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L'ascension en tant qu'actrice de Marcela, une femme de chambre, dans le cinéma dit des "téléphones blancs", films bourgeois sous la dictature fasciste.
1935, Venise. Marcella, femme de chambre, est fascinée par le tout nouveau Festival du cinéma. Elle quitte Venise et son fiancé Roberto pour aller à Rome rejoindre Luciano, secrétaire de production. Un bout d’essai plus tard, elle rencontre Bruno, un lieutenant fasciste, et sa carrière est lancée…
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" Dino Risi aura pu, après son admirable Parfum de femme, tourner, sans qu’on lui en tienne rigueur, une com&ea
" Dino Risi aura pu, après son admirable Parfum de femme, tourner, sans qu’on lui en tienne rigueur, une comédie de tout repos.
II n'aura pas besoin de notre indulgence : tranche d’histoire tragi-comique, son nouveau film est encore meilleur, plus grinçant et plus corrosif. Moins prosaïque, le titre original situait mieux l’époque évoquée : « les Téléphones blancs » désigne, en effet, le genre de cinéma, drames distingués et poses alanguies dans la poussière des photo-romans, qui sévissait sous Mussolini.
Aucun sentimentalisme, des sarcasmes par légions : d’une méchanceté sans égale à l’égard de ses compatriotes entraînés dans le fascisme, Dino Risi se penche sur les couloirs du passé en y accrochant quelques portraits incroyables : Gassman, cabotin compromis avec le régime, et Tognazzi, délateur de juifs particulièment ignoble. Qui filmera l’Occupation en France à ce rythme et sur ce ton ?"
" ... Son dernier film s’appelle La Carrière d’une femme de chambre, ce qui est un titre doublement inexact car, en
" ... Son dernier film s’appelle La Carrière d’une femme de chambre, ce qui est un titre doublement inexact car, en Italie, il s’appelle Telefoni bianchi et que son héroïne n’est pas plus femme de chambre qu’elle n’est pute, chanteuse ou vedette de cinéma, elle est tout cela successivement sans cesser d’être une merveilleuse pauvre conne, dupe d’elle-même ; et foulée par les hommes, Mussolini, l'argent ; le cinéma des « téléphones blancs », son père, sa mère, les fascistes et les anti-fascistes et ; finalement son mari qui l’enferme dans la respectabilité suisse tandis que son amant de cœur se retrouve à jamais coincé dans une isba soviétique, proie d’une virago locale enjuponnée et tout ce qu’il y a de plus « baba ».
Telefoni bianchi vous paraîtra peut-être moins réussi que La vie difficile parce que tout ne s’y emboîte pas aussi bien, parce que c’est en couleurs (les films en couleurs, c’est incroyable ce que ça fait chier, c’était bien quand c’était Ziegfeld Follies ou Duel au soleil en technicolor supervisé par Nathalie Kalmus, là au moins personne ne se souciait de nous offrir des couleurs « naturelles », tandis que maintenant...), parce que c’est un peu répétitif et que le foisonnement des personnages finit par faire accumulation gratuite et non nécessaire. Mais vous irez le voir parce qu’après ça, il n’y aura pas de film de Dino Risi avant l’année prochaine et que l’année prochaine c’est encore loin."
" Dino Risi est probablement l’un des plus féroces parmi les cinéastes italiens contemporains. A l'égal
" Dino Risi est probablement l’un des plus féroces parmi les cinéastes italiens contemporains. A l'égal de son compère Ettore Scola, il sait descendre jusqu’au fond des gouffres où plongent les malheurs humains, tout en faisant semblant de rire aux éclats.
(…) Tout paraît un peu facile, surtout lorsqu’on passe du rire au drame, de l’humour aux larmes. C’est italien en diable, et même si l’on ne peut oublier avec ce film l'admirable Nous nous sommes tant aimés, de Scola, Dino Risi sait fort bien nous montrer les deux faces d’une horrible farce qu’on appela le fascisme."
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" Tout le film de Risi est une réflexion sur la prétendue innocence du cinéma, par rapport à une réalité socio-politique donnée. Réflexion par le rire, bien entendu : il y a longtemps que Risi a choisi ce point de vue, donnant ainsi à la comédie italienne ses lettres de noblesse. Le canevas du film lui-même est celui de la comédie la plus classique : l’héroïne va de surprise en surprise sur la voie de la réalisation de son rêve, tandis que le héros passe son temps à se faire envoyer comme « volontaire » en Espagne, en Abyssinie, à El Alamein et, pour finir, en Russie...
Mais le « discours » qui sous-tend cette farce est très clair. Marcella, toute à son rêve, est complètement inconsciente de ce qu’elle fait réellement. Etre maîtresse du Duce n’est pour elle que l’occasion rêvée d’aller devant une caméra. Actrice, elle enfile des films à téléphones blancs les uns à la suite des autres sans se soucier le moins du monde de ce qui se passe derrière les murs de Cinecitta. Et c’est tout aussi « innocemment » qu’elle est la vedette de la première coproduction italo-nazie.
Il suffit à Risi de quelques plans brutaux pour nous ramener à la réalité. (…) Dans cette « comédie », le regard de la jeune juive trahie vous arrive comme un coup de poing en pleine figure. C’est aussi la mort pitoyable et pathétique de Vittorio Gassman, ex-acteur célèbre de « téléphones blancs », et qui tourne, en pleine déroute, un film de propagande fasciste. Des moments de cinéma inoubliables, qui vous poursuivent : longtemps.
