
Olivier Peyon : "Le vrai sujet du film est peut-être cette question de la maternité..."
Le réalisateur d'Une vie ailleurs, désigne son film comme une oeuvre solaire à travers la beauté du paysage1
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Sylvie retrouve la trace de son fils en Uruguay, enlevé par son mari il y a 4 ans. Heureuse de retrouver Felipe, les retrouvailles ne seront pas celles espérées
Sylvie retrouve la trace de son fils en Uruguay, enlevé par son mari il y a 4 ans. Heureuse de retrouver Felipe, les retrouvailles ne seront pas celles espérées. En effet le jeune enfant ne manque de rien ici, et est épanoui, son futur semble se dessiner sans sa mère.
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La mère est-elle celle qui donne la vie ou celle qui prend soin de l’enfant au quotidien ? Autour de cette éternelle question sociétale, Oli
La mère est-elle celle qui donne la vie ou celle qui prend soin de l’enfant au quotidien ? Autour de cette éternelle question sociétale, Olivier Peyon bâtit un récit tendre et sans polémique, nourri de l’essai l’amour en plus au cours duquel Elisabeth Badinter, à qui il a consacré un documentaire, remet en cause l’instinct maternel et inspiré de l’histoire vraie d’un ami enlevé par son père. Comme lors de son précédent long-métrage (son premier) Les petites vacances en 2007, Olivier Peyon nous livre une réflexion sensible et non manichéenne sur la vie en faisant de ses personnages des héros maladroits que leur générosité et leur aptitude au pardon transformeront en humains attachants.Actrice caméléon, Isabelle Carré joue avec la même intensité une ingénue ou une femme engagée et affirme aimer les rôles ambivalents. Elle nous le confirme en se glissant avec aisance dans la peau de Sylvie, cette jeune femme sèche qui n’attire pas d’emblée la sympathie malgré la difficulté de sa situation, prête à s’embarquer dans n’importe quelle combine pour récupérer la chair de sa chair (qu’elle n’est pas loin de considérer comme sa propriété). Néanmoins, au fil des rencontres et des événements, elle se révélera être une mère aimante soucieuse avant tout du bonheur de son fils. Son visage fatigué et peu souriant, sa voix tantôt sourde tantôt péremptoire, son agitation perpétuelle restituent avec précision les états d’âme de cette maman qui culpabilise de n’avoir pas toujours su trouver tous les codes de la « mère parfaite » et qui rêvant de rattraper le temps perdu se noie dans une urgence stérile et même destructrice. Epaulée par un médiateur de choix, Mehdi incarné par un Ramzy Bédia inattendu, elle saura retrouver la sérénité.
Dépouillé de ses pitreries habituelles et revêtu du costume d’assistant social au grand coeur, l’ex-complice de l’émission Les mots d’Eric et Ramzy nous sert un véritable numéro d’acteur, parfaitement dosé entre virilité et sensibilité. Pivot central de ce casting essentiellement féminin (A celle d’ Isabelle Carré s’adjoignent les prestations remarquables de deux comédiennes argentines), il assure avec douceur et humanité la cohésion entre les personnages. Il éclate d’une sincérité touchante dans toutes les scènes avec les enfants, tout particulièrement avec Dylan Cortés, comédien en devenir, capable malgré son jeune âge de communiquer toute une palette de sentiments d’un seul regard. Il vient d’ailleurs d’obtenir le prix du Meilleur Espoir au théâtre dans son pays.
Olivier Peyon plante son décor au cœur d’une petite ville d’Uruguay et nous fait bénéficier de la chaleur météorologique (qui sert également d’éclairage naturel au film) et de la douceur de vivre de ce lieu où les enfants vivent en toute liberté et les adultes en harmonie, confirmant le climat d’apaisement dans lequel s’installe subtilement le récit au fur et à mesure de son déroulement. Symbole d’authenticité et de grands espaces, une vieille camionnette brinquebalante et sans portes occupe une place à part entière et ajoute une sacrée bonne dose de joie de vivre à cette histoire délibérément positive mais jamais mièvre. A l’image du caractère des personnages, la réalisation se dévoile imperceptiblement et nous laisse le temps de savourer sans brusquerie ce plaidoyer affectueux mais néanmoins humoristique en faveur de la compréhension et du partage, quelles que soient les erreurs commises.
Sylvie (Isabelle Carré) a enfin retrouvé son fils, Felipe, enlevé par son ex-mari, quatre ans auparavant. Avec Mehdi, un assistant social, e
Sylvie (Isabelle Carré) a enfin retrouvé son fils, Felipe, enlevé par son ex-mari, quatre ans auparavant. Avec Mehdi, un assistant social, elle débarque en Uruguay pour le récupérer et le ramener en France à toute force. Mais dans la petite ville où le garçonnet vit désormais avec sa grand-mère et sa tante paternelles, rien ne se passe comme Sylvie l'avait imaginé... Après avoir abordé le documentaire, il y a trois ans, avec l'excellent Comment j'ai détesté les maths, Olivier Peyon revient à la fiction et à la veine intimiste de son premier long métrage, Les Petites Vacances, en 2007, où Bernadette Lafont trouvait l'un de ses derniers grands rôles. Une vie ailleurs est encore un voyage existentiel, mais plus lointain, où une mère se remet en question face au bonheur que son enfant a bâti sans elle et avec d'autres. Problème que le réalisateur résout avec une mise en scène douce, pudique, éclairée par la lumière d'Amérique latine, en s'attachant à chaque détail du quotidien d'un petit garçon. Dans le rôle de Mehdi, bon Samaritain cherchant, avant tout, à protéger le jeune Felipe, Ramzy Bedia confirme qu'il est l'un des comédiens les plus sensibles du cinéma français.
