Cannes 2012 — Pablo Trapero : "Je filme l'extrême avec dévotion."
VIDEO | 2012, 8' | Au festival de Cannes, où son film Elefante Blanco était présenté en sélection officielle, le r1
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Ayant été condamnée pour un crime dont elle ne se souvient pas, Julia accouche en prison. Elle sait qu'elle ne pourra garder l'enfant que 4 ans auprès d'elle...
Julia est enceinte. Elle découvre chez elle le corps de deux hommes dont celui du père de son enfant. Incapable de se souvenir des circonstances du meurtre, elle est incarcérée dans une prison spéciale pour jeunes mères. Elle y donne naissance à Thomas. Lorsqu’elle est condamnée, Julia sait qu’elle ne pourra le garder près d’elle que 4 ans. Un jour, la mère de Julia, exilée en France depuis plusieurs années, vient prendre le garçon. Bouleversée par cette séparation, Julia va tout faire pour le récupérer.
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"Un drame rude, brut, voire brutal, dont le sujet est évidemment la vie carcérale, mais vue sous l’angle fé
"Un drame rude, brut, voire brutal, dont le sujet est évidemment la vie carcérale, mais vue sous l’angle féminin et maternel. Narrativement sans failles, tendu, remarquablement interprété, Leonera est une des oeuvres les plus classiques de Trapero, chef de file du nouveau cinéma social d’Amérique latine.
Ce film émouvant qui utilise comme ressort principal le personnage de l’enfant derrière les barreaux est moins novateur et surprenant que les précédents du cinéaste mais, d’un autre côté, il est plus percutant."
"... Si, d'emblée, l'univers carcéral est vécu comme un enfer (le titre, Leonera, fait réfé
"... Si, d'emblée, l'univers carcéral est vécu comme un enfer (le titre, Leonera, fait référence à l'antre des lions), il devient au fil des mois une sorte de refuge, alors que tout ce qui symbolise le passé de Julia s'apparente à une geôle, un enfermement dont elle doit se libérer. Y compris sa mère et son confort bourgeois. Lorsque l'enfant est à la garde de sa grand-mère, il est filmé derrière les barreaux d'un balcon.
Pablo Trapero est attaché à la peinture d'univers sociaux confinés et aux portraits de personnages qu'un choc émotif pousse à se ressourcer ailleurs, loin de leur famille, de leurs racines. Ainsi cet homme qui, dans Nacido y Criado (2007), partait dériver dans les grands espaces de Patagonie après la mort accidentelle de son enfant. Ici, c'est un exil intérieur que s'impose Julia, puisant entre les murs le courage de refaire surface après des années d'asphyxie.
Son entrée dans l'enceinte pénitentiaire est impressionnante. C'est une sorte de fantôme hébété, menotté, fouillé, une jeune femme quasi inconsciente qui est immergée dans un monde dont la principale nuisance est le bruit. Voix métalliques des matons, claquement des portes ferraillées, stridence des mégères et braillements de leurs rejetons. Ce quartier de cellules est une nursery dont la violence la plus immédiatement perceptible est verbale.
C'est pourtant là, dans cette promiscuité, ce microcosme de la misère avec mômes à moitié nus et linge qui sèche, que Julia trouve un rien de chaleur, une solidarité dans la révolte. Les gardiennes deviennent baby-sitters, Julia accouche les bras en croix, une prisonnière s'impose comme Samaritaine, donnant le sein à son nouveau-né, apaisant la soif de caresses, de baisers, d'affection. Et par deux fois, la musique transcende l'enfermement, chorale ou fanfare pour fêter Noël à l'accordéon..."
" ... le film est aussi une manière de fiction amoureuse du cinéaste Trapero pour l’actrice principale, Martina Gu
" ... le film est aussi une manière de fiction amoureuse du cinéaste Trapero pour l’actrice principale, Martina Gusman, qui partage sa vie et qu’il malmène ici deux heures durant en la plongeant dans des situations extrêmes. Le récit se déployant sur plusieurs années, on voit Julia, qui est au début une jeune fille sous le choc, devenir une femme ayant intégré les codes de la prison et acquis un sens farouche d’une liberté qu’il lui faut désormais arracher à un destin qui semble vouloir la déposséder de ce qu’elle a de plus cher et, in fine, la détruire.
Dans son précédent film, Nacido y Criado, Trapero imaginait le sort d’un architecte d’intérieur qui, ayant perdu sa femme (déjà interprétée par Gusman), se perdait à son tour dans le paysage de Patagonie. On pouvait recevoir le film à travers le prisme biographique, un cinéaste, devenu, jeune, leader du nouveau cinéma argentin, s’efforçant de casser ce confort, cherchant dans un paysage glacial, plombé par le silence, hanté par la folie de la solitude, le signe d’une renaissance possible.
La force de Leonera a semble-t-il profité de cette mise au point aventureuse, car ce cinquième long métrage apparaît pour Trapero comme un pas en avant vers la maturité. La maîtrise de la mise en scène, la fluidité du montage, le réglage des effets pourraient conduire à un cinéma académique. Or, même s’il compose avec les clichés du sous-genre érotique du film de prison de femmes, le cinéaste ne se laisse pas dévorer par l’imagerie ni ne plaque de discours édifiant sur l’action. Seuls le captivent le mystère de son personnage et la beauté de son parcours."
"Par souci d'authenticité, Trapero a tourné dans trois prisons différentes. La première était d
"Par souci d'authenticité, Trapero a tourné dans trois prisons différentes. La première était désaffectée, la seconde, un lieu destiné aux hommes et la troisième aux femmes. « De vraies détenues ont d'ailleurs participé au tournage, précise le cinéaste. Tout a été très difficile, car nous devions payer les détenues qui n'avaient pas le droit de percevoir de salaire. Nos bureaux finissaient par ressembler à ceux d'un juge d'instruction. Mais le plus dur est venu ensuite quand nous avons dû retrouver une vie normale, car des liens s'étaient créés (...) »
C'est au milieu d'elles que le cinéaste décrit les rites et les dérives de cette prison pas comme les autres où son héroïne trouvera son chemin, bravera l'ordre et les conventions pour devenir simplement une mère aimante. Là aussi le docu-fiction accompagne un mélodrame et le réalisme rejoint la parabole."
"Une plongée dans les fibres les plus intimes, les plus charnelles, d'une famille."
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