Caméra d'or Cannes 2016. L'odyssée de Dounia et ses copines dans le ghetto où se côtoient trafics et religion. Objectif : devenir une dealeuse respectée.
Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces d'une dealeuse respectée. Jusqu'à rencontre avec un jeune danseur troublant de sensualité... Caméra d'or au festival de Cannes 2016. Trois César 2017 : Meilleur premier film, meilleure espoir féminin, meilleure actrice dans un second rôle.
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" Des mouflettes de banlieue, tchatche et rage de vivre chevillées au corps, on en a vu beaucoup, depuis L'Esquive d'Ab
" Des mouflettes de banlieue, tchatche et rage de vivre chevillées au corps, on en a vu beaucoup, depuis L'Esquive d'Abdellatif Kechiche jusqu'à Bande de filles de Céline Sciamma. Mais les deux gamines de Divines ne ressemblent qu'à elles-mêmes. Elles forment ensemble un tourbillon, passant à pleine vitesse du comique au tragique et de la chronique sociale au polar haute tension. La réalisatrice récupère et brasse tous les clichés qui traînent au pied des cités pour en faire quelque chose d'étonnamment neuf, de frais et singulier. Rien que dans leur apparence, les inséparables Dounia et Maimounia, perpétuellement en maraude dans leur quartier désolé, se distinguent du lot commun.(...)
Dounia, qui vit avec une mère paumée, dans un bidonville coincé entre les tours et l'autoroute, veut prendre le chemin le plus court pour sortir de la misère. « Money, money, money », répète-t-elle sans cesse. Mantra magique, porte d'entrée vers beaucoup d'ennuis, et manière, pour la réalisatrice, de suggérer la puissance nocive de l'imaginaire ultralibéral. Dounia décide, donc, de se faire embaucher par le caïd du coin : Rebecca... C'est l'autre force du film : aussi dangereuse et fêlée que le premier trafiquant mâle venu, Rebecca use agressivement de toutes les armes de la virilité, violence, postures et charisme inclus. Cette inversion des genres, ludique et gonflée, aboutit à des répliques inoubliables, tel ce « Toi, t'as du clito ! », lancé par la chef de bande pour saluer le courage de Dounia. D'ailleurs, le rôle le plus « féminin », dans cette histoire en miroir, est tenu par un garçon, passionné de danse, dont Dounia vient contempler les répétitions en cachette. Cette histoire d'amour naissant suggère une autre issue à la tyrannie de l'argent, une sortie de secours par l'art. Ce pourrait être naïf, mais ces scènes-là, magistralement chorégraphiées, expriment avec force le désir, le rêve et l'apprivoisement."
" Le film pourrait se résumer à une « histoire de banlieue », dont tous les ingrédients sont d’
" Le film pourrait se résumer à une « histoire de banlieue », dont tous les ingrédients sont d’ailleurs réunis : le deal, l’omniprésence des téléphones portables, les courses-poursuites avec la police, les petits larcins, l’adrénaline, les coups et les règlements de comptes…
Mais Divines nous frappe au cœur sans jamais caresser les clichés dans le sens du poil. En filmant avec une relative complaisance les corps sculpturaux d’hommes, rétrogradés au rang d’exécutants ou de friandises, comme le sont habituellement les femmes au cinéma sans que personne ne le remarque, Houda Benyamina revendique avec humour le « girl power » de ses actrices. De même, dans la scène où les deux amies épient depuis les coursives d’un théâtre les répétitions d’un spectacle de danse contemporaine, Maimouna, pour parler de ce qu’elle vient de voir, lâche, avec un naturel déconcertant, une phrase digne d’un compte rendu de la revue Art Press ! Une manière pour la réalisatrice de nous montrer, en passant, que la sensibilité, l’intelligence et le goût du beau ne sont pas réservés à une élite.
Et si les personnages échappent à la caricature, c’est peut-être parce que les acteurs qui les incarnent connaissent bien l’univers des cités. En 2006, Houda Benyamina a fondé Mille Visages, une association qui promeut la diversité au cinéma et forme des jeunes de banlieue à la réalisation et au métier d’acteur. C’est là que, jeune actrice, elle s’est formée à la réalisation, avant de puiser dans ce vivier trois des sept rôles principaux de son premier long métrage. Le résultat est stupéfiant : un film aussi brutal que la société, aussi humain que celles qui font feu de tout bois pour s’y faire une place au chaud. Au risque de périr dans les flammes d’un enfer dont elles ont préparé le brasier."
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