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Deux motards traversent les États-Unis pour en découvrir les charmes cachés... Les côtés pile et face de l'Amérique.
Billy et Wyatt, surnommé "Captain America", viennent de négocier une importante quantité de drogue avec le mystérieux Connection. Ils sont maintenant assez riches pour s'offrir deux somptueuses motos et réaliser leur rêve : partir pour la Nouvelle-Orléans afin d'y être à temps pour Mardi Gras. Wyatt cache les billets dans le réservoir de sa moto, jette sa montre et voilà les deux amis partis. Leurs longs cheveux et leurs motos aux peintures psychédéliques inquiètent les populations locales qui leur refusent régulièrement le gîte.
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"Film emblématique de la contre-culture, modèle du road movie, long métrage initiateur du Nouvel Hollywood, Easy Rider demeure un jalon impo
"Film emblématique de la contre-culture, modèle du road movie, long métrage initiateur du Nouvel Hollywood, Easy Rider demeure un jalon important du cinéma, qu’il serait réducteur d’associer à quelques signes devenus mythiques même folkloriques, comme le chopper Harley-Davidson de Wyatt, la veste à franges de Billy, ou la bande-son qui réunit le meilleur du rock, du blues, de la country, qu’il s’agisse de Steppenwolf ou Roger McGuinn, en passant par Jimi Hendrix ou The Band. A la jonction de plusieurs influences, notamment celles du néoréalisme italien et de la Nouvelle Vague française, qu’on perçoit à travers des ruptures de ton parfois brutales, le film de Dennis Hopper ne constitue pas qu’un hymne à la liberté de deux bikers qui entreprennent de traverser leur pays, depuis Los Angeles jusqu’à La Nouvelle-Orléans. Il est aussi une métaphore de ce que peut être une vie, dans son déroulé sinueux, tendue vers une quête dont le mysticisme s’incarne à travers de multiples références à la religion.
Qu’il s’agisse de la famille chrétienne rencontrée au hasard d’un arrêt ou du phalanstère hippie dans lequel les deux personnages séjournent, la foi est partout, qui esquisse le modèle d’une existence à rebours d’une configuration citadine, à laquelle le film associe le thème de la conflictualité : l’emprisonnement des deux héros, suite à une parade improvisée au milieu d’un défilé, en constitue la preuve la plus tangible. Les deux marginaux y subissent les foudres d’une Amérique uniformément blanche, intolérante, celle des rednecks agressifs qui, cinquante ans avant de voter Trump, s’en prenaient déjà à ceux qui ne rentraient pas dans la norme.
Les propos discriminants que les voyageurs entendent, lorsqu’ils investissent un bar, constituent un déferlement de haines bientôt converties en actes. L’avocat, joué par l’excellent Jack Nicholson, livre une explication convaincante à Billy, parlant de ces gens qui n’aiment pas la liberté et tous ceux qui l’incarnent, hors des conventions. Son assassinat est un premier avertissement sans frais. Le trip psychédélique dans le cimetière, où s’associent les figures d’Eros et de Thanatos, infléchit très nettement la tonalité du film : les couleurs s’assombrissent, la lumière du soleil devient aveuglante, les gémissements des personnages n’augurent pas une fin heureuse. Lorsque celle-ci advient dans son absurde brutalité, on songe à un autre film, certes très éloigné par son contenu, mais semblablement radical par son constat d’un pays fracturé et sorti la même année : La nuit des morts-vivants.
A cette Amérique obscurantiste, prête à s’en prendre aux Noirs, aux hippies ou aux homosexuels, Easy Rider lève un majeur par-delà les années, comme le fait Billy avant de se faire abattre."
"Pour apprécier pleinement Easy rider, il convient d'oublier tout ce que vous avez toujours cru savoir à son sujet, sans même peut-être avoi
"Pour apprécier pleinement Easy rider, il convient d'oublier tout ce que vous avez toujours cru savoir à son sujet, sans même peut-être avoir osé demander à voir le film pour vérifier sur pièces. Or, sa réapparition aujourd'hui sur les écrans permet de constater avec quelle netteté s'impose l'évidence que le premier long métrage de Dennis Hopper possède une force de captation saisissante, et vaut sans conteste beaucoup mieux que le statut infiniment galvaudé de film culte d'une génération. Commettrait d'ailleurs un contre-sens manifeste celui qui s'ingénierait, recul du temps oblige, à resituer Easy rider dans un contexte historique dont à l'époque déjà il n'aspirait qu'à sortir et plutôt mort que rendu. Il faut donc clamer ici qu'Easy rider n'est pas un tribut béat payé au pouvoir de la fleur ni une défense et illustration chatoyante du credo baba cool ("Faisons pousser de l'herbe, roulons-nous nus dedans, fumons-la et puis recommençons") alors à son apogée.
Témoignant d'une foncière indépendance d'esprit, Hopper affiche au contraire un scepticisme certain face à cette utopie collectiviste au poil long scepticisme très perceptible au cours de la brève halte dans la communauté hippie bivouaquant au milieu des caillasses. Loin de se focaliser sur cette cible tout de même trop facile, le regard satirique de Hopper trouve maintes autres occasions de s'exercer, tant il apparaît vite que la route qu'ils traversent, lui et son acolyte (incarné par un Peter Fonda au sex-appeal immarcescible), sera jonchée d'ambulances sur lesquelles canarder à volonté même si, impitoyablement, le droit du plus fort s'appliquera et les vrais marginaux, épris d'espace et d'aventure, seront éliminés et jetés dans le fossé. Auparavant, durant leur périple au cœur du cauchemar climatisé, le cul-terreux homophobe antijeunes en aura pris pour son grade au même titre que le chevelu hébété vivotant de partouzes et d'hasch frais.
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