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À Medellin, dans un bordel de garçons, un écrivain rencontre Alexis, 16 ans, tueur sur commande. Il pourrait être son père mais s'éprend de lui avec passion...
Après une absence de trente ans, l'écrivain Fernando Vallejo revient à Medellin, où il a grandi, et redécouvre sa ville en proie à la violence. Dans un bordel de garçons, il rencontre alors Alexis, qui a 16 ans. Originaire des quartiers pauvres, il se prostitue et tue sur commande. Entre eux s'installe une relation forte et passionnelle. Scandaleuse ?
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"(...) Dans cette vision de la corruption à l’œuvre, la ville est un personnage à part entière. Le ci
"(...) Dans cette vision de la corruption à l’œuvre, la ville est un personnage à part entière. Le cinéaste, ne souhaitant pas, en faisant le point sur les personnages, perdre de vue ce fond urbain omniprésent, cherche une profondeur de champ maximale. Elle lui est offerte par la Haute Définition, qu’il est le premier à utiliser pour un long métrage entier (de même que ce technophile inaugurera le 6K avec Amnesia). L’image hautement définie n’est pas pour lui un gadget. Il en cherche la spécificité, travaille l’absence de flou, l’espace supplémentaire, qu’elle permet dans une foule ou de nuit, dans une approche esthétique voisine des recherches de Michael Mann. Même en intérieur, jamais Medellín ne disparaît. L’arrière-fond est là, paraît commenter jusqu’à l’intime, s’introduire telles les nuisances sonores nocturnes du batteur punk d’un immeuble voisin. (...)"
"En faisant alterner les considérations nihilistes du littérateur, les meurtres aussi fulgurants que gratuits dans les ru
"Le tableau exacerbé d'un microcosme qui s'est hélas plus ou moins répandu partout avec la circulation de
"Le tableau exacerbé d'un microcosme qui s'est hélas plus ou moins répandu partout avec la circulation de la drogue que montre avec précison et intensité le cinéaste, visiblement bouleversé par cette image dont la grâce est si proche de la monstruosité."
Daniel Toscan du Plantier"Ce parti pris de dandysme, s'il était tenu jusqu'au bout, rendrait très vite le film insupportable de mép
"Ce parti pris de dandysme, s'il était tenu jusqu'au bout, rendrait très vite le film insupportable de mépris ou d'artifice. C'est tout le contraire qui se passe. (...) La Vierge des tueurs parvient lentement à une intensité presque insupportable."
Thomas Sotinel"Il dégage un léger parfum mystique parce qu'il mêle le bien et le mal. On est ici dans l'oeil du cyclone,
"Il dégage un léger parfum mystique parce qu'il mêle le bien et le mal. On est ici dans l'oeil du cyclone, ce noeud précis de calme au coeur des turbulences de la tempête. Les scènes d'action sont de brèves chorégraphies, si proches de la réalité qu'elles laissent une trace étrange dans le souvenir."
Pierre Vavasseur"Cette virée hyperréaliste n'empêche pas le romanesque de tracer son chemin pour raconter une impressionnante h
" Bien que né à Téhéran, Barbet Schroeder a passé une partie de son enfance en Colombie, où
" Bien que né à Téhéran, Barbet Schroeder a passé une partie de son enfance en Colombie, où il retourne régulièrement. Il y a découvert les livres de Fernando Vallejo, écrivain colombien vivant au Mexique, et qui a lui-même adapté pour l’écran son dernier roman, La Vierge des tueurs. La voix intérieure de l’écrivain y est transformée en échange verbal quasi ininterrompu entre l’homme Fernando et l’adolescent Alexis - qui a la beauté troublante « du jeune Montgomery Clift » dit Schroeder – dans un récit d’apprentissage non pas unilatéral, mais réciproque : Fernando apprend à contrôler ses paroles. Car pour Alexis n’existent ni ironie, ni distance, ni pensées exprimées à haute voix, ni hypothèses, ni suppositions, tout ce qui constitue la matière de l’incertain. La pensée se transforme en ordre à exécuter. Alexis va tuer le type qui gêne Fernando – « j’aimerais bien flinguer ce type qui m’empêche de dormir » -, car il ne connaît que le sens premier d’un mot. Il vit dans un monde sans médiations, dans lequel les mots ne servent qu’à dire ce qu’il faut faire. Les paroles qui symbolisent, qui mettent à distance, le plaisir de réfléchir, tout cela, il ne l’enregistre qu’après avoir agi et parce que Fernando lui explique. Il doit être rapide, tirer le premier, pour ne pas être tué. Il trouve de drôles d’idées chez cet homme qu’il ne quitte plus. Leur histoire d’amour s’impose comme une évidence. Pas de poses, ni de scènes de lit. Schroeder filme leurs relations, de jour et de nuit, comme une « histoire simple ». Ils rient ensemble, souvent dans les moments les plus terribles : lorsqu’une femme enceinte fait une crise de nerfs en criant sa douleur sur les cadavres de deux jeunes exécutés en pleine rue, ils rentrent pour mimer la scène, Alexis mettant un coussin sous son pull pour jouer la femme.