(…) Aux innocents les mains sales... A l’autre extrémité, il y a Roberto, le fiancé malheureux, l'éternelle victime, qui ne comprendra jamais ce qui lui arrive, et subit tous les contrecoups des folies du fascisme.
Entre les deux : la lucidité, l’esprit critique et le sens de ses responsabilités. Qualités dont Dino Risi, cinéaste, a, plus qu’aucun autre, su faire preuve depuis maintenant trente ans. Même si c’est en les habillant des oripaux d’Arlequin..."
" ... après Parfum de femme, Risi avait très envie de s'amuser des travers de ses compatriotes, notamment dans
" ... après Parfum de femme, Risi avait très envie de s'amuser des travers de ses compatriotes, notamment dans le milieu opportuniste du « show-business », où les attitudes politiques sont pour le moins « souples » à l'égard des hommes en place. C'est exactement le propos de La Carrière d'une femme de chambre, où il vaut mieux rire aux éclats que de chercher midi à quatorze heures.
Ce ne sont pas les occasions qui manquent : l'entreprise d’abêtissement du « Duce » dans les milieux populaires est décrite avec une cocasserie extrême, et on n'oubliera pas de sitôt la séquence de liesse de la plage, le jour où Mussolini s'éprend de celle qui allait devenir son actrice préférée, et sa compagne de jeux... Le rapport entre l'anecdote et les faits réels a beau échapper à ceux qui ne connaissent pas la chronique de l'époque, l'effet est désopilant, la composition du faux Benito étonnante, et Agostina Belli tout à fait remarquable de drôlerie.
En marge de l'aventure de cette midinette de choc, Dino Risi décrit le pittoresque d'une époque qui frôle le ridicule et l'opérette, au point qu'on n’en soupçonne plus les injustices ou la cruauté. Mais il serait aberrant de reprocher à Risi ce film récréatif, alors qu'il fut l'un des rares à ne cesser de condamner le laxisme du pays, et l'opportunisme de ses compatriotes. Il faut donc s'en donner à cœur joie, en goûtant les extravagances de séducteur adulé de Vittorio Gassman, la noirceur d'âme d'Ugo Tognazzi, un affreux délateur, et les cent petits personnages secondaires complétant avec espièglerie et humour cette fresque ahurissante d’une Italie à la dérive...
En abordant ce sujet dans les milieux du cinéma, Dino Risi arrive peut-être au terme de sa parodie et satire du fascisme : après ce film, les comptes avec cette époque semblent définitivement réglés. (…) Les comédies de Risi ne sont qu’un nouveau chapitre de l'immense « comédie humaine », telle que la concevait Balzac. Cet esprit caustique, gageons-le, s'attaquera - dans les années à venir - aux ballets du « compromis historique » actuel, et à la gauche italienne « new look ». A voir parce que c'est un régal, et qu'on aimerait tant qu'un cinéaste français s'inspire du modèle, sans tomber. dans l'intellectualisme sectaire ou dans l'aigreur..."
" ... on ne peut nier qu'il n'y ait là une belle continuité, une louable obstination dans le choix des thè
" ... on ne peut nier qu'il n'y ait là une belle continuité, une louable obstination dans le choix des thèmes et l'on est bien obligé de constater que la volonté de Dino Risi de parcourir l'histoire de son pays sans autre prétention que celle d'y jeter un regard à la fois ingénu et cynique n'a fait que se confirmer, s'enrichissant de l'apport d'un cinéma populaire, farces et mélodrames, que d'autres,, plus ambitieux, ne se font généralement pas faute de dédaigner.
On dira (...) que l'auteur y veut trop dire, accumulant les péripéties picaresques, bourrant son récit de scènes exemplaires qu'il ne craint pas de répéter, établissant de savoureux parallélismes, louant au feu des reflets sans songer que nous pouvons nous lasser d'être éblouis, nous proposant l'envers des choses après nous en avoir montré l'endroit sans penser que son public peut avoir l'esprit vif, qu'il a tout compris tout de suite et qu'il s'impatiente. On dira qu'il prolonge trop volontiers, qu'il s'attarde, qu'il rebrousse chemin sans raison, qu'il se fait plaisir, qu'il n'avait nul besoin, par exemple, de s'offrir le luxe d'illustrer une nouvelle fois le paradoxe du comédien dans la scène trop insistante de l'exécution de Vittorio Gassman et qu'il a tort de vouloir donner aux tribulations de ses personnages les dimensions d'une fresque.
(…) On aura raison et on aura tort. Raison parce qu'il est vrai que La carrière fait quelque peu « nouveau riche », qu'elle s'alourdit d'une certaine quincaillerie idéologique et qu'elle n'est pas sans rappeler ces chansonniers qui se sentent tout à coup porteurs d'un message chaplinien. Tort, car elle n'est que le prolongement, l'épanouissement d'une veine comique unique dans le cinéma d'aujourd'hui et qu'on peut bien pardonner à ces arbres gonflés de sève que sont les films de Risi de bourgeonner dans tous les sens."
marclandry.nb@gmail.com au sujet de
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