
Chiara Mastroianni : "Claire Denis, en douceur"
L'actrice des Bien aimés s'est glissée dans le rôle d'une "femme fatale" pour Claire Denis et son film Les Salauds1
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Entre Gennevilliers et New-York, Omar et Emmanuel ne s'épargnent rien pour apporter à l'autre la preuve qu'ils ne s'aiment plus.
Le film relate la lente dénaturation d'un amour, celui d'Omar et Emmanuel. Succession de scènes (parfois pornographiques), le récit s'attarde sur les preuves échangées par les deux hommes : celles qui prouvent qu'ils ne s'aiment plus. Le film débute par le départ de l'un pour New York où il s'apprête à tourner un film alors que l'autre reste à Gennevilliers.
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" ... journal d'une rupture (...) Amorcé par une séparation, le récit se poursuit en montage alterné,
" ... journal d'une rupture (...) Amorcé par une séparation, le récit se poursuit en montage alterné, à la fois ici et là-bas, où les blessures ne cicatrisent pas à la même vitesse.
A Gennevilliers, Emmanuel est vide. C’est un boxeur sonné par la menace d’abandon (...)Mais ce trou noir de tristesse amène à lui d’autres planètes, toute une constellation de garçons de passage et d’occasionnels copains de baise. A New York, Omar est plein. Il travaille, copine avec une vedette, a un coup de foudre pour un jeune Américain (...) L’un souffre, l’autre pas. L’un baise par désarroi avec beaucoup de monde, l’autre avec exaltation d’avoir fait la bonne rencontre. Sauf que, bien sûr, rien n’est si simple. La mécanique sourde du récit consiste à déplacer cette ligne de partage. Plus Emmanuel baise sans élan et plus il se reconstruit, là où Omar, dans son tourbillon de paillettes, n’a peut-être étreint que des images. Quelque chose se brouille alors dans la chaîne des responsabilités. Qui quitte qui ? Et qui aime encore ? Qui se sauve et qui s’étourdit ?
Pour l’un, la rémission est très lente. Pour l’autre, la conscience de la perte est tardive et très brutale. Cette instabilité de l’attachement amoureux, Christophe Honoré en est l’un des plus fins analystes. Mais le film opère aussi une avancée sur un territoire que le cinéaste avait un peu déserté depuis Ma mère : celui de la représentation des rapports sexuels. On baise beaucoup dans Homme au bain : de façon tendre mais aussi violente, très joyeuse mais aussi très mélancolique. Et, du désir au désespoir, le film propose un tour étonnamment exhaustif de tous les états (sensibles) dans lesquels nous plongent des ébats (sexuels). Avec, à chaque fois, une acuité stupéfiante pour capter les gestes par lesquels se manifestent les sentiments. Un dos de main qui frôle un torse pour signifier une séparation, un slip jeté vers l’amant avant l’étreinte, une fessée ludique qui dégénère en affrontement, un garçon qui rase l’anus de celui qu’il veut pénétrer : le film est d’une justesse inouïe sur l’intimité sexuelle, cet endroit où le moindre geste est chargé de la plus grande plénitude émotionnelle.
Le film bénéficie bien sûr de l’aisance de la star du X gay François Sagat à jouer nu, à jongler avec toutes les positions sexuelles, mais il le projette aussi dans des représentations du sexe que le porno n’autorise pas, plus troublantes, plus ambivalentes – comme dans cette très tendre scène de bondage avec des bandes Velcro. Homme au bain est aussi un beau portrait de la personne François Sagat, filmé comme une icône et au-delà de l’icône, révélant, à côté de ses compétences de hardeur, son aptitude au dessin, ses talents de danseur, comme dans une scène hommage à la chorégraphie devant miroir de Leslie Cheung dans Nos années sauvages.
Mais surtout, le film transperce la cuirasse de muscles pour isoler chez son modèle une fragilité de petit garçon, quelque chose d’opaque et de rentré, d’infiniment émouvant. Il campe alors, avec une infinie délicatesse, comme dans la chanson de Kate Bush interprétée a capella dans le film, la figure d’un Man With a Child in His Eyes."
