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En 1940, Leon Trotsky vit au Mexique, dans une forteresse surveillée. Staline envoie alors un assassin, Franck Jackson, chargé d'éliminer son rival.
Forcé de quitter l'URSS dès 1929, Leon Trotsky se réfugie au Mexique en 1940, dans une forteresse surveillée. Staline envoie alors un assassin, Franck Jackson, chargé d'éliminer son rival. Jackson se lie avec une jeune communiste, Gita, dans le but d''approcher sa cible.
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Losey a gagné son pari. Appuyé sur une documentation méticuleuse, mais conçu et réalisé rapidemen
Losey a gagné son pari. Appuyé sur une documentation méticuleuse, mais conçu et réalisé rapidement, L’Assassinat de Trotsky est un film envoûtant. Servi par trois grands fauves de l’écran — Romy Schneider, Alain Delon, Richard Burton — Losey a réussi un film historiquement exact, psychologiquement excitant, et réaliste au point de nous faire douter que c’est d’une reconstitution qu’il s’agit.
L’angoisse pèse sur toute l’œuvre : nous sommes immergés dans le récit au point d’en redouter le terme, comme si nous visionnions des bandes d’actualités. S’agissant de ce film, quel compliment ! (...)
L’obsession du meurtre. Chacun connaît, ou croit connaître, ce fait divers mystérieux qui se déroula à Mexico un jour d’août 1940. Hitler était alors l’allié de Staline. Staline que Trotski accusait de tous les maux : son propre exil en 1929, la trahison bureaucratique de la Révolution, les multiples attentats contre les siens et contre lui. Le Mexique lui avait offert asile à la condition qu’il s’abstînt de toute activité politique. Mais, pour le puissant Parti communiste mexicain, la seule présence du proscrit trop illustre, du compagnon de Lénine, était une provocation. II fallait en finir. Au début de l’été une tentative de meurtre échoue. Alors, l’homme venu du froid, le mystérieux agent sans nom — Frank Jacson, Jacques Mornard, Ramón Mercader ? décide d’agir seul. Sa maîtresse va l’introduire dans la place (...)
Tel est le film : Losey a choisi de ne raconter que ces quatre derniers mois, du 1er mai au 20 août 1940, fasciné sans doute par cette obsession du meurtre, cette volonté multiple, enragée, d’en finir enfin avec le vieil homme dont l’existence empêchait des dizaines de millions de consciences de s’assoupir dans le rigoureux sommeil stalinien.
Ce qu’on connaît du drame, on le connaît bien. Losey a donc travaillé avec un souci exemplaire d’exactitude. La villa-forteresse de Coyoacán, l’aspect physique de Burton-Trotski et de Delon-Jacson, la présence obsédante du communisme mexicain : tout paraît juste, oppressant. Pour ne pas mettre n’importe quel dialogue dans la bouche de son héros, Losey a peut-être péché par excès de zèle : on voit Trotski dicter à un secrétaire ou à un appareil enregistreur tel morceau de ses souvenirs, de son testament. On se dit que c’est trop, ce vieillard cloîtré, plus prisonnier qu’un criminel, et qui ressasse sa vie, parle inlassablement de sa passion, lance des adresses au prolétariat, dans un jardin étouffant que les murs et les miradors ont transformé en puits...
Mais peut-être cette irréalité elle-même, cet isolement, cette admirable intelligence continuant de sécréter à vide, pour rien, des idées vaincues, cette voix hâtive qui jette l’anathème, ce vieil homme qui caresse ses lapins — tout cela, qui nous prend à la gorge, est sans doute vraisemblable. Mieux : vrai. Historiquement, et, en tout cas, psychologiquement vrai. La part de création du film est d’abord là, dans ce huis clos, cette faillite opiniâtre et dérisoire de l’homme qui avait un moment tenu entre ses mains le destin de la Révolution et du peuple russe.
L’invention de Losey, il faut la saluer aussi dans la version qu’il a choisi de donner du meurtre et des mobiles du meurtrier. Fidèle aux faits quand ils constituaient des certitudes, il s’est jugé libre d’interpréter ce qui demeurait conjectural. Non pas les origines ni le prolongement politiques, mais le processus mental au terme duquel un homme, venu seulement pour superviser un attentat, finit par tremper les mains dans le sang. Fermé, maladif, Alain Delon compose un extraordinaire Jacson.
Nous ne sommes plus au niveau de la passion révolutionnaire, mais dans les fonds de la névrose. Face à ce grouillement abominable de haines, à ces assassins, à ce fou, Trotski prend de la hauteur. Chimérique, peut-être, et mieux fait pour penser la Révolution que pour exercer , le pouvoir, sa figure s’épure, s’éclaire.
Et ce n’est plus à un règlement de comptes historique entre grands dieux rouges que nous assistons, mais à l’affrontement d’une âme et d’une boucherie, d’une pensée acharnée à bâtir et d’un instinct résolu à tuer. Un « bas fait » de l’Histoire, comme il existe de hauts faits, des moments valeureux et nobles. Le 20 août 1940 est un jour de honte et de boue.
