de Matt Porterfield
Matt Porterfield (Putty Hill, I Used To Be Darker) vous invite à une traversée du catalogue en six films. Suivez...
Page d'accueil
Catalogue
Nouveautés
KIDS
Courts
Séries
Julie, bibliothécaire rangée, trouve un jour sur son chemin Céline, personnage magique et mythomane qui va l'entraîner dans un monde d'aventures.
Céline est magicienne et mythomane. Julie est une bibliothécaire perdue dans ses souvenirs d'enfance. Elles se rencontrent fortuitement, se lient, se confient et, fuyant le réel, se mettent à imaginer une autre existence rocambolesque et pleine de péripéties qui auraient pour cadre une vieille et calme maison. Chaque fille se prend peu à peu à son propre jeu et, dérapant de plus en plus volontiers hors de la réalité, rivalise dans ses fabulations nourries de rêves, de souvenirs, de souhaits... Un film phare des années soixante-dix.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Pour Rivette, Paris est toujours le lieu mystérieux et fascinant d'un immense jeu de piste. Et Céline et Julie res
" Pour Rivette, Paris est toujours le lieu mystérieux et fascinant d'un immense jeu de piste. Et Céline et Julie reste le plus beau de tous ses films. Un moment de grâce où tout est possible. On y éprouve la même jubilation que dans certains rêves où l'on vit des aventures rocambolesques, où l'on frôle les pires dangers et où l'on a peur, mais « pour rire ». Parce qu'en même temps on sait que c'est un jeu.
Ecrit en un mois dans le bonheur par une bande de copains complices, Céline et Julie garde le reflet de ce bonheur et de cette complicité.
Céline et Julie sont interchangeables. Céline se fait passer pour Julie auprès de son amoureux; Julie remplace Céline dans son numéro de cabaret. Et, dans le roman feuilleton qu'elles se racontent, miss Angèle, l'infirmière est tantôt l'une, tantôt l'autre. Les inventions de Céline-la-mythomane ne rejoingnent-elles pas mystérieusement les souvenirs de Julie-la-rêveuse?
Ce film éblouissant et allègre dégage un charme magique. Avec Céline et Julie – et sans même avoir besoin du secours du bonbon hallucinogène – nous basculons de l'autre côté du miroir. Le coeur bat plus fort en arrivant dans la rue du Nadir-aux-Pommes, en franchissant la petite porte qui ouvre sur un jardin-forêt vierge... Qui sont les mystérieux habitants de cette villa aux volets clos? Quels sombres desseins trament Sophie-la-brune et Camille-la-blonde?
Et, à la fin, il nous paraît tout naturel qu'une petite fille abandonne son univers de fantômes pour rejoindre dans leur barque Céline et Julie."
" Que Jacques Rivette nous pardonne : il ne faudrait pas que les spectateurs déconcertés par ses précé
" Que Jacques Rivette nous pardonne : il ne faudrait pas que les spectateurs déconcertés par ses précédents films craignent de s'ennuyer en voyant Céline et Julie. C’est le spectacle le plus distrayant qu’on puisse voir. Comment, en le racontant, donner une idée de la légèreté rieuse et malicieuse de ces histoires à dormir debout ? Les références et réminiscences qu'avouent les auteurs permettent d’imaginer au moins la variété des changements de ton : Céline et Julie évoluent dans un monde où la magie frise le non-sens comme dans Lewis Carroll ; elles cherchent à percer un mystère comme dans Hitchcock ; l'histoire qu’elles se racontent, celle de Camille et de Sophie, combine des souvenirs de romans d'Henry James avec une bonne dose de Comtesse de Ségur. Mais on peut mélanger ces ingrédients sans jamais obtenir un film qui ressemble à celui de Jacques Rivette. Car c'est bien à lui que sont dus la démarche prime-sautière du récit et le charme de ces quatre jeunes femmes lâchées en liberté dans un film.
Une liberté très surveillée, malgré les apparences. Car rien n’est laissé au hasard et à l'improvisation dans un film assez subtilement construit et magistralement réalisé pour nous tenir en haleine pendant plus de trois heures. Céline et Julie témoignent d'une curiosité passionnée pour l'histoire mystérieuse et toujours inachevée de Camille et de Sophie qu'elles se racontent l'une à l'autre. Et nous, spectateurs, nous prenons au jeu, à leur jeu. Comme si nous entrions dans le rêve d'un autre. Le charme (magique, bien sûr) du film naît du balancement de notre curiosité entre ces deux filles modernes, si amusantes à regarder vivre et ces deux filles démodées, si inquiétantes et dont on voudrait deviner le drame.
(...) Ce qui est sûr c'est que Céline et Julie vont en bateau. Puisque nous sommes ravis qu'elles nous y emmènent avec elles.(...)Le réalisateur, comme Céline, est prestidigitateur : lui aussi crée l’illusion. Mais Rivette joue à créer l'illusion pour ensuite la détruire. Et il est assez maître du jeu pour donner au spectateur envie de croire à une histoire et ensuite lui montrer que ce n'était qu'une histoire. Non seulement quand il s’agit d’un mélodrame démodé des années folles, raconté par des filles follettes ; mais même la chronique moderne de la vie de ces filles qui ressemble tant au cinéma-vérité, n’est encore que du faux semblant.
