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Silvio refuse de se battre pour les fascistes et rejoint la résistance. Reporter après la guerre, ses articles sulfureux lui valent des peines de prison.
Silvio refuse de se battre pour les fascistes et rejoint la résistance avec Elena. Reporter après la guerre, ses articles sulfureux lui valent des peines de prison. Malgré la naissance d'un fils, il refuse de rentrer dans le rang. Elena le quitte. Changeant alors sa façon de penser, il devient riche et célèbre, jusqu'à ce que sa conscience le force à nouveau à se révolter contre l'ordre établi...
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" Il y aurait encore beaucoup à dire de ce film si riche mais je voudrais souligner le regard lucide que, dès 1961, Dino Risi portait sur l
" Il y aurait encore beaucoup à dire de ce film si riche mais je voudrais souligner le regard lucide que, dès 1961, Dino Risi portait sur la société italienne. C'était le début du « miracle économique italien ». Après tant d'années d'austérité, enfin l'aisance apparaissait. Dès cette époque, Dino Risi montrait que ce miracle n'était qu'un feu de paille, un faux-semblant, qu'en profondeur, la réalité était sinistre. C'était le triomphe des spéculateurs et rien d'autre
Ce regard cruel sous-entendait, en même temps, une nostalgie sourde pour les temps où des jeunes gens exaltés espéraient la fin du fascisme et l'aube d'une ère nouvelle."
"... Il s’en faut de peu pour que le cynisme de Risi l’emporte : regardez les braves gens d’Au nom du peuple italien, prêts à oublier la cor
"... Il s’en faut de peu pour que le cynisme de Risi l’emporte : regardez les braves gens d’Au nom du peuple italien, prêts à oublier la corruption qui gangrène leur pays, à condition que l’Italie continue de gagner au foot... Parfois, Risi s’apaise. Dans Une Vie difficile (1961), c’est avec tendresse qu’il contemple les doutes et les désarrois du couple Alberto Sordi-Lea Massari. C’est probablement son plus beau film, celui où il affirme haut et clair que les miracles économiques ne valent rien face à la déshumanisation..."
Pierre Murat" Alberto Sordi, magnifique, y tient son emploi habituel de brave type généreux et maladroit, honnête jusqu'au bout (malgré une défaillance
" Alberto Sordi, magnifique, y tient son emploi habituel de brave type généreux et maladroit, honnête jusqu'au bout (malgré une défaillance superbement surmontée) et, en un mot, attendrissant. C'est le personnage sympathique par excellence, le type même du raté, mais toujours pour la bonne cause. Sa sincérité n'est jamais mise en doute, mais sa constante maladresse retourne toujours ses bonnes intentions contre lui. S'il n'était aussi volubile, il serait assez proche, par sa ténacité et son élégance en mouvement, de Buster Keaton.
La grande force de Risi est de situer précisément ce petit personnage dans la société italienne de l'après guerre, ce qui lui permet de passer en revue la résistance, la libération et les élections de 1948, avec toutes les promesses de changement qu'elles apportaient, le monde de la presse, celui du cinéma, la vie des villages et celle des grandes villes.On admire au passage la précision et la rapidité du trait : toute la galerie de personnages mis en scène par Risi est d'une richesse et d'une variété très remarquable. Même typés très rapidement, les caractères sont fouillés et précis. Comme souvent chez Risi, dans ses bons moments, cette concision n'exclut pas, bien au contraire, la profondeur et l'importance du propos. Risi traite en fait, et magistralement, des rapports de la presse et de l'argent.
Sans oublier de nous faire rire. De tous les cinéastes italiens importants, Risi est sans doute celui qui fait les films les plus abordables pour tous les publics. (...) Le dîner chez les princes le soir des élections et de la victoire des républicains est l'une des scènes à al fois les plus drôles et les plus fortes de toute l'oeuvre de Risi..."
" Dino Risi travaille sur le paradoxe : ce n'est pas le corrompu qu'on envoie en prison mais celui qui a dénoncé la corruption (souvenez-vo
" Dino Risi travaille sur le paradoxe : ce n'est pas le corrompu qu'on envoie en prison mais celui qui a dénoncé la corruption (souvenez-vous d'un certain Aranda), c'est lui qu'on flétrit. Autre paradoxe habilement troussé par Risi : dans ce monde pourri l'honnêteté ne saurait être que la vertu des médiocres. C'est pourquoi il a confié le rôle de Silvio à Alberto Sordi qui force sur la candeur niaise de son personnage. Son aventure devient une farce et nous en rions aux larmes même si la mesure est largement dépassée.
Mais, si minable qu'il soit, plus Chaplin que Keaton, Sordi s'en tire sur une pirouette qui lui donne le mot de la fin. Provisoirement seulement car s'il précipite son patron arrogant dans une piscine sous les yeux d'une centaine d'invités, sa victoire n'est que momentanée. Sitôt sorti et séché, le patron retrouvera son arrogance et Sordi le chemin du bureau de chômage. Risi nous aura donné l'illusion un instant que tout allait finir comme dans les comédies de Frank Capra. Mais la vie ressemble davantage à celle de Billy Wilder. Et il le sait. Alors ne lui demandons pas d'être optimiste même s'il nous fait rire de son propre pessimisme."
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