
Dans l'œil de Benoît Forgeard
VIDEO | 2014, 11' | Acteur à l'occasion (Les Lézards) ou pasticheur pour la télévision (Ben & Bertie Show, f...
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Élu sur une chanson, "La Rigueur en chantant", le Président Bird traverse une mauvaise passe sondagière. Ses conseillers tâchent de lui inventer un avenir.
Elu sur un gros malentendu et une chanson ("La Rigueur en chantant"), Jean-Michel Gambier, alias le Président Bird, traverse une mauvaise passe sondagière. Invité de l'émission "La Française dans la foule", durant laquelle il doit reconquérir l'opinion, il reçoit en plein visage un perroquet mort... Ses conseillers en communication décident de réunir une poignée de Français triés sur le volet afin d'inventer un avenir à ce président en déroute.
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" Déceptif plutôt que décevant, Gaz de France s’aventure sur des terres radicalement non naturalistes, &agra
" Déceptif plutôt que décevant, Gaz de France s’aventure sur des terres radicalement non naturalistes, à la frontière de l’art contemporain et du détournement situ (déjà explorées par le cinéaste, dans sa compilation de courts métrages Réussir sa vie ou dans son show TV musical avec Bertrand Burgalat), pour donner à voir la plus réelle des dystopies : le monde de la communication politique.
L’on comprend ainsi au fur et à mesure la signification du titre : ce gaz de France, au fond peu différent de celui d’autres pays mais dont Forgeard capte merveilleusement le spécifique mix de chic et de cheap, ce gaz donc, c’est le rideau de fumée qui désormais recouvre toute chose, et fait qu’on ne sait plus, certains jours, si on lit Le Figaro ou Le Gorafi.
Dans la dernière partie de son film, Forgeard figure l’ultime cercle des communicants, bunkerisé à jamais tandis qu’au dehors la révolte gronde, ayant pour seules fenêtres sur le monde de factices paysages polynésiens dégueulant leurs pixels malades sur des écrans LCD au bout du rouleau. On ne peut aujourd’hui imaginer plus juste et plus poétique représentation du pouvoir que celle-ci."
" On pourrait se croire au début dans une pochade à la Groland. Mais Benoît Forgeard, déjà rep&eacut
" On pourrait se croire au début dans une pochade à la Groland. Mais Benoît Forgeard, déjà repéré avec Réussir sa vie, dépasse la simple parodie. Sa loufoquerie est trop lente, trop arty, trop bizarre dans ses dialogues ciselés. Le film tient davantage de la fable absurde — à la Buñuel ? —, avec cette sensation d'évoluer dans un mauvais rêve. Une angoisse diffuse monte à mesure qu'on s'enfonce dans les bas-fonds. Littéralement, puisque le groupe de travail, d'abord installé au premier sous-sol du palais de l'Elysée, est délogé à plusieurs reprises, contraint de descendre à chaque fois d'un niveau.
Avec une étonnante économie de moyens, un décor minimaliste et une poignée d'acteurs talentueux (notamment Olivier Rabourdin, vu dans Eastern Boys, de Robin Campillo), le cinéaste nous enferme dans un étrange huis clos. En ligne de mire, la politique vidée de son sens et la mainmise de la communication. Mais pas seulement... Dans ce décorticage très caustique du théâtre politicien et de ses coulisses, il donne à voir la peur de la guerre et du chaos, le chacun pour soi — ou le sens des responsabilités, si saugrenu soit-il."
"Chers publics, il s'agit ici de fantasmer le vrai Président, un homme à la voix claire et chantante d'un Philipp
"Chers publics, il s'agit ici de fantasmer le vrai Président, un homme à la voix claire et chantante d'un Philippe Katerine portant on ne peut mieux le costume. Ne passez pas à côté de l'allocution de la dernière chance d'un Président qui bugge parfois, qui ose choquer, mais surtout, d'un Président qui rêve."
Retrouvez le texte complet sur le site de l'ACID.
L'ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s'emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d'exposition et d'accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d'aller échanger avec les publics et revendiqué l'inscription du cinéma indépendant dans l'action culturelle de proximité.
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