Ce qui reste de cette destruction des illusions du spectacle, c’est le souvenir d’un spectacle brillant et merveilleux. Et des images du bonheur qu’éprouvent les comédiennes à interpréter une histoire qu'elles ont inventée. Leur jeu retrouve alors la grâce des jeux de l'enfance."
" En collaboration étroite avec Eduardo de Gregorio et quatre actrices complices particulièrement inspirées, il b
" En collaboration étroite avec Eduardo de Gregorio et quatre actrices complices particulièrement inspirées, il bricole une histoire à dormir debout, improvisée au jour le jour. Une sorte de ciné-feuilleton regorgeant de clins d’oeil à Lewis Carroll, Feuillade, Cocteau et autres contrebandiers de la poésie. Dans Céline et Julie vont en bateau, cocktail psychédélique et souverainement absurde, Rivette s’abandonne à la franche déconnade. Attitude plutôt rare chez ce cinéaste et qui vaut au film, ironie du sort logique, d’être volontiers cité comme sa plus belle réussite. Après revision, on se rend compte que Céline et Julie vont en bateau tient toujours le cap, sans pour autant atteindre les sommets aigus de L’Amour fou ou même la steppe venteuse du Pont du Nord. Mais c’est assurément son film le plus drôle.
Dans un square, Julie la rouquine bouquine. Céline passe comme un éclair et sème ses lunettes. Invitée à jouer le Petit Poucet, Julie la suit à la trace. Parodie de filature qui dure le temps d’une promenade délicieuse. Arpenteur de talent, Rivette montre une fois de plus Paris comme jamais. On sillonne un Montmartre inconnu, on découvre les rues de la capitale sous un jour campagnard. Après une courte escale en banlieue (semble-t-il), les deux luronnes devisent naturellement. Céline magicienne mythomane, gouailleuse et délurée vient squatter chez Julie, bibliothécaire férue d’ésotérisme. Là, elles combinent leur imaginaire en suçant des bonbons magiques comme des acides. Leur shoot les projette dans une vieille propriété, rue du Nadir-aux-Pommes (sic), où se joue un mélodrame bourgeois qui réunit une blonde évanescente, une brune maléfique, un veuf hagard, une fillette et une bonne (...)
L’enfance est la seule chose à sauver et le film épouse son excitante indétermination. Conçu collectivement comme un pur divertissement, Céline et Julie vont en bateau accomplit de savoureux allers-retours entre imaginaire et réel en chamboulant tout : le langage (les mots et le ton radicalement farfelus de Berto mériteraient à eux seuls un papier), le statut de l’acteur, le rôle du spectateur. Le jeu est gratuit et montré de bout en bout comme arbitraire. Rivette se paie ici le luxe de démonter gaiement tous les mécanismes du cinéma en prouvant que le sien, réalisé avec trois bouts de ficelle, ne repose sur rien de raisonnable."
" ... ses deux héroïnes, minettes plutôt portées à la mythomanie guillerette, qui, se «shootant&
" ... ses deux héroïnes, minettes plutôt portées à la mythomanie guillerette, qui, se «shootant» à coups de bonbons et de vin herbé, s’envoient en l’air dans les plates» bandes de la péripétie autant vécue qu’imaginaire — je veux dire d’autant plus vécue qu’elle est imaginaire. O joie! Rivette s’envoie en l’air avec elles. Nous n’avons plus qu’à suivre le mouvement. Céline et Julie vont en bateau, sautons à bord !
La croisière (ce n’est pas une simple balade, ça dure plus de trois heures) est d’une extravagance marrante. Cela ressemble à un feuilleton hurluberlu, un récit d’aventures et de mystères savoureusement canularesques où Juliet Berto et Dominique Labourier (ce sont les deux minettes à mythomanie caracolante) se révèlent étourdissantes de brio, de drôlerie — et d’inspiration, car, de toute évidence, Rivette leur a laissé la bride sur le cou. Tout le film, d’ailleurs, sent bon la création collective, comme Out 1, et le plaisir allègre né de cette collaboration complice se communique sans effort au spectateur.
Rivette aime bien les références littéraires. Ici Balzac, présent dans Out 1 ou dans Paris nous appartient, cède la place à un Ponson du Terrail qui aurait lu Alice au pays des merveilles. La référence à Lewis Carroll est explicitée à plusieur reprises et le film se boucle sur le «sourire» du chat du Cheshire. Mais je crois qu’il faut se dépêcher de l’oublier pour s’envoyer en l’air en se «shootant» à coups de séquences plus farfelues les unes que les autres.
Rivette a de la malice dans le sourire mince. Il accorde ici tout le pouvoir à l’imagination, mais il le fait comme il fait tout : avec une intelligence précise. La construction de son film, nous balançant du réel à la fiction pour mieux nous montrer que réel et fictif peuvent se confondre et que la magie, c’est-à-dire la poésie, supprime la frontière, est d’une astuce diabolique. Pour moi, je m’amuse fort à démêler, au travers du rocambolesque ironique, un art poétique. De « l'autre côté du miroir», la «réalité magique» se présente comme un drame psychologique et d'amour dans une riche famille bourgeoise. Rivette l’a tourné dans ce style du cinéma de « grande qualité française» qui va de Marcel Lherbier à Jean Delannoy. Le pastiche et tous les effets que Rivette tire du contraste avec son propre style et celui de ses comédiens sont du plus haut comique.
Si je devais retenir un seul film de ce festival de Cannes 1974, ce serait celui de Rivette."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE