
Cinélatino 2016 : Les deux mères d'Anna Muylaert
VIDEO | 2015, 15' | Dans Une Seconde Mère, la réalisatrice brésilienne évoque une situation bien familière dans so1
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Val travaille en tant que nourrice pour une famille aisée et s'est toujours occupé du fils. L’irruption de Jessica, sa fille, va bouleverser son quotidien.
Depuis plusieurs années, Val travaille avec dévouement pour une famille aisée qui habite à Sao Paulo, devenant une seconde mère pour le fils. L’irruption de Jessica, sa fille qu’elle n’a pas pu élever, va bouleverser le quotidien tranquille de la maisonnée et remettre en question les règles sociales qui y étaient établies.
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" (...) Tout, dans cette comédie dramatique, à la fois gracieuse et grinçante, est histoire de place, de rôle, d'emploi. C'est quoi, une mèr
" (...) Tout, dans cette comédie dramatique, à la fois gracieuse et grinçante, est histoire de place, de rôle, d'emploi. C'est quoi, une mère ? Celle qui enfante, ou celle qui élève et cajole ? C'est quoi, de nos jours, être au service de plus riches que soi, et devoir « rester à sa place » ? Anna Muylaert entremêle avec délicatesse ces deux thèmes, la maternité et les rapports de classes, très présents dans ce pays émergent qu'est le Brésil. Elle les explore avec une ironie tendre, à coups de détails d'un quotidien discrètement humiliant. Et l'on pense à La Cérémonie, de Claude Chabrol (mais en plus doux), où les patrons enrobent de bienveillance leur condescendance envers leur petite bonne.
La jeune réalisatrice serpente avec aisance dans le décor quasi unique de cette villa où passer une porte, s'asseoir sur une chaise deviennent de mini-rébellions. Surtout, elle ne quitte pas d'une semelle sa comédienne Regina Casé, star en son pays — on comprend pourquoi. Avec son regard malicieux et son sourire inébranlable comme un rempart, elle est une Val bouleversante de bonté, qu'on aime particulièrement voir patauger en pleine nuit dans la piscine des ses patrons... Enfin libérée."
"Dans le voisinage des Bruits de Recife de Kleber Mendonça Filho, tectonique des humeurs citadines, et du récent Casa Grande de Fellipe Bar
"Dans le voisinage des Bruits de Recife de Kleber Mendonça Filho, tectonique des humeurs citadines, et du récent Casa Grande de Fellipe Barbosa, cartographie des inégalités sociales, Une seconde mère en serait la dernière mouture lusophone en date (...).
A l’origine du récit, une somme de vexations ubuesques que s’attache à décrire le film : les gouvernantes assignées à résidence parfois loin de chez elles pour s’occuper d’un marmot qui n’est pas le leur en viennent souvent, apprend-on, à confier la garde de leur propre progéniture à un tiers. Une forme de sous-traitance dans l’élevage des enfants, par procuration, "tâche dépréciée dans la culture brésilienne", selon la cinéaste. Sans naturaliser la maternité ni recourir à un mom shaming culpabilisateur (...), le film octroie à la paternité un rôle assez nébuleux, pour ne pas dire absent. (...) Ce quatrième long métrage d’Anna Muylaert, par ailleurs scénariste du hit l’Année où mes parents sont partis en vacances (2009), sonde une lutte des classes enracinée dans un métissage rattrapé par une profonde ségrégation sociale. Relais affectif de nourrissons délaissés et mauvaise conscience de la classe dirigeante, les personnels de ménage et bonnes à tout faire y sont maintenus en état de quasi-servitude dans les prisons dorées des gated communities, des îlots pour ultra-riches coupés du reste du monde.
De la mère à la fille, il aura suffi d’une génération pour que les esprits, sinon les bourses, s’affranchissent, la jeune Jessica opposant à ce statu quo une insurrection larvée par annexion progressive des espaces réservés aux patrons (la table du petit-déjeuner, la piscine). La démocratisation en marche au Brésil met ici en concurrence rejetons de nantis et filles de femme de ménage, dans la hantise de l’indifférenciation.
La comédienne Regina Casé, célébrité du cinéma brésilien, nimbe l’ensemble d’une naïveté assez géniale (...). Sans complaisance lacrymale, l’emporte la modestie de l’ouvrage chevillée à ce cinéma naturaliste qui tient davantage de l’étude de caractères que de la comédie de mœurs."
" (...) Quatrième long métrage de l’ancienne critique Anna Muylaert, et premier seulement à bénéficier d’une distribution française, Une sec
" (...) Quatrième long métrage de l’ancienne critique Anna Muylaert, et premier seulement à bénéficier d’une distribution française, Une seconde mère prolonge ce constat à la manière d’un feel-good movie aérien, mêlant la caresse de la comédie de mœurs au tranchant d’une critique sociale à l’acuité redoutable.
(...) Reprenant au Théorème de Pasolini le motif archiclassique de l’intrus-révélateur, Une seconde mère observe avec malice l’effondrement d’une illusion bourgeoise à travers une série de petits dérèglements absurdes, gênes, quiproquos, mesquineries, qui lèvent le voile grotesque d’un système d’exploitation sociale.
Traité de morale à l’humeur étonnamment solaire, traversé ici et là de fulgurants accès d’ironie, le film esquisse un tableau désinhibé et rieur de la lutte des classes, qu’il appréhende comme une simple affaire de regards. Regard supérieur et concupiscent de ce riche propriétaire qui érotise les corps étrangers des favelas ; regard utilitaire de cette vieille bourgeoise qui déshumanise ses domestiques ; et regard enfin levé de Val, superbe héroïne résistante à laquelle le film offre un happy-end exaltant en forme de manifeste frondeur pour une insurrection des marges."
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