Une reine, des vaches, des chiens (de garde)... Ave Cesars
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Au rythme du troupeau, la vie des vaches, grosses bêtes placides qui font tellement partie du paysage qu'on ne s'arrête plus pour les observer.
Dans les champs, on les voit, étendues dans l'herbe ou broutant paisiblement. Grosses bêtes placides que l'on croit connaître parce que ce sont des animaux d'élevage. Lions, gorilles, ours ont toute notre attention, mais a-t-on jamais vraiment regardé des vaches. S'est-on demandé ce qu'elles faisaient de leurs journées ? Que font-elles quand un orage passe ? Lorsque le soleil revient ? A quoi pensent-elles lorsqu'elles se tiennent immobiles, semblant contempler le vide ? Mais, au fait, pensent-elles ? Au rythme de l'animal, au milieu d'un troupeau, "Bovines" raconte la vie des vaches, la vraie.
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"Bovines est un film paisible, burlesque et beau. Avec des protagonistes expressifs et émouvants qui n'ont pas fait le cours
"Bovines est un film paisible, burlesque et beau. Avec des protagonistes expressifs et émouvants qui n'ont pas fait le cours Florent. C'est un film métaphysique. Une réflexion sur l'humanité et la nature."
Retrouvez le texte complet sur le site de l'ACID.
L'ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s'emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d'exposition et d'accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d'aller échanger avec les publics et revendiqué l'inscription du cinéma indépendant dans l'action culturelle de proximité.
David Dusa et Olivier Babinet" Des vaches charolaises. Blanches. Un paysage doucement vallonné, typique du bocage normand. Vert. Le film ne montre rien d
" Des vaches charolaises. Blanches. Un paysage doucement vallonné, typique du bocage normand. Vert. Le film ne montre rien d'autre, ne dit rien d'autre. Ce pourrait être d'un ennui mortel. C'est au contraire, très curieusement, une belle invitation au voyage. Le voyage ? Une petite heure passée en compagnie de ces animaux qui font tellement partie du paysage qu'on ne s'arrête jamais pour les observer.
Jeune réalisateur issu des artsplastiques, Emmanuel Gras les filme sous toutes les coutures. De près, de loin. Broutant, mettant bas, se faisant des mamours, déféquant, partant pour l'abattoir. Parfois plongés dans la brume matinale, parfois non, les plans sont de toute beauté, agencés selon un rythme harmonieux.
Réalisée sans voix off, cette pastorale relève plus de l'exercice de style, de l'esquisse artistique, que du documentaire animalier à vocation pédagogique. On apprend néanmoins des choses.
Ne serait-ce qu'à regarderces animaux, à découvrir leurs comportements, leurs affects. A admirerleurs jolis cils blancs. Point d'anthropomorphisme ici, le point de vue du plasticien évite cela.
Emmanuel Gras n'est ni pour ni contre les vaches, ni pour ni contre l'élevage. En proposant de regarder ces animaux, en donnant à voirleur beauté, il invite à les respecter."
" C'est un pari. Surprenant. Audacieux. Qui aurait pu penser qu'un jeune cinéaste inconnu parviendrait à passion
" C'est un pari. Surprenant. Audacieux. Qui aurait pu penser qu'un jeune cinéaste inconnu parviendrait à passionner durant soixante-cinq minutes avec des vaches comme personnages ? Emmanuel Gras y parvient, pourtant, et sans effets pleurards - pas d'anthropomorphisme, surtout, pas d'anthropomorphisme.
On voit des vaches, donc. Des vaches qui meuglent, qui mâchent, qui dorment. L'une d'elles a des cils aussi longs et beaux que ceux de Greta Garbo. L'autre met bas si discrètement qu'on est presque surpris de découvrir, soudain, à côté d'elle, un veau tremblant sur ses pattes... On épie des caresses, tendrement maternelles, et d'autres, nettement plus sensuelles : une langue fouillant lentement, longuement, voluptueusement une oreille... On s'amuse au cocasse ballet d'une vache avec un morceau de plastique égaré dans un champ. Et devant l'idée ingénieuse d'une autre, secouant les branches d'un arbre pour faire tomber des pommes qui feront son dessert... Chaque plan est composé avec un soin pictural : celui des vaches qui attendent sous un arbre la fin d'un orage, évoque l'impressionnisme. Plus cubiste, cet écran tout vert où émergent, par la gauche, une, deux, puis trois taches blanches...
Dans cet univers clos, l'homme apparaît peu. Mais il est le deus ex machina : celui dont les clefs ouvrent et ferment les portes du paradis. De temps à autre, certains veaux en sont chassés, poussés sans ménagement dans une camionnette où se devine cette inscription menaçante : « Viande charolaise »...
C'est l'angoisse, alors. Qui passe comme tout s'efface. Car le lendemain, il faut bien aller travailler... pardon, brouter. Continuer à vivre. Ce conte, philosophique et moral, se clôt comme il avait commencé : sur une vache qui fixe celui qui l'observe... Comme le chantait Nougaro : « On est nez à nez, les yeux dans les yeux. Qui est le plus étonné des deux ? »"
" Si un film avec Billy Crystal n’avait pas chipé l’idée le premier, Bovines aurait pu s’appeler La Vi
" Si un film avec Billy Crystal n’avait pas chipé l’idée le premier, Bovines aurait pu s’appeler La Vie, l’amour… les vaches. Tout est dit : le programme presque insensé d’un documentaire suivant au jour le jour un troupeau de charolaises meuglant, broutant et prenant le soleil.
Insensé, car ici on ne mâche pas le travail du spectateur : sont bannis le storytelling (ni bonne ni méchante vache, on est entre herbivores), la photogénie, les ralentis qui assènent que la vie des bêtes est magnifique, les musiques lénifiantes et les commentaires au coin du feu d’André Dussollier.
Ainsi dégraissé, le spectacle de Bovines tient du pur trip. Sans les caméras-microscopes de Microcosmos mais avec beaucoup de patience, le moindre détail de la vie au grand air prend un sens poétique et cosmique : l’œil bovin forme une galaxie, la mise bas d’un veau y est tranquille et un sac en plastique flottant devient un mystérieux émissaire pour nos stoïques colocataires.
Le temps des vaches se suspend mais est aussi compté : Bovines doit s’arracher au bonheur dans le pré pour tenir compte de la présence traumatique de l’homme.
Alors que le film exorcisait avec force le démon de l’anthropomorphisme à la Disney, on n’est pas loin de Bambi lorsque survient l’éleveur. Qui réduit vite les bêtes à leur condition de steak.
A Thousand Years, l’œuvre de Damien Hirst, consistait en une tête de vache sous vitrine, rongée en live par des vers et mouches. Spectacle cru pour rappeler le cycle de la vie, comme disent les docus du National Geographic.
Bovines en est l’heureux pendant zen, sensoriel et regardable. Où le spectateur, lui aussi parqué avec d’autres spécimens dans une salle obscure, se sent proche et presque envieux de ces grosses glaneuses de petits riens."
marinapollet au sujet de
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