Il est du moins rassurant de voir ainsi les choses, pour nous qui n’avons pas eu à choisir entre le Petit Père des peuples et le proscrit de Mexico. Nous accablons plus confortablement le stalinisme du haut du regret que nous exprimons pour l’ombre d’un bolchevique vaincu. C’est vrai pour toute une pensée, pour toute une génération : on rêve mieux sur les ombres de Trotski, du Che, de Lumumba que derrière les bureaux poussiéreux du socialisme au pouvoir.
"Bien sûr, le choix de Richard Burton pour interpréter le révolutionnaire indique, de la part de Losey, la volont&
"Bien sûr, le choix de Richard Burton pour interpréter le révolutionnaire indique, de la part de Losey, la volonté de ne pas trahir Trotsky. Dans aucun de ses films, jamais le Gallois ne s’était laissé prendre en défaut. Là moins encore qu’ailleurs. Une certaine candeur, l’idéalisme de Trotsky sont contenus dans les yeux de Burton en même temps que l’émoi du traqué perpétuel. Il ne suffisait pas de s’agrafer une barbiche au menton ou les lunettes cerclées métal sur le nez...
Devant tant d’adresse, on craignait pour Delon. Pas du tout. Losey en a tiré une nouvelle dimension. Tout dans le frémissement. Pas l’ombre d’un excès dans le rôle de Franck Jackson (présumé Mercader), l’assassin, un paranoïaque taciturne. Il aurait pu rouler un peu des yeux... Ouf. Il s’est abstenu. Les deux femmes, Valentina Cortese (Natalia Trotsky) et Romy Schneider (maîtresse de Jackson et complice involontaire) sont belles et habiles. (...)
Losey a laissé la doctrine au vestiaire. Il s’est simplement attaché à l'homme-Trotsky. Avec fougue et maîtrise."
"On sent que ce qui a intéressé Losey, c’est de saisir dans la banalité quotidienne un personnage qui figur
"On sent que ce qui a intéressé Losey, c’est de saisir dans la banalité quotidienne un personnage qui figure désormais dans les livres d’histoire. C’est aussi de rendre concrète une phrase aussi abstraite que « Trotsky fut assassiné sur ordre de Staline à Mexico ». (...) Mais le film s’interdit toute divagation dans l’âme des personnages et toute extrapolation sur leurs mobiles.
Voilà comment les choses se sont passées, semble nous dire Losey. Pour les explications et suppositions, renseignez-vous auprès des spécialistes. Les vrais spécialistes seraient les trotskystes ; mais je parierais volontiers qu’ils n'aimeront pas le film."
" L’Assassinat de Trotsky n'est pas un film politique, mais un film personnel, et pourtant c'est un film historique
" L’Assassinat de Trotsky n'est pas un film politique, mais un film personnel, et pourtant c'est un film historique et un film d'auteur. Communiste lui-même, chassé des Etats-Unis par le maccarthysme il y a vingt ans, Losey a eu l’honnêteté difficile de s’écarter devant l’Histoire, alors même que l' « ombre portée » de l'homme qui prêchait la révolution universelle immédiate n’a pas fini de s’étendre. Tous les faits, prouvés ont été scrupuleusement rapportés tandis que ceux qui ne l’étaient pas — par exemple les relations entre Mercader (Alain Delon) et la jeune femme qui est sa complice involontaire (Romy Schneider) — sont laissés à une interprétation logique et non tendancieuse.
Parmi les nombreux ouvrages écrits sur la vie et la mort de Léon Trotsky, Losey et son scénariste Nicolas Mosley ont choisi pour bases la célèbre trilogie l’Isaac Deutscher : Le Prophète, le livre de Dorlevine : The Mind of An Assassin, l'enquête de Julian Gorkin, révolutionnaire espagnol, qui fut le premier à établir la véritable identité du meurtrier : ni Jacson, ni Mornard, mais Mercader, ni canadien, ni belge, mais espagnol. Fils de Caridad Mercader, chef de brigade communiste à Moscou, très lié à la police secrète soviétique, le NKVD. Sur cette identité ainsi que sur les raisons qui ont fait agir Mercader, le film fait silence. Losey montre comment Trotsky a été assassiné, mais reste vague sur le « pourquoi ». En cela, le film « historique » devient un film « personnel », car c’est un double thème qui, outre le besoin d’exorciser de vieux démons, a séduit le cinéaste ; les comportements psychologiques du meurtrier et de sa victime (très justement interprétée par Richard Burton) : Trotsky sans doute pressentait la tragédie et s’y préparait comme à une fatalité politique et non individuelle.
(...) Les scènes finales sont sobrement et magistralement rendues. (…) Moments remarquables, ces face à face entre Mercader-Delon, visage glacé du destin et Trotsky-Burton, victime d’une fatalité à laquelle plus tard les historiens donnèrent un nom : le « stalinisme »."
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