
Lussas 2015 — Claire Simon : " Rencontrer Madame Bovary et la filmer"
VIDEO | 2011, 4' | "Un documentaire, c'est le cinéma directement". Telle est la déclaration d'amour de Claire Simo1
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La réalisatrice filme sa fille, Manon, 15 ans. En vacances, elle a rencontré Greg. Elle est à Paris, lui dans le Var. 800km de distance et autant de différences
Manon, une adolescente de quinze ans, a rencontré Greg, un garçon de dix-sept ans. Lui habite Claviers, un petit village du Haut-Var, tandis qu'elle vit à Paris. La réalisatrice de "Coûte que coûte" et des "Bureaux de Dieu" filme leur romance : 800 kms de distance entre eux, mais surtout de différence... Le film a été soutenu par l'ACID lors de sa sortie en salle.
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"Claire Simon filme un choc (une rencontre, un mélange, une union), explosant lui-même en d'autres chocs consubstantiels : choc culturel (la
"Claire Simon filme un choc (une rencontre, un mélange, une union), explosant lui-même en d'autres chocs consubstantiels :
choc culturel (la ville-la campagne ; la
littérature -la chasse ; les vacances- le travail), choc de générations (le grand-père, le père), de généalogies (l'immigration
italienne du côté du garçon). Mine de rien, cette multitude finit par former un feuilleté de significations, où l'apparente littéralité du sujet (les amours
adolescentes) cache une complexité de rapports qui épaissit peu à peu le mouvement naturaliste de la vie. Ici l'amour ce
n'est pas que l'amour mais aussi une infinité d'autres choses, de complications,
d'influences.
La distance, la différence pour reprendre les propres termes de Manon, n'est pas uniquement celle, physique, des 800 kilomètres, mais aussi la singularité du bagage de chacun. La légèreté de l'amour, ses états de naïveté, ses secrets, son mystère, tout cela domine aisément le poids des contingences, mais déjà celles-ci donnent au tableau une coloration particulière. Le travail (l'obligation pour Greg d'aider son père à la boulangerie), Claire Simon le filme, non parce qu'elle veut élargir son propos, mais parce qu'au fond, cela fait aussi partie de leur relation. Ces à-côtés" ouvrent un champ de possibles, enrichissent ce pur présent documentaire de probabilités, de craintes, d'espoir. Prendre en compte le passé, filmer le présent, suggérer le futur, voilà bien une manière de faire le grand écart, de ne jamais en rester a une simple tautologie (je filme l'amour parce que c'est l'amour)..."
" Tout le film est très précisément tissé des gestes de ce quotidien, nuits de travail de Greg dans la boulangerie du père, après-midi pares
" Tout le film est très précisément tissé des gestes de ce quotidien, nuits de
travail de Greg dans la boulangerie du père, après-midi paresseux de
Manon en vacances, et les rondes de " mobs " dans les rues du village,
l'échappée d'un jour à la plage, le vent dans les arbres et la douceur
d'un soir de cette Provence de la montagne.
Car le bonheur,
manifestement, pour ces enfants, est fait de ces instants qu'ils
partagent. Pas d'autre intimité que celle-là, une promenade ensemble ou
Manon passant sa nuit à la boulangerie pour voir comment se fait le
pain.
La caméra, comme ces adolescents-là, est d'une pudeur extrême.
C'est assurément dans cette retenue que la cinéaste a trouvé la juste
distance pour filmer ce qui lui était si proche. Apparemment, en effet,
il ne se passe rien que ces petits moments d'eux-mêmes que les deux
amoureux ont bien voulu donner à la caméra (...)
Ainsi, sans qu'il soit besoin de discours, et simplement parce qu'on
connaît les lectures de Manon la citadine, et qu'on voit Greg
s'inquiéter pour son permis de chasse, on sait bien vite qu'il y a plus
que 800 kilomètres qui séparent ces deux-là (...) Ainsi le film se teinte de mélancolie,
comme si, les jours de lété raccourcissant, la lumière qui baignait ce
long compagnonnage à trois d'une filmeuse et de ses deux filmés,
perdait de son éclat. Il y a quelque chose, et pas seulement parce
qu'il s'agit d'une fin de vacances, de Tati, dans la petite musique
qu'on y entend, toute de nostalgie. Par-là le film parle tout autant de
celle qui filmait que de ceux qu'elle regardait vivre. C'est bien ce
qu'il a de poignant.
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