"... un titre de peintre : Homme au bain. Et c’est exactement cela : le tableau d’une âme, et le passage au bain r&e
"... un titre de peintre : Homme au bain. Et c’est exactement cela : le tableau d’une âme, et le passage au bain révélateur d’une image pour que derrière apparaisse, renaisse l’homme. Or, l’homme en question est une icône : inconnu du grand public, mais star dans sa niche, il s’agit de François Sagat, acteur de porno gay français dont le look, construit de A à Z sur les codes de la racaille de banlieue, porte les drapeaux de la France beur jusqu’aux Etats-Unis, où il s’est aussi imposé.
Le François Sagat que le film nous apporte comme sur un plateau est une pute et un garçon. Il reçoit beaucoup, et donne aussi, à droite à gauche ; mais Omar, qu’il incarne, voudrait que l’appartement de Gennevilliers - où il a tenté de construire une histoire avec un jeune cinéaste, Emmanuel - soit un endroit où laisser exploser le garçon-fleur en lui. Mais Emmanuel et lui se séparent et comme il s’en va montrer son dernier film avec Chiara Mastroianni à New York, il lui donne le temps de ce court séjour transcontinental pour décamper. Fin de l’histoire. Mais Omar ne part pas, il lave l’appartement de ses peurs, et commence à recouvrir les murs de peintures qui diront à la place des mots sa volonté d’amour.
On a tout entendu sur ce simple et beau film : que c’était de la pornographie masculine, que cette histoire de folles en cités était une invention arty (parce qu’en dehors du cinéma porno, personne ne l’avait filmé et racontée jusqu’ici ?), qu’il était un court métrage étiré sur une heure douze par un mauvais jeu de passe-passe (Honoré a construit l’épisode new-yorkais à partir de plans effectivement filmés durant la présentation cet hiver de son récent Non ma fille, tu n’iras pas danser).
Homme au bain était, sur le projet, un court métrage commandé par le Théâtre de Gennevilliers (dirigé par Pascal Rambert) ; mais Honoré, passionné par le jeu de vrai et de faux (une fiction marabout-bout de ficelle avec des documents, qui révèle la vraie nature de Sagat en le maintenant dans une fiction) passe en force dans le format long pour atteindre une ampleur et donner, du corps atypique de son acteur, une radiographie sensible qui touche à la peinture : bleu lapis lazuli et tatouages crâniens, bites et larmes ravalées, amours et incompréhensions, on ne voit pas un spectateur incapable de s’émouvoir devant ce geste qui lui permet de regarder dans la durée un corps, puis le cœur en dessous. Jusqu’à avoir envie de tenir Sagat dans ses bras, pour ne pas qu’il tombe."
"Dans La Belle Personne, Christophe Honoré inventait un lycée parisien d'aujourd'hui, mais en proie aux tourments
"Dans La Belle Personne, Christophe Honoré inventait un lycée parisien d'aujourd'hui, mais en proie aux tourments sentimentaux de La Princesse de Clèves. Dans Homme au bain, il imagine une cité de banlieue très gay, où les garçons sont tous, et au grand jour, à l'affût d'une aventure sexuelle. C'est la manière facétieuse d'Honoré de répondre à une commande du théâtre de Gennevilliers - passée à plusieurs réalisateurs. Homme au bain, qui devait initialement être un moyen métrage, est coupé en deux, chronique d'une séparation entre Emmanuel, vaguement prostitué, et Omar, jeune vidéaste. L'un reste à Gennevilliers, l'autre part pour New York une semaine, et leur vie commune ne doit pas reprendre. C'est un film très homo, mais très hétérogène. Qui mêle une star du X (François Sagat) et un écrivain américain n'ayant jamais joué (Dennis Cooper). Et puis, la fiction croise le documentaire : les images du voyage à New York ont été tournées à l'occasion de présentations de Non ma fille, tu n'iras pas danser, et Chiara Mastroianni tient son propre rôle. Malgré un matériau aussi divers (et inégal, côté américain), Honoré garde son cap : la dérive des sentiments. A Gennevilliers, Emmanuel, la montagne de muscles au regard d'enfant perdu, se réconforte avec qui veut, et retrouve un élan. A New York, Omar le Narcisse ne vit qu'à travers sa petite caméra, s'enivre de la proximité d'une star (Chiara) et d'un sosie d'Al Pacino jeune. Le plus en danger n'est peut-être pas celui qu'on croit : passé par la fantaisie érotique tous azimuts, le film glisse vers le conte moral aux accents rohmériens. Après la crudité, la cruauté."
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