Barmak Akram : "Montrer que la société afghane évolue et aspire à la modernité"
Après L'Enfant de Kaboul, Barmak Akram met en scène une nouvelle facette de l'Afghanistan et revient notamment sur1
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À Kaboul, Mustafa séduit la jolie étudiante Wajma. S'ensuit une passion clandestine et espiègle, mise à mal par les règles de la société ...
À Kaboul, Mustafa séduit la jolie étudiante Wajma. Ils entament une relation clandestine, espiègle et passionnée. Mais le poids de la tradition se fait sentir et leur amour enfreint les règles d'une société ultra-conservatrice. Présenté au festival de Cannes en 2013 dans la section ACID.
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"Après Wadjda (d’Haifaa Al Mansour), Wajma. Après l’Arabie saoudite, l’Afghanistan. Il y avait tout &
"Après Wadjda (d’Haifaa Al Mansour), Wajma. Après l’Arabie saoudite, l’Afghanistan.
Il y avait tout à redouter de ce nouveau film sur la condition de la femme au Moyen-Orient tant il semblait, sur le papier, s’inscrire dans un « courant » protestataire dont l’Occident se fait régulièrement le relais.
Didactique, la première partie de l’histoire l’est de façon alarmante : les dialogues explicites s’enchaînent, les scènes d’amour furtives manquent d’intensité. Le point de bascule s’opère quand l’héroïne se retrouve livrée à elle-même et, surtout, quand elle doit faire face à son père, brute épaisse pour qui la grossesse de Wajma est un crime envers son nom et envers la société.
Le film à charge se transforme alors quasiment en film de torture, avec séquestration et sévices en chaîne, dérangeant par son hyperréalisme mais provoquant enfin l’empathie. Le réalisateur a par ailleurs suffisamment de discernement pour ne pas condamner le père, produit d’un contexte sclérosant."
"“J’ai voulu faire un film qui défende les droits de la femme sans pour autant être rempli de clichés&
"“J’ai voulu faire un film qui défende les droits de la femme sans pour autant être rempli de clichés”, dit le réalisateur Barmak Akram.
Mission accomplie. Au lieu d’une œuvre larmoyante tout en arabesques, Wajma est un film brut, sans fioritures, tourné avec les moyens du bord au cœur de la vie urbaine afghane d’aujourd’hui. C’est sa force et sa qualité.
L’Afghanistan que l’on voit ici, ses personnages et ses problématiques, font beaucoup penser à l’Iran et à son cinéma. Une fiction moderne donc, qui outre son sujet est aussi le meilleur documentaire récent sur ce pays miné par la guerre (qui reste hors champ).
Tout y est juste, bien que dramatiquement cela reste succinct. Un petit peu rapide donc, mais réaliste, révélateur du climat et du poids de la chape de plomb morale qui pèse sur la société afghane."
"Barmak Akram, ancien étudiant à la Fémis et réalisateur de "l’Enfant de Kaboul", filme av
"Barmak Akram, ancien étudiant à la Fémis et réalisateur de "l’Enfant de Kaboul", filme avec naturalisme des personnages de chair et de sang qui, comme chez Renoir, ont tous leurs raisons. Mais il montre aussi, preuve que les temps changent, un patriarcat capable de se remettre en question.
Les comédiens, assez formidables, jouent leur partition avec nuances et tant pis si une scène plus didactique (...) vient alourdir ce film simple et sensible, prix du scénario au dernier Festival de Sundance, sur les contradictions d’une société que sa jeunesse veut bousculer."
" Dans la première partie du film, on suit la manière dont Wajma et Mustafa flirtent à l’abri des regards.
" Dans la première partie du film, on suit la manière dont Wajma et Mustafa flirtent à l’abri des regards. Les deux jeunes gens jouent avec les interdits, alors qu’eux-mêmes ont des gestes de tendresse furtifs, balbutiants. Ils s’arrangent pour se retrouver secrètement dans un appartement. Là, le garçon paraît un peu plus entreprenant. Mais leurs étreintes restent réservées. L’une des belles qualités de ce film est de faire sentir avec justesse ce qui les traverse : à la fois l’élan vers l’autre et la pesanteur de l’interdit.
Ils vont toutefois transgresser celui-ci. La scène d’amour n’est pas montrée, mais le moment qui suit, quand Wajma demande à voix haute s’ils auraient dû faire ce qu’ils viennent de faire. Les conséquences en seront plus graves pour elle que pour lui.
L’intelligence de Barmak Akram est d’avoir conçu Wajma comme un film avec de jeunes Afghans, tout aussi « modernes » que leurs homologues iraniens, et non pas sur la condition de la femme dans ce pays. Le cinéaste filme simplement et avec sensibilité ce couple en proie à des désirs, porté par des espoirs. Mais Wajma et Mustapha ont à faire avec une société aux représentations contraignantes, qui permet aux hommes de s’en abstraire alors que les femmes ne peuvent y contrevenir.
La dernière scène, déchirante, est aussi à mettre au crédit du film : elle « sauve » peu ou prou le personnage du père de Wajma, dont la conscience soudain déborde le rôle de tyran qui s’était imposé à lui. Wajma est décidément un beau film sur la responsabilité individuelle."
"L’équilibre est intelligemment retenu, visant à nous faire sentir à la fois que nous pourrions être
"L’équilibre est intelligemment retenu, visant à nous faire sentir à la fois que nous pourrions être n’importe où mais que nous sommes bien là-bas hic et nunc. (...)
Le film saura aussi rappeler qu’il est des pays où l’avortement est autorisé, sans qu’il soit possible pour autant de deviner quels sont les publics qui auront la possibilité de recevoir un tel message sur place. On avait admiré L’Enfant de Kaboul, premier long métrage du réalisateur, nous récidivons avec ce nouveau titre, Barmak Akram ayant une nouvelle fois bénéficié de sa double culture. Né à Kaboul en 1966, il est devenu réfugié politique en France en 1981 où il devient diplômé de la Femis. Mais, parolier entre autres de Louis Chedid, il n’a rien oublié de ses origines, ni la tradition musicale ni la cinématographique, pour autant que l’on puisse parler de tradition dans ce cas. En tout cas, Wajma, une fiancée afghane, découvert à Cannes à l’Acid, est un bien beau film."
"Ainsi cette histoire singulière prend une dimension universelle, car les interrogations que propose Wajma nous renvoient &agrav
"Ainsi cette histoire singulière prend une dimension universelle, car les interrogations que propose Wajma nous renvoient à notre propre vision du monde et à notre rapport à autrui."
Retrouvez le texte complet sur le site de l'ACID.
L'ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s'emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d'exposition et d'accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d'aller échanger avec les publics et revendiqué l'inscription du cinéma indépendant dans l'action culturelle de proximité.
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