Guillemette Odicino, 22/03/2017Depuis quatre ans, Sylvie ne vit plus que pour l’instant où elle retrouvera Felipe, son fils. Après leur divorce, son ex-mari, un Uruguayen,
Depuis quatre ans, Sylvie ne vit plus que pour l’instant où elle retrouvera Felipe, son fils. Après leur divorce, son ex-mari, un Uruguayen, s’est enfui avec leur enfant, avant de décéder dans un accident de voiture.
Elle a retrouvé la trace de Felipe à Florida, une petite ville où sa grand-mère et une tante paternelles l’élèvent. Lasse de voir les requêtes officielles échouer, Sylvie s’apprête à enlever son fils, avec l’aide de Mehdi, un assistant social qui a pris fait et cause pour elle.
Après Comment j’ai détesté les maths, un documentaire salué par la critique, le troisième long métrage d’Olivier Peyon affiche bien des faiblesses. Son scénario ménage des détours inutiles pour rendre plus complexe une histoire qui n’en a pas besoin et ne nous épargne pas quelques invraisemblances. La réalisation semble souvent bien plate, Isabelle Carré surjoue la mère inquiétante à force d’être à bout de nerfs.
Pour autant, le film pose avec finesse et sans polémiquer des questions essentielles sur la filiation et la famille. Sa thématique rejoint la légende du roi Salomon qui ordonne de couper en deux un enfant que se disputent deux femmes. Dans Une vie ailleurs, il n’y a qu’une mère, mais vivent avec Felipe deux figures maternelles, avec leurs défauts et leur amour inconditionnel.
D’abord axé sur l’unique point de vue de Sylvie, le film s’ouvre peu à peu à d’autres réalités, comme le quotidien de l’enfant. Mais il n’oublie pas la douloureuse question de la maternité : la détermination de Sylvie à retrouver son fils n’a d’égale que ses doutes sur ses qualités de mère – craintes avivées par cette longue séparation.À contre-emploi, Ramzy Bedia donne une humanité tendre au personnage de Mehdi qui trouve rapidement sa place à Florida auprès de Felipe et de sa bande de copains. Dylan Cortes, le jeune acteur qui l’incarne, séduit par sa fraîcheur et son naturel, tout comme Maria Dupláa, sa tante à l’écran. Ils participent à l’atmosphère chaleureuse et bienveillante qui nimbe la petite ville uruguayenne où les plus vifs conflits semblent pouvoir s’apaiser.
Etre sérieux, c'est précisément ce que Ramzy Bedia, 45 ans, complice d'Eric Judor dans le duo Eric et Ramzy, ne sait pas faire. A l'affiche
Etre sérieux, c'est précisément ce que Ramzy Bedia, 45 ans, complice d'Eric Judor dans le duo Eric et Ramzy, ne sait pas faire. A l'affiche d'Une vie ailleurs, d'Olivier Peyon, ce natif de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), fils d'un chauffeur de taxi, incarne au côté d'Isabelle Carré un assistant social confronté à un dossier douloureux. Il accompagne en Uruguay une mère déterminée à récupérer son garçon qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans. L'enfant, à qui on a fait croire que sa mère était morte, vit avec sa tante et sa grand-tante.
Ce beau film, inspiré d'une histoire vraie, donne à Isabelle Carré un rôle riche en aspérités. Ramzy Bedia, ce «comique professionnel» tel qu'il se désigne lui-même, raconte sa difficulté à parler du film après coup. A se débarrasser de son costume de dérision. Sur le tournage, il a joué «premier degré». Quand le naturel comique revenait au prisme d'une mimique, le cinéaste le gommait aussitôt. «Au bout d'une semaine, j'ai compris», sourit le coupable, qui a retrouvé, avec ce personnage, sa propre jeunesse.
«J'en ai connu beaucoup des gens qui faisaient ce métier d'assistant social, confie celui qui a grandi en cité. Je me rappelle les éducateurs, ceux qu'on appelait les grands frères, et de ces associations qui comptaient dans leurs rangs des gens venus de l'extérieur pour s'occuper du quotidien des familles. Je me souviens d'une Mme Acas. Elle nous finançait quand on avait un petit projet qui valait le coup.»
C'était l'époque où l'homme ne croulait pas sous les occasions de rigoler. «Mon père m'avait mis dans une école catholique. J'ai fait des études, j'ai eu un BTS mais je ne trouvais pas de travail. Quand il fallait trouver des stages, j'étais le seul qui n'en avait pas ! Nous étions 31 : 30 stages pour les autres et aucun pour moi !» Pourquoi ? «Eh ! Parce qu'arabe !» Le hasard s'en est mêlé. Dans un bar des Halles, Ramzy a fait la connaissance d'Eric. «Il m'a fait une blague, je lui en ai fait une, on ne s'est plus quittés.» Cette fois, Ramzy fait une drôle de blague à son frérot : il joue dans un film sérieux. Et il assure grave !
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