
JIM JARMUSCH
Dès Permanent Vacation, en 1979, l’univers de Jim Jarmusch se met en place. Mouvement (des acteurs,...
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À Memphis, un couple de Japonais fans d'Elvis, une veuve et quelques copains alcooliques se croisent sans se rencontrer...
Memphis, Tennessee, la ville du King Elvis Presley. Un couple de Japonais en pélerinage, une jeune femme venant chercher les restes de son mari, quelques copains dépressifs et alcooliques vont se croiser sans vraiment se rencontrer... Quatrième film de Jim Jarmusch, son premier en couleurs, "Mystery Train" se construit autour d'un son (la déflagration d'un coup de feu qui se fond avec la rengaine d'une chanson d'Elvis) et d'une approche poétique du récit.
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" C'est un film à tiroirs, dont le jeu consiste à découvrir, au fil des scènes, le lien existant entre
" C'est un film à tiroirs, dont le jeu consiste à découvrir, au fil des scènes, le lien existant entre tous ces personnages. Le plus évident étant un hôtel crasseux où tous les protagonistes du film finissent par échouer, comme par fatalité. L'hôtel est tenu par deux Noirs azimutés, dont Screamin'Jay Hawkins, rocker et auteur du "I Put a Spell On You" qui revenait comme une scie lancinante dans Stranger Than Paradise.
Car Jarmusch est un fidèle. Pour lui, musique et cinéma forment un tout, et l'on a même parfois l'impression que les images illustrent la musique, à la manière d'un clip sophistiqué. Ici, la musique est signée John Lurie, qui jouait dans ses deux précédents films, et la voix de Tom Waits, acteur également de Down By Law, annonce "Blue Moon" du King à la radio.
La fidélité de Jarmush ne s'arrête pas là. Nicoletta Braschi, qui joue l'Italienne, tenait le rôle principal de Down By Law, qu'éclairait, comme Mystery Train, Robby Müller, chef op' sur Paris, Texas de Wim Wenders, grand ami de Jarmusch. On peut s'amuser longtemps à ce petit jeu (...) ... quelques belles scènes décapantes, et l'humour "jarmuschien" fait toujours mouche, au détour d'une phrase ou d'un détail de second plan (le type qu'on entend pisser, dans le fond, pendant toute une longue scène, par exemple). Jarmusch s'offre aussi le luxe de quelques scènes "gratuites", juste pour le clin d'oeil, et c'est justement tout ça qu'on aime dans son cinéma."
"Jarmusch met en scène une galerie (ici fort peuplée) de paumés atypiques. Ne parlons pas, pour une fois, d&rsquo
"Jarmusch met en scène une galerie (ici fort peuplée) de paumés atypiques. Ne parlons pas, pour une fois, d’Amérique profonde mais plutôt d’Amérique déserte, tant les personnages s’affichent comme des personnes déplacées, des errants déphasés, des zombies hantant Memphis Tennessee devenue ville morte. Bref, marginaux ou nostalgiques, ils font parfaitement écho à la définition que donnait de lui-même le héros de Permanent Vacation: « Un touriste en congé permanent » et, de visiteurs, il sera beaucoup question entre un jeune couple de Japonais venu se retremper aux sources du rock (premier sketch), une Italienne attendant l’avion qui doit rapatrier le cercueil de son mari accidenté (deuxième histoire) et le trio disparate du troisième épisode (un dingue d’Elvis qui entraîne dans une virée qui tourne mal son beau-frère et un copain noir).
A l’exception des deux portiers de l’hôtel où ils échoueront tous, aucun de ces personnages qui ne soit donc en transit dans un lieu surchargé de symboles qu’ils quitteront à l’aube pour des destinations que l’on devine confuses. Ainsi le trio de branquignols part dans une camionnette délabrée où l’on a hissé l’ami blessé en l’assurant que « l’Arkansas est plein de médecins ». On le voit à ce seul exemple : Jarmusch reste fidèle au gag non sensique ponctuant par l’absurde le « Go west young man » de toutes les mythologies de la frontière réunies (qu’on se rappelle les protagonistes de Stranger than Paradise traversant les USA pour admirer un lac qu’ils découvrent occulté d’un brouillard à couper au couteau).
La démonstration est, cette fois, encore plus perfide qui fait de Memphis une sorte de désert mythifié, une ville fantôme hantée par le spectre omniprésent d’Elvis signifiant bel et bien que l’Amérique de Jarmusch n’est plus qu’un décor habité par des stéréotypes. Avec son mélange constant d’hyperréalisme et d’images convenues, ses gags loufoques venant sans crier gare rompre l’irrésistible monotonie des existences creuses, Mystery train fait surtout penser à Roger Rabbit là où beaucoup invoquent Wenders ou Bresson. Au reste, l’auteur le définit lui-même (très humour-distancié-pour-critiques européens) comme proche des « histoires de fantômes japonais et des courtes comédies italiennes ». Les titres donnés aux épisodes soulignent, par leur progression vers l’absurde, l’aspect farceur de l’entreprise de Far from Yokohama (Loin de Yokohama) à Lost in space (Perdus dans l'espace) en passant par A ghost (Un fantôme)."
" Dans des rues désertes, sous des néons et des cafétérias empruntés aux toiles d'Edward Hopper,
" Dans des rues désertes, sous des néons et des cafétérias empruntés aux toiles d'Edward Hopper, leurs trois trips musicaux et désenchantés forment les wagons séparés d'un même train. L'insolite attend toujours au tournant des travellings gorgés de couleurs du chef opérateur attitré de Wenders, et les légendes sont du voyage. "
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