La violence de la ville, Medellin, nous étreint. Le bruit, les hurlements, les salves et les feux d’artifice que le cartel de la drogue prodigue aux habitants pour signifier qu’un de leurs bateaux a réussi à déjouer les barrages et les contrôles, et qu’il est arrivé aux USA. Des églises, belles et nombreuses, abritent le trafic et hébergent les toxicomanes. Luttant contre l’hypocrisie générale, Fernando tonne contre « ces gens qui font des enfants qui vont mourir dans quelques années », contre cet État qui n’est pas capable d’endiguer la criminalité – à Medellin, 97 % des crimes restent impunis - ni d’arrêter les tueries. « Ceux qui, à 21 ans, sont encore en vie, parlent comme de vieux retraités » insiste Barbet Schroeder. La colère de Fernando est contagieuse et forte, le film montre sans complaisance une génération sacrifiée où les termes de nos pays européens « espérance de vie », « troisième âge », « vieillesse heureuse » n’ont pas cours et sont terriblement déplacés. Aussi déplacées que les fonctions familiales ou parentales. Les pères, les adultes, les responsables constatent le fossé qui s’est creusé, sont impuissants devant l’irréparable. Mis en face de ses enfants terribles, parfois angéliques en apparence, qui tuent comme ils respirent, rien ne tient. Ces « virgen » tueurs ne peuvent que répéter mécaniquement ce qu’ils voient autour d’eux jusqu’à ce qu’ils soient éliminés à leur tour.
Les positions antinatalistes, anticléricales de l’écrivain Fernando Vallejo constituent un engagement politique qui contient le germe d’une possible transformation de la société colombienne. Le film est fidèle aux positions subversives de son auteur. Quand German Jaramillo (Fernando) tire le rideau au finale, le spectateur a trouvé de la matière à réflexion pour un long moment. Car ce film parle d’un quart-monde, où la vie n’a plus de valeur, où seules la réflexion, la philosophie et la grammaire ont un sens. Mais où celui qui pratique encore ce genre de réflexion doit trouver la manière de la communiquer et de la transmettre. Comment faire, sinon, quand il n’y a plus d’imaginaire, ni de symbolique et que la barbarie se perpétue à l’infini ?
" A l'instar du cinéaste, le personnage ne reconnaît pas la ville qu'il a quittée des années auparav
" A l'instar du cinéaste, le personnage ne reconnaît pas la ville qu'il a quittée des années auparavant. Medellín, la charmante cité d'antan, est devenu une métropole ultraviolente où toutes règles sociales et morales ont disparu au profit de la seule loi des gangs et des cartels. Corruption et paranoïa règnent, chaque quidam est un tueur potentiel, les rues sont constamment sillonnées par des jeunes assassins en Vespa et les fusillades en pleine ville sont devenues banales. Au début choqué par cet état des choses, Vallejo va peu à peu s'y accoutumer, mais sans jamais s'y résoudre totalement. Le film enregistre ce terrible mouvement d'accoutumance et produit le même effet sur le spectateur : d'abord surpris, sursautant à chaque coup de feu, on s'habitue peu à peu à ce jeu de massacre au fur et à mesure que les cadavres s'amoncellent et la mort finit par faire naturellement partie du décor et du film. Ici, ce n'est pas la déréalisation qui nous anesthésie, mais la répétition et la banalisation. Au milieu de ce champ de ruines, Vallejo vit une intense et fragile histoire d'amour avec un beau garçon, un de ces anges de la mort qui pullulent à Medellín. Une telle relation, à la fois homosexuelle et pédéraste, pourrait choquer (...) Mais dans le contexte medellínien, elle apparaît pour ce qu'elle est : une rose sur un tas de fumier, une oasis de vie dans un univers de mort. Cette romance vouée à l'échec cristallise aussi les enjeux plus larges du film. Entre le vieux Vallejo et le jeune Anderson, Schroeder met en scène la cohabitation entre le Medellín de jadis et celui d'Escobar, la transmission délicate de quelques valeurs old-school telles que la culture, la beauté, l'humanisme dans son acception la plus forte. Mais l'embrayage est définitivement pété. Cette transmission impossible n'est pas le moindre aspect de la beauté désespérée du film. Pourtant, le cinéaste insiste sur l'humour sous-jacent du film : "Il s'agit d'une relation homosexuelle tendance pédérastique, c'est-à-dire d'enseignant à enseigné, mais qui se révèle d'une grande complicité. C'est un jeune qui est contre les adultes, qui rencontre un adulte qui est aussi contre les adultes. Ça donne une relation merveilleuse, le genre de relation qui n'a pas été souvent montrée au cinéma. En même temps, le jeune et l'adulte appartiennent à deux mondes distincts et c'est un amour impossible. On ne peut pas faire plus pessimiste comme film mais, en même temps, moi, je ris beaucoup. Si on montre ce film à des Colombiens, c'est presque comique ! Ils rient d'un bout à l'autre. C'est un humour très spécial, auquel je suis sensible, mais qui n'est pas forcément compris en Europe." Au-delà de la puissance de son sujet et de son matériau, La Vierge est aussi une intéressante expérience de cinéma. Tel un Frankenstein de la pellicule, Barbet Schroeder tente ici la greffe entre documentaire urbain et mélodrame hitchcockien, le tout filmé en numérique. Les caméras digitales ont procuré au cinéaste une liberté de mouvement indispensable dans le contexte de ce tournage, mais également une nouvelle façon de traiter l'image (...)Grâce à la netteté de profondeur de champ, les personnages sont inscrits dans l'environnement urbain, le premier plan est visuellement lié à l'arrière-plan et La Vierge des tueurs devient le flamboyant portrait d'une ville..."
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