Dominique Marchais : "L'agriculture n'est pas une relique du passé"
VIDEO | 2011, 8' | "C'est une démarche de compréhension, explique Dominique Marchais. Il s'agit de ne pas s’enferm1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
Une enquête documentaire sur le monde agricole français aujourd'hui, à travers de nombreux récits : agriculteurs, chercheurs, fonctionnaires, écrivains...
Une enquête documentaire sur le monde agricole français aujourd'hui, à travers de nombreux récits : agriculteurs, chercheurs, fonctionnaires, écrivains... Un monde qui parvient à résister aux bouleversements qui le frappent - économiques, scientifiques, sociaux - et qui, bon gré mal gré, continue d'entretenir les liens entre générations. Un monde au centre d'interrogations majeures sur l'avenir.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
"Le Temps des grâces, film interrogatif au titre enterré, est un documentaire sur l'état des terres et du paysage agricoles en France. Le Te
"Le Temps des grâces, film interrogatif au titre enterré, est un documentaire sur l'état des terres et du paysage agricoles en France. Le Temps des grâces – rappel d'un âge d'or où l'homme et la nature étaient en harmonie – le sous-tend comme une question."
Retrouvez le texte complet sur le site de l'ACID.
L'ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s'emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d'exposition et d'accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d'aller échanger avec les publics et revendiqué l'inscription du cinéma indépendant dans l'action culturelle de proximité.
" ... A rebours du fracas, il fait entendre sur la durée, dans leurs articulations subtiles, nuancées, polémiques aussi, des paroles d’ag
" ... A rebours du fracas, il fait entendre sur la durée, dans leurs articulations subtiles, nuancées, polémiques aussi, des paroles d’agriculteurs, d’éleveurs, d’agronomes, de microbiologistes, d’économistes, de paysagistes ou d’écrivains (un en l’occurrence, et des plus grands : Pierre Bergounioux).
Pour éviter le surplomb spectaculaire (à la Yann Arthus-Bertrand), il part du détail : les haies, l’odeur de la terre et sa composition microscopique (les excréments d’acariens !), la durée de stagnation de l’eau de pluie dans les chemins creux, les paroles des chansons des paysans de gauche-catho… Une savante dialectique de l’ordre et du désordre, du chaos (la forêt préhistorique) et de la discipline (le champ humanisé), se révèle peu à peu dans cette vertigineuse enquête sur le destin de nos sols et de ceux (les paysans) qui en avaient la garde. L’hybris technique frappe dès les années 50 un monde agricole qui pense pouvoir enfin échapper par le progrès à l’ingratitude d’un sort millénaire de bête de somme. Tracteurs et engrais chimiques décuplent le rendement ; phosphates, insecticides et autres potions magiques font tripler les récoltes.
Mais l’utopie productiviste et sa réalisation subventionnée (la PAC, politique agricole européenne) se paie aujourd’hui au prix fort. Si l’on écoute les experts interrogés par le cinéaste, quand nous baguenaudons dans nos douces campagnes en humant fleurs et fumier, nous piétinons en fait un cadavre. «Morte Terre» comme dit Murat. Le bombardement chimique sur un demi-siècle a stérilisé les sols, aboli la tourbe, détruit les équilibres fragiles de l’écosystème.
Résultat : non seulement les paysages deviennent moches mais en plus on mange mal. Comme dans le Mondovino de Jonathan Nossiter (en 2004), le film plaide pour le respect des spécificités multiples des terroirs français contre des logiques de standardisation qui ne sont même plus rentables.
Bien sûr, le Temps des grâces peut se voir de multiples manières (l’agriculture à la dérive comme symptôme d’un malaise dans la civilisation plus général) ; du moins peut-on dire qu’il possède un dernière partie assez agressive, fiévreuse, à forte capacité d’interpellation des pouvoirs publics et des citoyens. Le film a donc vocation à être vu mais aussi largement débattu."
" C'est une enquête, patiente, butineuse. Une déambulation à travers champs, qui passe par l'Yonne, la Creuse, l'Indre (...) De coups de co
" C'est une enquête, patiente, butineuse. Une déambulation à travers champs, qui passe par l'Yonne, la Creuse, l'Indre (...) De coups de colère en analyses lumineuses, le film se fait militant, sans négliger sa vertu première : une célébration sentimentale de la campagne.
Car Le Temps des grâces est un film beau à voir, qui rappelle de loin l'écriture photographique de Jean-Loup Trassard. Qu'il s'agisse d'un pâturage traditionnel ou d'un champ parsemé de pylônes près d'un aéroport, une même poésie affleure.
Le grand écrivain Pierre Bergounioux intervient à plusieurs reprises. L'entendre, avec sa langue arborescente, retracer des souvenirs, dire les paroles et les gestes qui se sont perdus, tout en ayant conscience de l'écueil passéiste, est un bain de jouvence. Le réalisateur cherche lui aussi, cerne, puise dans tel bocage ou tel chemin, sous un tunnel de verdure, ce qui ressemble à un sens caché. Il y a quelque chose du sourcier chez Dominique Marchais."
" C’est l’interview qui guide la respiration du film et son montage, la parole de ces agriculteurs mais aussi des agronomes, biologistes e
" C’est l’interview qui guide la respiration du film et son montage, la parole de ces agriculteurs mais aussi des agronomes, biologistes et politiques que le documentariste a rencontrés dans tous les coins de l’Hexagone, et qui racontent, à travers leur histoire, leurs études, l’histoire d’un pays qui a peu à peu épuisé (au sens propre) sa terre à force de l’exploiter, de la surexploiter depuis la fin de la guerre, dans un effort de croissance alors légitime et général (le film se garde bien de faire des paysans les boucs émissaires de la pollution des sols). Et qui, du jour au lendemain, doit trouver des solutions à ces problèmes cruciaux.
C’est le premier aspect du film, essentiel, traité avec un souci méticuleux (la haie comme héroïne de la planification et de la sauvegarde du paysage et des sols) et scientifique très fort, tout en demeurant toujours accessible et passionnant (on comprend tout, par exemple, aux tenants et aboutissants de la politique agricole européenne commune depuis cinquante ans – ce qui n’est pas, avouons-le, une mince affaire).
Certaines scènes sont d’une grande force en elles-mêmes, comme les interventions de ce couple d’agronomes qui, “éprouvettes à la main”, nous montrent combien la terre est aujourd’hui vidée de toute substance mais qu’il est possible de la régénérer en un temps record pourvu qu’on s’en donne les moyens.
Mais le plus souvent, c’est la richesse et la dynamique du montage, sa logique intrinsèque, manifestement orchestrée par les images et par la parole, qui frappent et forcent l’admiration."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE