Au Brésil, un indigène, marié, père de famille et qui vient de perdre son propre père, hésite à devenir chaman et fuit vers la ville dangereuse et hostile.
Un village, au nord du Brésil. Henrique Ihjac Kraho, jeune indigène, vit avec sa compagne Koto, et leur petit enfant qui pleure souvent. Il fait des cauchemars depuis que son père est décédé. La fête funéraire doit permettre à l’esprit de son père de rejoindre les morts. Un soir, il entend un chant lointain et c’est la voix de son père qui l’appelle, et le rapproche d'une cascade. Ihjac se demande alors s'il doit devenir chaman. Il se sent malade et part « à la ville » pour consulter un médecin. Un autre monde pour lui, dangereux et hostile...
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"A la mort de son père, le jeune Ihjac, le personnage principal, est appelé par son animal totémique, le perroque
"A la mort de son père, le jeune Ihjac, le personnage principal, est appelé par son animal totémique, le perroquet, qui veut faire de lui un chaman. Il tombe malade, résiste à l’appel, tente même de fuir en ville malgré l’aide de sa femme - chacun jouant dans le film son propre rôle. Puis il finit par accepter son destin, celui de « gardien de la forêt ». Une fonction d’ailleurs officiellement reconnue par l’Assemblée générale l’ONU en 2007 dans sa déclaration sur les peuples autochtones. Mais qui résonne cruellement dans le Brésil actuel du président Jair Bolsonaro, résolu à accélérer l’exploitation de l’Amazonie et, dans la foulée, dépouiller les tribus indiennes de leur statut protégé.
Une nuit, un homme très jeune se réveille d’un sommeil sans doute agité, quitte sa couche, part marcher dans la forêt et se rend au bord d’une cascade. L’âme de son père s’adresse à lui. Serions-nous dans Hamlet ? Non, le jeune homme se prénomme Ihjãc (il joue son propre rôle, comme tous les personnages du film).
Le plus intéressant peut-être, c’est la finesse du regard que portent les réalisateurs Joao Salaviza et Renée Nader Messora sur l’histoire qu’ils ont choisi de raconter. Une manière subtile de présenter l’écologie autrement : par une approche ethnologique, voire spirituelle. Celle des Amérindiens chez qui le monde des esprits et le monde matériel semblent s’entremêler, au point que la forêt «chante», comme dans le titre français donné à ce film brésilien, distingué à Cannes l’année dernière par le prix spécial du jury «Un certain regard»."
"La première séquence s’ouvre sur le visage d’un jeune chasseur indien. La lumière matinale éc
"La première séquence s’ouvre sur le visage d’un jeune chasseur indien. La lumière matinale éclabousse les feuilles et son corps. On le regarde chasser à travers la verdure dense, équipé d’une arme rudimentaire. En réalité, Ihjãc ne chasse pas les animaux sauvages. Il poursuit l’esprit de son père, récemment décédé, qui attend d’accéder au village des morts, à condition que son jeune fils fasse le deuil de sa disparition et revienne à sa propre vie.On connaît ces traditions ancestrales, largement décrites par la littérature ethnographique, où le deuil se règle dans la richesse et l’euphorie, permettant ainsi à la personne disparue d’accéder à la vie éternelle et à la paix. Mais Le chant de la Forêt est bien plus que la description minutieuse des rites mortuaires dans une société tribale. C’est d’abord un récit initiatique, celui de ce très jeune couple qui doit maintenant prendre toute sa place dans le village forestier, qui doit cultiver ses propres terres et faire grandir leur jeune bébé, mystérieusement couvert de tâches noires sur le front.
Ihjãc dont le nom reconnu par l’état brésilien est Henrique, souffre. Il souffre d’un mal invisible qu’on nommerait dépression dans nos sociétés dites modernes. Il rapporte ce mal à son Maître Perroquet qui hanterait son esprit. Sous les conseils du guérisseur, il doit fuir en ville pour que l’esprit le laisse tranquille. Mais là-bas, on guérit. On rationalise. On aide les indigènes, certes, mais sans doute plus par culpabilité qu’intérêt profond pour la culture de ce peuple. D’ailleurs, les deux réalisateurs montrent avec brio les ruptures qui opposent ces deux univers. D’un côté, on est dans le monde des croyances animistes ; de l’autre, on est dans le monde de la technique, où, si on peut certes se laisser aller à quelques festivals déguisés, la rationalité de la pensée prime. Pendant toute la durée du film, on est bluffé par le travail de réalisation. Les personnages de ce village jouent leur propre rôle. Mais ils oublient miraculeusement la caméra et s’adonnent à leur propre destin avec la force et la beauté qui les caractérisent. Pour autant, la photographie est très soignée. Les deux réalisateurs ne lésinent pas sur l’esthétique de l’image et la mise en scène. Le récit est très écrit et les comédiens s’y engagent avec tendresse et vérité. Le chant de la forêt , c’est aussi la mise en scène des sonorités profondes de la forêt. Les oiseaux accompagnent le récit d’un bout à l’autre. Il s’agit presque d’un film écologique, au sens d’un écosystème presque parfait entre les êtres humains, les animaux, les arbres et les cascades."
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