
Don Giovanni, un opéra couvé par Mozart et Casanova
Carlos Saura n'avait jamais entendu parler de Lorenzo Da Ponte, le librettiste de l'opéra de Don Giovanni, lorsqu'1
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1781, le prêtre Lorenzo Da Ponte est contraint à l'exil pour complot contre l'Église. Il participe alors à l'écriture du nouvel opéra de Mozart, Don Giovanni.
En 1781, la Sainte Inquisition contraint le prêtre Lorenzo Da Ponte à quinze ans d'exil pour complot contre l'Église. Arrivé à Vienne, il devient le librettiste du jeune et talentueux Mozart. Après un premier succès avec "Les Noces de Figaro" et sur la demande de son ami Casanova, il entame la création d'un nouvel opéra libertin : Don Giovanni.
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L'auteur espagnol de Cria cuervos, ici au service d'une production majoritairement italienne, prouve son aisance à filmer, en un regard crit
L'auteur espagnol de Cria cuervos, ici au service d'une production majoritairement italienne, prouve son aisance à filmer, en un regard critique et humaniste, l'histoire d'une société phagocytée par la politique et l'hypocrisie. En l'occurrence, celle de la fin du XVIIIe siècle, quand, à Venise, l'Inquisition chassait les insoumis, tandis que, à Vienne, l'empereur Joseph II réclamait des opéras bon enfant à Mozart. (...) Un beau film, où les panoramas soigneusement photographiés de la campagne bavaroise ou des palais vénitiens intriguent et séduisent. Surtout, Carlos Saura raconte les arcanes maçonniques d'un chef-d'oeuvre lyrique au sous-texte multiple. S'instruire en se divertissant devient alors fort plaisant.
Christophe CarrièreLe Don Giovanni de Saura est déconcertant. Dans ce biopic de l'auteur Lorenzo Da Ponte, concentré sur les années précédant la création de l'
Le Don Giovanni de Saura est déconcertant. Dans ce biopic de l'auteur Lorenzo Da Ponte, concentré sur les années précédant la création de l'œuvre de Mozart, le cinéaste choisit le fard et la poudre, l'opulence des robes et des perruques blanchies de talc ; la reconstitution dans ce qu'elle a de plus spectaculaire. C'est ce qui intéresse Saura, la mise en scène, qu'elle soit dans l'art, la religion ou l'amour. Dans Don Giovanni, on retrouve le goût du rêve et du fantasme, un mur du décor pouvant servir la projection de l'imaginaire, Carlos Saura ne cache jamais le factice, bien au contraire, il joue avec les décors de carton pâte, qu'ils figurent des bâtiments somptueux ou une simple bibliothèque. Il déploie ainsi une mise en scène pleine de faste et le kitsch de certaines scènes ne peut qu'être voulu. En tout cas, elles s'imbriquent dans cette narration hybride, extrêmement légère et en même temps très appliquée.
Lucie PedrolaSaura a employé des musiciens qui jouent sur des instruments d’époque, avec des effectifs bien plus réduits que dans nos théâtres actuels. L
Saura a employé des musiciens qui jouent sur des instruments d’époque, avec des effectifs bien plus réduits que dans nos théâtres actuels. Le résultat est convaincant, et on appréciera notamment les tempi choisis, la dynamique jamais forcée, les articulations précises, et des chanteurs engagés qui ont accepté de jouer également devant la caméra, mais de jouer comme ils le font sur une scène de théâtre, ce qui confère un naturel à la représentation qui manque toujours dans les expériences passées de films-opéras.
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